Chronologie du Fleuve(Cliquez sur les couvertures pour les détails)

Il me semble étrange de procéder à un inventaire de ce qui a formé le Fleuve, puisqu’il faut considérer cet univers comme un tout en évolution et non comme un paradigme définitif. La chronologie lâche et la géographie inconstante démontrent l’impossibilité de savoir si le récit suivant ne viendra pas, d’une manière soudaine, invalider le tout. Écrire dans le monde du Fleuve, consiste à se livrer à une perpétuelle incertitude, celle-là même qui conduit la Nef des fous et les personnages qui l’occupent. Difficile, à partir de ce constat de parler d’une fondation alors que sa création se trouve en évolution constante. 

En définitive, et en dépit de mon injonction toute relative de se livrer à une lecture « chronologique », je pense que la fréquentation de cet univers revient à un jeu d’adresse où le moindre relâchement risque de faire basculer l’édifice. Cette joute avec l’incertitude se révèle stimulante et peut-être paralysante, dans le sens où je dois maintenir une tension narrative. D’où le choix de la nouvelle pour l’affronter. Ces ondes prennent certes leurs sources autant dans la jouvence vernienne que dans celle de Gracq et ses Eaux étroites, ou la médiation d’autres écrivains, mais l’enjeu consiste la plupart du temps à tenter de s’en abstraire, de guetter mes productions inconscientes afin de susciter l’apport du rêve. Admettons alors que cet héritage agit comme un courant porteur, au moment où l’état de veille accuse sa faiblesse. Le Fleuve naît dans cette zone incertaine, vite oubliée si je ne me résous pas à fixer ces images. Qu’on ne s’y trompe pas : il ne s’agit pas de se livrer à une auto-psychanalyse. Je laisse ce genre de médication aux névrosés des pages littéraires. Par ailleurs, si le débouché du rêve pouvait relever du procédé, cela reste sincère : avec soi, avec ce que l’on écrit, avec le lecteur. Le Fleuve, même s’il occupe une grande partie de mon travail, ne se résume pas qu’à lui. Je pense toutefois que je n’ai pas achevé son parcours.

La station souterraine
Sœurs de sang
Les tourbières
Quelques aspects de la cosmogonie et de la Géographie du Fleuve, considérations sur sa Grande Encyclopédie
Un crachat
Les fiancées
Une gaupe
Astolphe (Une aventure de Claire)
Conversation sous une arche(Une aventure de Claire)
Un conte moral(Une aventure de Claire)
Claire et le voyageur(Une aventure de Claire)
L'heure des Verques(Une aventure de Claire)
Le chien(Une aventure de Claire)
La créature
Un cabinet
Les artefacts
Le pyroscaphe
Les enfants morts
Vers la fin du Fleuve
La cire à esgourdes
La remontée du Fleuve
Le sérum du docteur Pest
Manman
Une partie de pêche
Un ouvrage délaissé
Sur l'autre rive
La draille
La Date
Le fort
Les masques
L'ilot
La pluie
Le pont
L'assemblage de l'ingénieur Canti
La maladie ligneuse
La fièvre
Le bassin
Dans la poche

Ce que nous avons trouvé dans le cylindre

L’œil 
Les bocaux

Le Fleuve rassemble autour de ses rives une suite de récits qui se situent dans le même univers. Certaines de ces histoires ont été rassemblées en volume, d'autres feront sûrement l'objet d'un nouveau recueil. Le premier récit, Une partie de pêche, a été publié en 2010. D'autres sont en attente de publication ou en rédaction. Cette liste est une indication pour l'ordre de lecture. On peut tout aussi bien aborder cette série par n'importe quel titre. Cette succession peut être remise en cause par l'adjonction d'une nouvelle histoire. La plupart de ces récits ont été illustrés par Céline Brun-Picard.)

Une attente (d'après Jules Verne)
Jeu : prendre le premier chapitre de Aventures de trois Russes et de trois Anglais dans l’Afrique australe, de Jules Verne, en extraire plusieurs phrases afin qu’elles correspondent à une thématique obsessionnelle, à savoir la série sur le Fleuve. Ne se permettre que de rares mots de liaison, élaguer quand nécessaire, mais garder la succession des phrases à partir du texte original. En faire une courte nouvelle du Fleuve dont Verne sera l’auteur et Yves Letort le soutier...
Cette plaquette à tirage limité prend place entre Les enfants mort et Vers la fin du Fleuve.