Alimentation

L'alimentation– l'énergie pour vivre

Le corps humain a besoin d'alimentation pour deux raisons : il lui faut du carburant, pour fabriquer l'énergie nécessaire et il lui faut de la matière première, pour se régénérer et renouveler sans cesse ses cellules. Une alimentation saine et naturelle soutient ces deux besoins fondamentaux de notre corps de manière optimale.

Le soleil – source d'énergie de toute forme de vie

Toute l'énergie vient du soleil. Ce qui implique que plus un aliment est proche du soleil, plus il est riche en énergie. Les humains obtiennent la vitamine D et l'énergie vitale (Prana) par le soleil, directement et uniquement. Les plantes en revanche ont recours à la photosynthèse pour transformer le soleil en matière. Une alimentation végétarienne nous apporte donc les nutriments„par la voie directe“. La viande et le poisson contiennent une énergie „de seconde main“- l'énergie naturelle des plantes a déjà été métabolisée dans le corps de l'animal.

Nous sommes ce que nous mangeons

Nous sommes ce que nous mangeons. C'est vrai à plus d'un égard. Comme indiqué ci-dessus, nous avons besoin de manger pour maintenir les fonctions vitales de notre corps. Mais la nourriture a également des effets subtils : sa substance parvient à former notre esprit. Raison de plus pour que nous privilégions une alimentation naturelle. Des aliments frais, légers et nutritifs maintiennent un corps mince et flexible, clarifient et aiguisent l'esprit et préparent à la pratique du Yoga.

Manger selon la naturopathie

La naturopathie est une médecine qui envisage notre corps de manière globale et préventive. Son but premier est de préserver la santé par des moyens naturels comme une approche complète de notre alimentation, de l’utilisation des huiles essentielles, des massages, l’exercice physique, la relaxation, l’hydrologie et bien d’autres encore. Vous pourrez vous plonger dans la multitude de principes et de techniques propres à la naturopathie mais dans cet article nous allons nous intéresser à l’alimentation et plus particulièrement au concept d’association ou combinaison alimentaire.

L’idée de départ consiste à dire que notre alimentation, aussi diversifiée qu’elle puisse être, est indissociable de notre digestion. Une digestion difficile, trop lente ou trop rapide, entrainera des gênes et des carences alimentaires. Si la digestion se passe mal : mastication bâclée, repas trop gras, trop lourd ou trop acide, digestion gênante (ballonnements et autres phénomènes gazeux des plus désagréables), l’assimilation des vitamines, des minéraux, des protéines et de toutes les bonnes choses que vous avez mis dans votre assiette sera imparfaite. De cette mauvaise assimilation viendront des carences nutritionnelles.

Comment savoir si vous avez une « mauvaise digestion » ? Les symptômes sont universels: fatigue après le repas (d’après les naturopathes l’homme n’est pas fait pour être fatigué et mou après le repas, mais au contraire, vibrant d’énergie !), avoir des troubles digestifs, des acidités, des gênes du type ballonnements, flatulences, constipation.. Bref, tout ce qui peut vous mettre mal à l’aise après un repas est un signe de mauvaise digestion et donc de mauvaise association alimentaire.

Maintenant, passons au concept d’association alimentaire. Chaque aliment correspond à une grande catégorie d’aliments que l’on verra plus en détail par la suite. Ce que les naturopathes ont étudié et expliqué c’est que chaque catégorie d’aliments a :

une durée de digestion différente (allant de dizaines de minutes à plusieurs heures)

un degré d’acidité différent pour chaque digestion

un lieu de digestion différent (l’estomac, l’intestin, etc)

Prenons l’exemple de la catégorie « Fruits ». Les fruits sont des aliments qui se digèrent très rapidement (en quelques minutes) car ils passent par l’estomac sans y rester et sont digérés dans l’intestin grêle.

Le système digestif

Mais, si vous mangez vos fruits à la fin du repas, comme la plupart des gens sont habitués à le faire, cela va troubler la digestion du fruit. Les aliments pris pendant le repas (légumes, céréales ou autres) sont quand à eux digérés dans un premier temps dans l’estomac. Si vous mangez un fruit derrière, le fruit va rester bloqué plusieurs heures dans l’estomac en attendant que le reste du bol alimentaire continue sa digestion. Comme le fruit n’est pas censé rester dans l’estomac aussi longtemps, une fois qu’il passera dans vos intestins, il fermentera et sécrétera du sucre puis de l’alcool. Ce phénomène s’appelle la fermentation. Les médecins retrouvent des cas de personnes qui ne boivent presque pas voire pas du tout d’alcool et qui souffrent d’une cirrhose du foie ! C’est pourquoi les naturopathes conseillent, pour une digestion optimale, de manger les fruits hors des repas. Une heure avant le repas ou quatre heures après celui ci, consommé seul bien évidement. Cette astuce est très facile à mettre en place au quotidien, surtout une heure avant le repas, quand vous commencez à avoir l’appétit qui s’ouvre. Vous pouvez à ce moment là manger les fruits de votre choix, ce qui vous permettra d’assouvir cette petite faim grimpante tout en vous assurant une digestion facile.

Le but de cet exemple était d’illustrer de façon pratique comment la naturopathie peut être appliquée au quotidien. Ainsi que de comprendre le raisonnement derrière les règles de la naturopathie. Voyons maintenant quelles sont les bonnes associations alimentaires pour le reste des catégories alimentaires.

On divise les aliments selon des catégories :

Quelques exemples issus de ce tableau : les poissons (protéines fortes) se marient très bien avec des pommes de terre (protéines faibles). Mais pas avec du riz ou des pâtes qui sont des farineux forts !

A noter la catégorie des aliments particuliers : melon, pastèque et miel. Les pastèques et melons se digèrent extrêmement rapidement (de 15 à 30 minutes), c’est pourquoi il est préférable de toujours les consommer seuls, loin des repas.

Ces principes peuvent vous être d’une grande utilité si vous souffrez de troubles de la digestion ou que vous souhaitez tout simplement expérimenter cette technique. Je vous conseille de ne pas essayer de changer radicalement votre façon de cuisiner et de manger selon ces bonnes associations mais plutôt d’en essayer quelques unes, sans vous stresser et voir lesquelles vous conviennent ou vous font du bien. Comme pour tout, il vaut mieux essayer petit à petit tout en observant les différences pour votre corps et votre digestion, plutôt que de tout modifier au risque d’être trop chamboulé et dégouté après quelques jours.

Quelques conseils issus de la naturopathie, à partager et à découvrir !

Pour aider notre système digestif, il ne faut pas manger plus de 3 catégories d’aliments au cours du même repas. Les aliments seront mieux digérés et assimilés.

Crudités

Les légumes crus peuvent être présents à chaque repas, ils aident à la digestion grâce à leur grande teneur en fibres. Petite contre indication : si vous avez les intestins fragiles ou irritables (et donc que vous êtes plutôt sujets à la diarrhée) ne consommez pas trop de crudités afin d’éviter une augmentation de l’inflammation des muqueuses digestives. Et oui, même si les crudités sont pleines de nutriments, leur digestion est très laborieuse et demande un système digestif en pleine forme.

Une cuisson douce

Donnez la priorité aux cuissons douces et qui préservent une partie des vitamines de vos aliments. La cuisson à l’étouffée ou à la vapeur sont idéales.

Quand boire de l’eau

Ne buvez pas trop en mangeant. Si vous avez soif au moment du repas c’est probablement que vous ne buvez pas assez d’eau pendant la journée. Le repas n’est pas le moment idéal pour se lâcher car l’eau dilue les enzymes digestives et réduit leur efficacité. Ce qui aura pour conséquence de ralentir davantage votre digestion. Pensez à boire un grand verre d’eau avant le repas pour éviter d’être assoiffé pendant celui ci.

Avec modération

Parce que pour notre santé, la modération est définitivement la mère de toutes les vertus : ne pas manger en excès et donner le temps à notre corps de ressentir la satiété (soit 20 minutes minimum après le début du repas) est aussi crucial que ce qui compose votre assiette.

Mâchez !

Enfin, mâchez ! La digestion commence dans notre bouche et comme nos intestins n’ont toujours pas de dents, mâcher consciencieusement ses aliments est déjà un très bon début. En plus, cela vous permettra de profiter de votre repas dans une ambiance détendue, tout en prenant du plaisir à chaque bouchée.

Yoga et alimentation: éléments de cuisine ayurvédique

La pratique du yoga rend plus réceptif…

Ceci est vrai aussi pour l’alimentation. Lorsque l’on est régulier en yoga, on se rend vite compte que selon ce que l’on mange, on expérimente plus ou moins de souplesse physique pendant les Asanas, plus ou moins de finesse du souffle pendant le Pranayama, plus ou moins de concentration et d’inspiration pendant la méditation.

L’état intérieur se modifie selon les aliments que nous mangeons, selon la quantité et la qualité de ce que nous absorbons. Conscients de cela, les yogi – Patanjali le savait déjà -, se sont donnés des règles d’hygiène alimentaire.

La médecine ayurvédique est proche du yoga de part leurs sources philosophiques identiques. L’Ayurveda accorde une haute importance à l’alimentation. Voici quelques rudiments (non exhaustifs).

Régime végétarien

Le plus souvent, les yogi optent pour un régime végétarien. Ce ne n’est pas le thème de cet article; néanmoins, voici trois explications:

  • Ahimsa (la non-violence), prône de respecter la vie de tous.
  • Le yogi cherche à augmenter le niveau de Prana (l’énergie vitale). Or la viande est un produit mort.
  • La viande comporte des toxines qui s’accumulent au fil des années. Elle favorise les raideurs et les pathologies articulaires.

Composition habituelle d’un menu végétarien ayurvédique

Le régime végétarien complet du yogi se compose de céréales, de légumineuses, de légumes, d’un peu de salade et de pain non levé. Un petit dessert peut venir agrémenter l’ensemble.

La palette des six saveurs

Les six saveurs (Rasa) sont une des règles de base importantes de l’Ayurvéda. Chacune de ces six saveurs devrait figurer dans un repas, car elles sont l’un des moyens les plus directs pour rééquilibrer les 3 Doshas. Voici les 6 Rasas:

  1. Aigre (acide):Citron, yaourt (dans les légumes, la sauce à salade par exemple)
  2. Amer: Nécessaire en petite quantité. Plusieurs légumes sont de nature légèrement amère.
  3. Piquant (fort): Les épices sont favorables lorsqu’elles sont utilisées sans excès: fines herbes, piment rouge, gingembre frais, poivre.
  4. Âpre (astringent): Haricots et lentilles, certains légumes, comme les épinards, le chou, le brocoli, les asperges, le chou frisé, le fenugrec.
  5. Salé: Le sel ou naturellement, dans les fines herbes et les légumes.
  6. Sucré: Le riz est un aliment naturellement doux, les patates douces, le pain non levé, les céréales, les pâtes et les desserts.

Trois petites coupelles et des chutneys…

Comment parvenir à faire figurer tous ces goûts dans un repas tout simple? vous direz-vous peut-être… En cuisine ayurvédique, on utilise volontiers 3 petites coupelles, pour mettre sur la table trois ingrédients, utilisés autant pour leurs propriétés apéritives et digestives, que pour leurs goûts:

  • une coupelle de jus de citron
  • une coupelle de gingembre frais haché
  • une coupelle de cilantro (coriandre frais) haché

Chacun des convives peu ainsi se servir selon ses besoins… et ces saveurs sont délicieuses.

Les chutneys ont pour vocation initiale d’assurer la présence des 6 Rasas dans les repas.