Champ d'intervention et approche

L'ADOLESCENCE COMME CHAMP CENTRAL D'INTERVENTION

Si le concept d’adolescence est né à la fin du 19e siècle, sa reconnaissance en tant que période spécifique de la vie, d’une durée équivalente à celle de l’enfance (15-25 ans environ) aura lieu au cours de la seconde moitié du 20e siècle.

Au fil du temps, les professionnels du soin, de la relation d’aide et de l’éducation ont de plus en plus clairement identifié l’adolescence dans sa singularité et l’ont appréhendée dans ses particularités. De son côté, la société de consommation a parfaitement su répondre aux attentes des adolescents à son plus grand profit.

Pourtant, cette reconnaissance ne trouve pas sa traduction dans les politiques publiques. Aucune politique de l’adolescence n’a encore vu le jour de sorte qu'une partie de l’adolescence est intégrée dans le champ de la protection de l’enfance et l'autre dans celui de l'accompagnement des adultes.

Or, l’identification des problématiques propres à l’adolescence, l’élaboration et la mise en œuvre de réponses adaptées nécessitent une expertise et des savoir-faire spécifiques ainsi qu'une continuité qui ne peuvent être mis en œuvre dans le cadre d'un découpage artificiel.

SOUFFRANCE PSYCHIQUE ET SOIN PSYCHIQUE

AUTONOMIE, CAPABILITÉ ET POUVOIR D'AGIR

Depuis plus de 50 ans, la nécessité de mieux articuler les interventions des institutions socio-éducatives d'une part et (pédo)psychiatriques d'autre part est régulièrement réaffirmée. Cette formulation met en évidence la séparation, voire le cloisonnement qui perdure entre le champ socio-éducatif des structures de protection de l'enfance et le champ du soin des institutions psychiatriques.

Or, nous sommes face à un double constat :

Les structures de protection de l'enfance doivent donc être en mesure d'évoluer afin de prendre en charge leur part de cette souffrance psychique dans le cadre de ce que l'on pourrait nommer le « soin psychique ». Elles ne peuvent plus se contenter de développer et de porter des projets socio-éducatifs, mais doivent être en mesure d'apporter des réponses psycho-socio-éducatives, articulées au mieux avec les services de psychiatrie pour les situations qui l'exigent.

L'accès à l'autonomie des personnes accueillies est sans doute le but de tout établissement social ou médico-social, en particulier ceux du champ de la protection de l'enfance. C'est en tout état de cause l'objectif des services de l'Aide sociale à l'enfance, en particulier pour les grands adolescents et les jeunes majeurs que nous accueillons et qui ont vocation à « voler de leurs propres ailes » lorsqu'ils quittent le dispositif.

Cependant, ce terme est rarement défini avec précision alors qu'il recouvre des aspects très divers. À MÉTABOLE, nous distinguons deux aspects complémentaires constitutifs de l'autonomie :

Notre conception de l'autonomie des jeunes que nous accueillons et que nous accompagnons se rapproche de la notion de capabilité développée par Armatya Sen, à savoir la possibilité réelle qu’une personne a de faire ses propres choix face à diverses possibilités d'action, autrement dit la liberté dont elle jouit effectivement.

À ce titre l'approche et le projet de MÉTABOLE sont tout à fait en phase avec les orientations actuelles qui visent à développer le pouvoir d'agir des personnes, c'est-à-dire « la possibilité d'avoir plus de contrôle sur ce qui est important pour soi, ses proches ou la collectivité à laquelle on s'identifie » (Le Bossé, 2012).

Depuis 1994, MÉTABOLE développe et fait évoluer ses compétences et son expertise en direction des jeunes confrontés à des difficultés psychologiques susceptibles d'invalider leur insertion sociale et professionnelle et des professionnels qui interviennent auprès d'eux