Recettes et astuces

Aliments périmés : comprendre pour éviter le gaspillage

Parfois, on laisse passer la date de péremption d'un produit et, pris de scrupules, on le jette ...alors qu'en fait, il était encore tout à fait comestible !

Déjà faites bien la différence entre :

"à consommer de préférence avant..." ou "à consommer avant..." : c'est une DDM, Date de durabilité minimale, ce qui signifie que, au-delà du délai indiqué, le produit va simplement perdre ses propriétés agréables : saveur, texture, voire certaines qualités nutritives (vitamines) MAIS il n'y a pas de risque pour la santé pour autant. Quand vous mangez du pain rassis, c'est dur et caoutchouteux mais vous n'en tomberez pas malade pour autant.

"à consommer jusqu'au..." : qui est une Date limite de consommation (DLC) et qui indique en effet que, passé un certain délai, le produit peut devenir toxique... Mais même dans ce cas, les réglementations sanitaires qui imposent des dates de péremption sont hyper prudentes et il vous reste une marge de manoeuvre.

Les bactéries qui dégradent un aliment sont loin d'être toutes bactéries pathogènes, au contraire ! Que seraient nos fromages sans leurs "moisissures" : bleu du Roquefort, croûte du camembert. À l’inverse, la listériose ou le botulisme sont indétectables à la dégustation mais bel et bien dangereuses.

Voici quelques précisions utiles sur la péremption des aliments et même l'usage de produits dégradés.

Yaourts qui durent

Voilà bien un produit laitier qui reste comestible longtemps après sa supposée date de péremption. Le yaourt nature est en effet du lait fermenté, un mode de conservation qui utilise de "bonnes" bactéries, lesquelles protègent le produit et sont excellentes au passage pour vos intestins. Vous pouvez donc consommer vos yaourts nature périmés longtemps après la date indiquée sur l'emballage, ce qui est moins vrai pour les yaourts aux fruits ou sucrés (une semaine après) et pas du tout vrai pour les crèmes dessert en tout genre ou les fromages blancs...

Fermentation pour juguler les trop-pleins de légumes

Et justement, elle revient au goût du jour dans nos cuisines, la fermentation ! Utilisée depuis la nuit des temps, et à la base de nos bières, vins et pains au levain, la fermentation est un mode de conservation qu'on peut appliquer facilement dans sa cuisine avec de l'eau (non chlorée et minéralisée) et du sel (sans ajouts, notamment d'iode).

  • 30g de sel dilués dans un litre d'eau, voilà la proportion à suivre.

  • Cette saumure est ensuite versée sur les légumes, râpés ou coupés, placés dans un bocal propre qui ferme hermétiquement. Tous les légumes sauf les pommes de terre peuvent se prêter à la fermentation.

  • On laisse un petit peu d'espace (1 à 2 cm) entre le contenu et le sommet du bocal pour permettre au gaz de fermentation de trouver sa place et on ferme donc.

  • On attend (plusieurs semaines) en laissant son bocal dans un coin sombre et assez frais

  • On peut ensuite déguster ses légumes, en petites portions généralement car le goût est fort, par exemple en salade composée avec d'autres ingrédients...

C'est ainsi qu'on fabrique la choucroute et les cornichons "traditionnels" (pas ceux au vinaigre).
Voici un excellent article qui vous en apprendra davantage.

Et pour comprendre DLC / DDM, c'est sur ce site

Mangeons des feuilles et des tiges !

Légumes à feuilles vertes

Bien sûr que les feuilles de bettes/blettes, le vert des poireaux ou les fanes de radis ou de betterave rouge se mangent ! Au moins en soupe :

  • Lavez et coupez en lamelles les feuilles et fanes et faites les revenir à la poêle avec un oignon ou une échalote.

  • Mixez le tout avec de l'eau, un peu de crème de lait de vache ou de crème de riz voire de la crème de coco.

  • Faites chauffer le potage, assaisonnez selon votre goût et dégustez (avec des croûtons de pain grillé par exemple...)

  • Pour une soupe plus consistante, ajoutez une pomme de terre cuite avant de mixer.

  • Pour une soupe plus gourmande, saupoudrez de parmesan ou faites fondre dans votre potage un peu de bleu de Bresse ou d'Auvergne, ou du Gorgonzola.

C'est aussi une façon de déguster une salade un peu défraichie ou des tiges de basilic, sans oublier les tiges de brocolis (à éplucher si vraiment leur peau externe est trop fibreuse ! )


Mille et une façons de consommer du pain sec

Baguette bien rassise

Passez votre baguette "classique" (celle des sandwiches jambon/beurre) au mixer et réservez cette poudre de pain pour une prochaine chapelure (ça se conserve bien dans un bocal en verre comme un pot de confiture).

Pain pas perdu

Pour tous types de pain, la bonne vieille recette du pain perdu.

Coupez le pain rassis en tranches

mélangez un demi-litre de lait et un oeuf

  1. trempez le pain dans ce mélange, plus ou moins longtemps selon son épaisseur et sa sécheresse,

  2. quand le pain est imbibé, faites chauffer de l'huile dans une poêle,

  3. faites dorer les tranches de pain de chaque côté,

  4. ajoutez sur vos tranches du salé (tartinades de type tzatziki, coulis de tomate, tapenade, houmous, etc.) ou du sucré (confiture, miel, beurre/sucre)

Petites cassolettes

Dans chaque mini-cocottes ou cassolette mettez

  • une tranche de pain rassis frotté avec une gousse d'ail

  • des restes de fromage coupés en petits morceaux avec un peu de crème liquide (crème de riz ou laitière)

  • le blanc d'un oeuf (réservez le jaune)

  • une cuillerée à soupe de coulis de tomate (maison ou en briquette)

Faites chauffez 15 minutes environ à 180°C

Ajoutez le jaune d'oeuf à chaque cassolette avant de servir

Et d'autres idées...

Le pain rassis est parfait pour se transformer en croûtons : à fondue savoyarde, à tremper dans un Mont d'or ou une soupe.

Pour des mouillettes d'oeuf coque parfaites, mieux vaut que le pain soit un peu rassis aussi...

Le pudding est réalisé avec du pain rassis.