Vue de Troina et du barrage d'Ancipa (Photo par @Azotoliquido voir la page licence)
Troina (en rouge) dans la province d'Enna
Portrait de Roger I
Troina est une ville italienne de 9 639 habitants dans la province d'Enna en Sicile. Troina s'élève dans une zone montagneuse, au milieu d'une terre riche en bois et en pâturages. C'est une municipalité du parc des Nebrodi. A la frontière avec la province de Messine s'élève le lac Ancipa (le plus haut lac de Sicile). Des fouilles récentes ont permis d'identifier des établissements humains datant de la période néolithique (une ferme datant de 6000 avant JC) et la nécropole encore visitable et située sur le mont Muganà témoigne de la vie préhistorique de la ville. Par la suite, d'autres établissements remontant à la période grecque se trouvent dans les murs de blocs, du IVe siècle av. Des vestiges de thermes romains nous rappellent que la période du Ier siècle av. au 2ème siècle, il était assez prospère pour Troina, qui avait probablement pour nom Engyon au cours de ces siècles. Les Byzantins la dominèrent longtemps et depuis Troina, le général Giorgio Maniace, prépara la bataille contre les Arabes basés à Cerami.
Photo de Troina in 1943, by US Army, United States National Archives
Les Normands ont vécu à Troina des moments importants de leur histoire. Roger a choisi Troina comme avant-poste pour la conquête de l'île entière. Il prend le château en 1061 et y installe une garnison qui durera plus de trente ans. Ce furent des années de profondes transformations sur le territoire de la ville : l'érection des couvents de San Michele Arcangelo, Sant'Elia di Ambola, de San Mercurio, ainsi que de la cathédrale, a donné une décoration architecturale à la ville qui pouvait aussi se vanter le titre de siège épiscopal, toujours par concession du Grand Comte. La fondation des couvents basiliens à Troina, en plus d'être un moyen de conquérir les sentiments populaires locaux, obéissait à une logique de renforcement de cette liaison routière qui avait déjà vu Troina à l'époque byzantine (et même avant) comme un point de transit montagneux le long de la Route de Taormina -Conditions; avec les Normands de Troina, chef-lieu du comté, s'active une via regia qui mène à San Marco, site portuaire stratégique et siège, pendant un temps, de la Cour normande. Un itinéraire d'importance touristique aujourd'hui : au départ de Troina et en traversant les Nébrodes, pour découvrir les couvents basiliens ; visiter les villages sur la trajectoire de la via regia Troina - San Marco pour découvrir les fêtes qui ont survécu des anciens rites païens et phallophoriques, à la période printanière (u ddauru à Troina, le muzzuni à Alcara Li Fusi, la fête des Juifs à San Fratello).
Troina, la première capitale normande de l'île, a été à plusieurs reprises le théâtre de révoltes fomentées par les Sarrasins, participé par la population locale, réprimée par les guerriers du comte. En 1088, le pape Urbain II y séjourna, qui, ayant été nommé pape à Terracine, ne put entrer à Rome, où régnait alors l'antipape Calliste III, sous la protection de l'empereur souabe Henri IV. Le pape Urbain II a demandé aux Normands une aide militaire pour entrer à Rome et renverser l'antipape rival. Urbain II compensa alors la faveur des Normands par la prérogative spéciale de la "Apostolica Legatia", qui permit aux rois de Sicile de nommer directement les évêques siciliens. Troina a une histoire d'origines très anciennes, des fouilles récentes ont identifié des établissements humains remontant à la période néolithique et la nécropole encore visitable et située sur le mont Muganà témoigne de la vie préhistorique de la ville.
Certaines traces de la forme de la ville antique, de l'époque grecque, peuvent être trouvées dans les murs de blocs. Des vestiges de thermes romains nous rappellent que la période du Ier siècle av. au 2ème siècle, c'était assez prospère pour Troina, qui avait probablement pour nom Engyon. Centre militaire par excellence et voie de communication entre la Sicile occidentale et orientale, elle a toujours été un site convoité par les peuples. Dont l'extension est allée de l'actuelle Piazza Conte Ruggero à Piazza Santa Lucia. Les Byzantins la dominèrent longtemps et depuis Troina, le général Maniace se prépara au combat contre les Arabes.
Les Normands ont vécu à Troina des moments importants de l'histoire. Roger a choisi Troina comme avant-poste pour la conquête de l'île entière. Il prend le château en 1061 et y installe une garnison qui durera plus de trente ans. Ce furent des années de profondes transformations : l'érection des couvents ainsi que de la cathédrale, donna à la décoration en 1082, le titre d'évêché, toujours. Troina, la première capitale normande de l'île, fut à plusieurs reprises le théâtre de révoltes fomentées. En 1088 y séjourna le pape Urbain 2 qui, ayant été nommé pape à Terracine, n'avait pas pu entrer à Rome, où dominait alors l'antipape Callisto 3, sous la protection de l'empereur souabe Henri 4. Le pape Urbain 2 a demandé aux Normands une aide militaire pour entrer à Rome et renverser l'antipape rival. Urbain 2 compensa alors la faveur des Normands par la prérogative particulière de la « Apostolica Legatia », qui permit aux rois de Sicile de nommer directement les évêques siciliens.
Selon de nombreux historiens, le comte Roger, avant d'assiéger le château de Traina, se rendit à Maniace car il se rendit compte que le château était imprenable et avait besoin de leur aide. Cependant, la légende veut que le comte soit entré à Troina par tromperie. En fait, plusieurs légendes sont rappelées :
-le premier veut que le comte ait envoyé des chèvres avec des lanternes suspendues à leurs cornes et des trompettes d'une partie de la ville ; les soldats, se rendant compte de l'attaque hypothétique, laissèrent sans surveillance une porte du château, faisant entrer le comte avec son armée ;
- selon une autre légende, le comte est entré dans le château avec l'aide d'une femme âgée qui lui a montré des chemins secrets pour entrer dans le château,
- la troisième légende, qui est la plus soutenue, veut que le comte ait été aidé par le meunier du château, qui, faisant aboyer son chien, a donné le signal aux seigneurs de son arrivée. Après avoir ouvert la porte du château, les Normands l'ont installé. Cette légende a donné l'image aux armoiries de la ville ;
- une quatrième légende prétend que Sant 'Elia est apparue au comte dans un rêve, suggérant des stratégies pour conquérir le château. On raconte qu'à la suite de la conquête de la ville, le comte fit construire un monastère dédié au saint, au même endroit où il lui apparut en rêve.
Ces légendes, comme on peut bien le déduire, vont à l'encontre des thèses de divers historiens qui ont étudié et approfondi l'arrivée des Normands en Sicile. En tout cas, ils proviennent de contes populaires qui ont été transmis oralement, donc, même s'ils ne sont pas des sources certaines, ils sont toujours basés sur des nouvelles véridiques et des déductions populaires.