Certaines anciennes de NAZARETH-REIMS nous ont rappelé quelques anecdotes et coutumes de leur époque.
PENSIONNAIRES
Promenade le jeudi après-midi et dentiste, coiffeur, ou autres rendez-vous, accompagnées; pas question de s’arrêter à la confiserie !
Le dimanche, grande promenade, mais retour pour Vêpres et Salut.
Entre les deux, excellent goûter au réfectoire grâce aux provisions données par les parents.
Promenade en silence, au rythme de la Surveillante, en rangs par trois ; puis conversation en route, dès le signal de la Surveillante.
Bains : au sous-sol, une fois par mois, avec une chemise à manches longues. Une religieuse frottait le dos (1930/1935).
Dortoirs : séparations en rideaux blancs, ou cloisons de bois (selon l’époque) avec rideaux blancs pour fermer entre les lits (ruelles).
SILENCE Impératif.
Visite des "Frères" des pensionnaires, un jour de la semaine à 13 heures, venant du Collège Saint Joseph rendre visite à leurs soeurs, accompagnés d’un surveillant. La rencontre avait lieu dans le Hall.
RELIGIEUSES
Lors d’une rentrée, surprise !
Les Mères sont en costume avec une petite cornette tuyautée, ne permettant pas les regards sur les côtés !
Plus tard, leurs visages sont plus dégagés par le changement de cornette. (En effet, l’amidon de la cornette ne supportait pas le temps humide !)
Lorsqu’on rencontrait la Révérende Mère Supérieure, ainsi que la Maîtresse Générale, on devait les saluer par une révérence profonde.
Lors de la venue de la Révérende Mère Supérieure, il y avait rassemblement à la “Grande Salle" et il fallait la saluer par une série de trois révérences.
DEROULEMENT DE L'ANNEE
Premier trimestre :
Accueil des nouvelles.
Une grande élève était désignée pour s’occuper d’une petite : c’était la “petite mère”.
Le jour de la présentation au Temple, grande procession des "petites mères" avec leurs “petites filles”.
Le 25 Novembre Fête de Sainte Catherine. C‘était la grande vente de charité au profit des missions de Nazareth dans le Hall et la “Grande Salle”.
Avant Noël, grande séance à la “Grande Salle” : notes, chants, poèmes, saynètes, ... Voeux aux religieuses et aux professeurs.
Deuxième trimestre :
En Mars, mois de Saint Joseph, très vénéré dans l’institution ; toujours le bénéfique SILENCE !
Les silencieuses avaient le privilège d’aller jouer aux billes à 13 heures avec les Mères, dans la Communauté. Il y avait peu d’élues...
La "Tout Mère", fête de toutes les Mères, était préparée en secret.
Une grande faveur était accordée : partie de cache-cache dans toute la pension (sauf les dortoirs et la Communauté).
Pâques : la veille des Rameaux, dans la ”Grande Salle” récitation de la Passion selon Saint Mathieu par les élèves. Chaque élève devait savoir tout le texte de la Passion par coeur ! Durant la Semaine Sainte, le travail était réduit pour permettre de suivre les offices à la Chapelle.
Troisième trimestre :
Mois de Marie : litanies de la Sainte Vierge.
Préparation des Communions privées et Confirmations.
La Communion solennelle avait toujours lieu à l’Ascension, et il y avait un uniforme pour les communiantes. La veille de la Communion : Pardon aux Parents dans le Grand Parloir.
Baccalauréat. La veille : pique-nique avec un professeur. Ce jour là et les jours du “Bac” les candidates avaient le droit de ne pas être en uniforme.
Le pensionnat au complet allait chanter un Veni Creator à la Chapelle.
La veille des grandes vacances grands nettoyages par les élèves.
Distribution des prix : couronnes de feuilles de laurier, remises de livres reliés ou brochés.
UNIFORME
Porté quotidiennement et pour toutes sorties officielles : enterrement du Cardinal Luçon, chaque année défilé de Jeanne d’Arc, procession de la Fête Dieu autour de la Cathédrale, etc...
Robes faites sur mesure aux Galeries Rémoises: bleu-marine, avec cravate, col de piqué blanc et plastrons (détachable), longueur à respecter (une religieuse faisait mettre l’élève à genoux si la jupe ne touchait pas par terre, il fallait la rallonger). En été : jupe bleu-marine, avec corsage en “tussor” à manches longues. Plus tard, manches au coude. (Lors du contrôle, les élèves tiraient sur leurs manches).
Tabliers noirs, puis chasubles bleu-marine rayées.
Chapeaux, en feutre bleu-marine l’hiver ; panamas l’été ; puis chapeau "miss" en feutre gris. Enfin le béret a remplacé le chapeau. De nombreuses élèves le retiraient dès le tournant de la rue, le pliaient en quatre et le mettaient dans leur poche ! Il arrivait qu’elles soient surprises par une surveillante... les remontrances s’en suivaient.
Chaussons en cuir, à brides et boutons dits “chaussures de maison”.
Mantilles pour la Chapelle : noires en temps ordinaires, blanches pour les fêtes. Les mantilles noires étaient roulées dans des toiles cirées noires et accrochées au vestiaire. Les mantilles blanches étaient rangées dans des cartons plats à dessin, distribuées avant la messe ou le Salut, les jours de fête.
Tenue de gymnastique : culottes noires serrées par des élastiques en-dessous de la robe, puis par la suite tunique bleue et pantalon court, puis tunique blanche.
Chaque élève avait un numéro et toutes les affaires devaient être marquées de ce numéro faute d’être punies.
JEUX
Pendant les récréations : croquet l’été; la marmite (ne pas mettre le pied dans le rond au milieu) ; l’épervier ; la balle au prisonnier, le basket...
Il était interdit de converser en groupes sans bouger.
Il fallait toujours être au moins quatre.
FETES
Vente de Sainte Catherine.
La ”Tout Mère" : fête de tous les professeurs.
Fête de la Mère Supérieure : spectacle sur la scène dans la “Grande Salle”.
CORMONTREUIL
Propriété près de l’Eglise où les pensionnaires se rendaient à pied les Jeudis et Dimanches, et où se déroulaient certaines fêtes ( pique-nique, fêtes de division...).
Les religieuses y venaient passer une partie des grandes vacances.
Par la suite Nazareth a eu une autre maison à Cormontreuil, près des Pères Jésuites (la cure d’air).
TRAVAIL
Le samedi après-midi, dans la "Grande Salle", deux élèves choisies par la Maîtresse Générale au dernier moment devaient réciter l'Evangile du Dimanche. Puis chaque élève entendait ses notes à haute voix par la Maîtresse Générale.
Notes données
par la Surveillante de Division : Devoirs religieux
Conduite Générale
Exactitude
Tenue et Politesse
par la Maîtresse de Classe : Conduite
Devoirs
Leçons
Chaque élève entendait ses notes debout devant toutes ses compagnes avec les réflexions s’y rapportant.
Les récompenses :
médaille ronde et ruban rouge : diligence, travail.
médaille argent et ruban bleu ciel : sagesse.
En fin de mois et en présence de la Supérieure :
cordon bleu ciel en moire : sagesse (obtenu pour quatre médailles de sagesse en suivant.)
cordon jaune en moire : excellence pour le travail.
Ces cordons en moire étaient portés uniquement pour les cérémonies, et étaient remplacés par des rubans en tissus plus courant pour les jours de semaine.
Lors de la remise de ces récompenses, dans la “‘Grande Salle", chaque classe devait réciter un poème ou une fable...
En fin de trimestre, remise d’un cordon dit “d’Honneur” plus large que les autres en moire bleu ciel et blanc obtenu pour trois cordons de sagesse de suite.
En fin d'année couronne de feuilles de laurier, remise de livres à la distribution des prix.
Compositions :
A la récréation du lundi matin les élèves classées premières en composition portaient chez la Supérieure le paquet des compositions de toute la classe, plié sous bande. Il fallait porter des gants. La Mère Supérieure disait un petit mot et remettait solennellement “une dragée” ou, pour les plus jeunes, un petit bateau fait d’une coque de noix, une petite cage à oiseaux...
CHARGES TRIMESTRIELLES
Sonner la grosse cloche (toujours présente au Lycée) ; préparer le livre de chants pour la Chapelle ; aérer la classe... Ces charges étaient annoncées également solennellement à la ”Grande Salle”.
CONFISCATIONS
Tout objet qui traînait était ramassé par une ”Dame” (Madame ROBERT). Celle-ci se tenait chaque matin à l'entrée près de la cloche et elle notait les noms des retardataires sur son "précieux" carnet. Il était impossible d'y échapper.
Chaque semaine on pouvait récupérer ces affaires (mouchoirs lavés et repassés...) contre une petite somme d’argent.