Bonjour à toutes et tous,
Vous trouverez ci-dessous une lettre ouverte initiée par les parlementaires communistes de Seine Maritime. Elle porte le projet d'un plan de rattrapage sur la santé en Normandie. L'objectif est qu'elle soit signée par un maximum d'élu(e)s des territoires normands.
Merci de m'indiquer le plus rapidement possible si vous souhaitez la signer.
Veuillez recevoir cher-e-s l'expression de mes sentiments républicains et progressistes.
Bertrand Hulin
Lettre ouverte à M. Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé
Septembre 2021
La crise sanitaire a confirmé la situation d’extrême tension dans nos établissements hospitaliers et nos EHPAD. Cette situation avait déjà été dénoncée sous de multiples formes par les soignants de toutes catégories (aides-soignants, infirmiers, IADE, médecins, responsables de services…).
De tarification à l’activité en fermetures de lits, de financements annuels insuffisants en diminution du nombre de médecins formés… notre système de santé a été profondément abîmé. Seuls le dévouement des soignants, la solidarité et le système D ont permis de tenir à l’arrivée de l’épidémie de Covid-19.
Ce n’est évidemment pas propre à la Normandie. Mais notre région, dans laquelle de nombreux indicateurs de santé sont au rouge, en pâtit davantage encore : alors même que nous connaissons une surmortalité générale par rapport à la France, la démographie médicale y est plus fragile qu’ailleurs et les déserts médicaux avancent. 1 Normand sur 2 manque ainsi de médecin malgré toutes les initiatives prises par les élus locaux qui se sentent souvent démunis, face à ce problème.
Dans ce contexte, les crédits annoncés pour la Normandie dans le cadre du « Ségur de la Santé » s’ils constituent une amorce de réponse appréciée restent très insuffisants.
Ils ne couvrent que 28% des besoins d’investissements recensés par les hôpitaux sollicités par l’Agence Régionale de Santé dans le cadre d’un Appel à Manifestation d’Intérêt, avec 255 millions d’euros de dotation en investissement pour le secteur sanitaire, public comme privé, alors que les besoins des établissements recensés s’élèvent à plus de 960 millions. Et compte tenu des délais accordés aux établissements, seuls 34 des 52 que compte la Normandie se sont manifestés.
Nous saluons la décision de la majorité régionale d’investir 200 millions d’euros pendant la durée du mandat et nous souhaitons que des critères précis, s’appuyant sur des données de santé publique, permettent de répartir le plus justement cette enveloppe. Dans notre esprit cette contribution régionale exceptionnelle doit s’accompagner d’objectifs d’aménagement du territoire. Nous estimons en effet que la région ne peut s’en remettre aux seuls critères définis par l’Agence Régionale de Santé et que cela ne peut conduire à exonérer l’État de ses responsabilités au titre de la solidarité nationale et de la situation sanitaire de la Normandie.
De même, s’il est utile de contribuer à réduire la dette hospitalière dont les établissements ne sont pas responsables, nous refusons que les plans d’aide à la résorption des déficits et de retour à l’équilibre de nos établissements s’accompagnent, une nouvelle fois, de « rationalisation », « mutualisation », « efficience » qui se traduisent toujours par des fermetures de services, de lits ou par des suppressions de postes. Le déficit de nos hôpitaux n’est pas conjoncturel, mais structurel. Il est lié au mode de financement du système hospitalier. Nous nous réjouissons, en ce sens, que la T2A soit abandonnée dans plusieurs domaines de l’activité hospitalière. Et nous alertons sur le fait que le manque de personnels, de médecins en particulier, contribue à creuser les déficits. Cette situation ne peut pas conduire à affaiblir encore un peu plus nos hôpitaux sauf à infliger une double peine aux Normands. Le nombre de demandes de « petits » investissements recueilli par l’ARS est d’ailleurs révélateur de l’état dans lequel se trouvent la plupart de nos établissements.
Un effort tout particulier doit être initié en matière de formation des personnels soignants, notamment des médecins. Il est temps, en ce sens, que la création d’une faculté dentaire se concrétise dans la région dernière de France pour le nombre de dentistes par habitant. La suppression du numerus clausus n’aura de véritables effets que si nos universités sont dotées de nouveaux moyens : financement d’infrastructures pour accueillir les étudiants, postes d’enseignants, de chefs de clinique, etc. Le nombre de places dans les études de santé reste insuffisant pour accueillir les redoublants et les nouveaux arrivants dans ces filières. C’est un comble, dans le contexte que nous subissons, que de faire obstacle à des jeunes qui se destinent aux métiers de la santé.
Le Ségur est également insuffisant pour le secteur médico-social en Normandie notamment au regard de l’enjeu majeur d’humanisation des EHPAD dans le contexte de vieillissement de la population et, encore une fois, à la lumière de ce qu’a confirmé la crise sanitaire. Il conviendra d’ailleurs de consolider avec l’ensemble des départements la manière dont ils envisagent d’accompagner le Ségur dans ce domaine, dans le même mouvement que la région.
Enfin, le plan national en santé mentale en cours d’élaboration devra prendre en compte les besoins immenses de l’ensemble de nos territoires de santé.
C’est pourquoi nous vous demandons de recevoir une délégation pluraliste d’élus de toute la Normandie afin d’évoquer la situation sanitaire de notre région et la nécessité de réévaluer les crédits qui lui sont destinés, notamment dans le cadre du « Ségur de la santé ».
La formation sur l'offre de santé dans le département de la Manche a tenu toutes ses promesses.
Par la participation d'abord puisque elle a réuni 25 élus, associatifs, professionnels et militants de la lutte pour un accès égalitaire à la santé.
Par une claire expression et explication des enjeux d'un déploiement d'une stratégie territoriale de santé en mesure de résorber le non recours aux soins et de réduire le nombre de personnes sans médecins traitants.
D'horizons politiques divers et engagés au sein de nombreuses communes du département les participants ont fait plusieurs constats.
- Il est important par exemple que le projet régional de santé conduise l'ARS à consulter les associations d'élus qui souhaitent faire-valoir leur connaissance et leur expertise de terrain. Un courrier dans ce sens sera envoyé à l'ARS.
- La mise en place des communautés professionnelles de territoire en santé donnent lieu à des financements importants (budget de fonctionnement Supérieur à 500 000 euros avec un plafond de 40 000 euros par an par praticien). Compte tenu des engagements pris par ces CPTS il est important que la bonne réalisation des objectifs soit contrôlée. Important également que les différentes structures d'exercice coordonnées, salariés comme libérales, puissent participer à la vie de ces CPTS, ce qui n'est pas le cas pour le moment. L'ARS a de ce point de vue la responsabilité de rappeler les règles communes.
De manière plus prospective, il est rappelé que l'enjeu d'un service public ambulatoire est un levier susceptible de poursuivre le déploiement d'équipes professionnelles et de répondre à des enjeux de prévention et de soins qui s'accroissent.
Les collectivités peuvent s'engager dans une démarche projet en l'adaptant aux réalités locales dans une perspective de responsabilité populationnelle.
Compte tenu d'une évolution des dispositifs de financement qui valorisent de plus en plus l'exercice collectif et la poursuite d'objectifs de santé public, la pertinence d'une réponse par des centres de santé devrait continuer à bénéficier d'une belle dynamique.
Un courrier doit être rédigé pour demander une audience au président du conseil départemental et co/signer par les différents collectifs et associations œuvrant pour déployer des centres de santé.
- Un courrier ADECR pour l'ARS sera réalisé pour demander à ce que les associations qui le souhaitent puissent être auditionnés dans le cadre de la préparation du projet régional de santé.
- Il est proposé qu'un débat à la fête de l'Huma Manche prolonge les échanges de ce jour sous la forme d'un table ronde invitant différents acteurs et orgas militant pour une offre alternative à celle des libéraux dans la Manche.