La valeur est une notion totalement subjective et personnelle basée sur des référentiels dont certains ne sont pas mesurables ni même quantifiables.
Le collectionneur buticulamicrophile (Mignonnettes d'alcool), ce gardien d’une parcelle de patrimoine va remuer ciel et terre pour avoir la mignonnette que personne n’a. La valeur qu’a pour lui cette mignonnette pourrait être faussement être attribué au seul référentiel quantitatif de rareté. Les référentiels de valeurs qu’usuellement ce genre d’énergumène utilise pour évaluer la valeur d’une mignonnette sont les suivants :
La valeur naît lorsqu’une personne (physique, morale) soumet un objet (matériel, intellectuel) à un ensemble de critères qualitatifs, subjectifs ou pas, fondé sur des propriétés de l’objet ou plus souvent sur la perception que la personne en a.
Par exemple les valeurs morales sont des idées sur lesquelles on applique des critères contractuels construits dans l’altérité.
Les objets du monde réel n’ont pas de valeur en eux-mêmes. Une pierre est une pierre, elle est, elle ne vaut pas ! Sa valeur n’advient qu’en présence de la personne.
La valeur, définie par la norme (NF X 50-150) est un « jugement porté sur le produit sur la base des attentes et des motivations de l'utilisateur, exprimé par une grandeur qui croît lorsque, toute chose égale par ailleurs, la satisfaction du besoin de l'utilisateur augmente et/ou que la dépense afférente au produit diminue. »
Suivant le type d’objets auxquels ont attribue une valeur on peut préciser certaines relations entre les critères.
S’agissant d’un objet matériel la valeur peut prendre une des formes suivantes :
La valeur fonctionnelle ou d’usage qui est donnée par la personne à l’objet en fonction de sa capacité à couvrir un besoin dans un périmètre fonctionnelle défini.
La valeur d’échange qui fait appel aux référentiels supposés d’autres personnes pour établir sa valeur propre.
Exemple :
Et la valeur d’estime comme on a pu le voir pour notre collectionneur qui peut être le plaisir passé à avoir débusquer l’objet, la satisfaction de la possession elle-même.
Les valeurs dont nous parlons ici sont les valeurs avec un grand V c'est-à-dire des Valeurs morales, celle qui nous permettent d’accepter l’autre. Le verbe perdre est un peu fort car ce sont deux phénomènes qui en réalité bouleversent les repères du commun des mortels, autrefois appelé profane vulgaire ou « ignobile vulgus » ou encore « sine nomine vulgus ».
C’est donc la perte de certaines et le changement incessant d’autres valeurs qui me fait m’interroger sur l’avenir.
Pour illustrer de manière simple le propos je vais prendre un exemple très ciblé mais très révélateur qui par des grands détours nous nous rendra perceptible une faible lueur de vérité au travers de la beauté diaphane de celui-ci.
Sur l’autel de l’unique voix économique nous n’avons pas seulement sacrifié des idéologies extrémistes ou utopiques à cours termes, mais nous avons aussi sacrifié tout semblant d’idée et bien des valeurs en lâchant la bride à cette économie de marché qui comme la Caulerpa Taxifolia est inoffensive en elle-même mais qui prend facilement le terrain qu’on lui abandonne.
Les limites du rôle de l’économie sont précisément les limites de sa fonction, de son rôle (aphorisme de la mort). En aucun cas elle ne doit se substituer au autres fonctions de la société : justice, morale, politique, culture….
Un exemple pour ceux qui ont besoins encore d’explications : a-t-on déjà vu un buraliste accueillir un consommateur ; dont l’addiction à la nicotine nécessite la fréquentation de l’établissement du sus nommée buraliste ; avec un jovial bonjour suivi d’une invitation à ne plus faire l’usage de cette drogue pour le bien être de son tout nouvel et très cher ami le dit consommateur.
Sur le plan humain la génération précédente a pour ce qui est des valeurs jeté un peu hâtivement le bébé avec l’eau du bain lors d’un enthousiasme débridé qu’a constitué Mai 68 (l’autorité, le travail,…).
Dans le même temps la révolution technologique a mis au rebus les idées et par la même la crédibilité de nos pères ce qui mécaniquement a diminué l’acceptation par leur descendances des valeurs dont ils étaient porteurs.
Encore un exemple : une publicité d’aujourd’hui (01/2006) mets en scène un père qui essaie d’expliquer à son fils qu’il existe un fournisseur d’accès à Internet qui propose une gamme de services fantastiques ce à quoi l’enfant lui répond qu’il n’a pas tout compris, et lui explique les modalités fonctionnelles de l’offre et fini par un sentencieux et définitif « quel bouffon celui la !! ».
Ils existent plusieurs corollaires ou plutôt effets induits liés à ces phénomènes :
Pour former un corpus de critères permettant de définir un ensemble de valeurs il faut à la fois identifier un ensemble d'invariants dans le sujet étudié et partager avec d'autres ces invariants et leurs valeurs induites.
Le problème c'est que l'homme moderne "globalisé" est confronté chaque jours à des nouvelles pratiques, objets et donc il lui est impossible d'aisément évaluer, donner du sens, prendre du recul de tel sorte qu'il lui est difficile de dégager une morale et une éthique.
Analysons par exemple les transformations de la valeur de liberté. Je dénonce notamment l’illusion que l’homme moderne entretient en s’imaginant que la multiplicité des choix qui s’offrent à lui le rendent plus libre que ses ancêtres. Or l’infinité des possibilités n’est pas un gage de liberté : c’est, le désir de choisir qui est une garantie de liberté. La surabondance des possibilités finit par noyer ce qui est porteur de sens dans un flot d’insignifiances, et que cette idolâtrie du choix débouche sur une sorte « d’ignorance active » dépourvue de tout fondement moral : d’un univers moral où l’idéal était de vouloir le bien, on est passé à un univers où c’est le vouloir qui crée le bien. On ne choisit plus une chose parce qu’elle est bonne, la chose devient bonne parce qu’on la choisit.
Cette situation renforce sa tendance à l'individualisme.
Il faut néanmoins nuancer ces constats car bien qu'asservis et assistés les nouvelles générations ont progressé par rapport à leurs aînés sur un ensemble de valeurs ( exemple : l'écologie).
Un des choses qui m'agace concernant les valeurs c'est la propension du modèle économique prégnant à travestir le sens des mots et donc leur valeurs sur l'autel du marketing.
L'exemple le plus flagrant est la gratuité. De nos jours les téléphones sont soit gratuits soit à un euro, les lessiviers vous offre 50% du contenu comme si d'une part le coût et la valeur n'était pas liés et que par philanthropie à la fois le distributeur et le producteur avait un amour tel de votre personne qu'il puisse mettre à disposition de manière gracieuse les forces de travail qui ont été nécessaires pour produire l'objet dit "gratuit".
Je soumets à votre sagacité les questions suivantes :
Certaines questions sont biens évidemment des plaisanteries pour enfant mais elle montrent la confusion que peut faire naitre dans l'esprit du commun des mortels ce glissement (dérapage incontrôlé) sémantique
Prenons du recul, indignons nous combattons les fausses valeurs et essayons de comprendre celles des autres.