Prévention du suicide

APPEL AUX PARENTS ET RESPONSABLES SCOLAIRES: Les réseaux sociaux se transforment en vecteur communiquant les challenges les plus dangereux chez les jeunes. Le jeu stupide de la cravate, les délires mensongers accablant un bouc-émissaire, etc. ne suffisent plus. Aujourd'hui on a recours en sus au "blue whale challenge" consistant à relever un défi quotidien dangereux conduisant à mettre sa vie en péril dans une chronologie suicidaire par le canal des réseaux sociaux.

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10 Septembre 2015: 13ème journée mondiale de prévention du suicide

Le suicide des séniors inquiète les statistiques en France: environ 3.000 personnes de plus de 65 ans se donnent la mort chaque année. Quelque 1,5 million d'âmes souffrent d'isolement selon une étude de la Fondation de France. La solitude est un facteur aggravant les risques de suicide.

16/10/2014- La CAPEB (Confédération des Artisans et des petites entreprises du bâtiment) alerte les pouvoirs publics sur la recrudescence des suicides chez ses ressortissants (plus de 300 dénombrés au cours de cette année). D'autres sources avancent le chiffre d'un suicide par jour.

AFP 04-09-2014 - Plus de 800.000 suicides par an dans le monde, soit une toutes les 40 secondes et davantage que les victimes de guerre ou de catastrophes naturelles, selon l'OMS, qui juge "inacceptable" l'ampleur du phénomène.

La majorité des personnes qui se suicident ont plus de 50 ans et le suicide touche deux fois plus d'hommes que de femmes, selon ce rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) publié jeudi à Genève, le premier du genre.

L'Asie du sud-est est également plus touchée que le reste de la planète, à l'inverse de pays à tradition catholique comme l'Italie.

Ce chiffre de 800.000 est "inacceptable", car le suicide peut être "évité" par une politique de prévention, a déclaré le Dr Shekar Saxena, directeur du département de santé mentale à l'OMS, en présentant le rapport à la presse jeudi à Genève.

- "Trop longtemps tabou" -

En outre, ce rapport souligne que le suicide est la 2e cause de mortalité chez les jeunes âgés de 15 à 29 ans.

En France, en 2012, 10.093 personnes se sont suicidées, dont 7.475 hommes et 2.618 femmes. Le taux de suicide est de 12,3 pour 100.000 habitants, supérieur à la moyenne mondiale de 11,4.

L'agence de l'ONU qui souligne que cet acte désespéré est "évitable", prône une stratégie globale de prévention du suicide, car beaucoup de personnes qui ont attenté à leur vie ne reçoivent pas l'aide dont ils auraient besoin.

Le taux de suicide le plus élevé est en Asie du sud-est, avec un taux de suicide de 17,7 pour 100.000 habitants, supérieur à la moyenne mondiale de 11,4 pour 100.000.

En Europe aussi, le taux de suicide (12%) est plus élevé que la moyenne mondiale, avec 35.000 victimes recensées.

Six pays européens sont parmi les 20 pays les plus touchés par ce fléau.

Le Bélarus a le taux le plus élevé en Europe (35,5%). Il est suivi par la Lituanie (28,2), la Russie (19,5), la Hongrie (19,1), l'Ukraine (16,8), la Pologne (16,6), la Lettonie (16,2), la Finlande (14,8), et la Belgique (14,2).

Dans des pays à tradition catholique comme l'Italie (4,7) et l'Espagne (5,1), les taux sont nettement plus bas.

Le Guyana affiche le record mondial des suicides avec un taux de 44,2, suivi par la Corée du Nord (38,5).

Le taux de suicide le plus bas a été relevé en Arabie saoudite (0,4).

L'objectif de la stratégie de l'OMS est de réduire de 10% le taux de suicide dans l'ensemble des pays d'ici 2020.

Selon l'OMS, le suicide et ses tentatives sont encore considérés comme des actes criminels dans 25 pays dans le monde, notamment en Afrique et en Amérique Latine.

- Robin Williams -

Ce rapport de près de 100 pages a pour but d'encourager les pays qui ont pris des mesures pour prévenir le suicide, et à placer cette question "à l'ordre du jour".

Selon l'OMS, "des interventions et un traitement efficaces et opportuns, peuvent contribuer à prévenir le suicide et les tentatives de suicide".

L'OMS a aussi dénoncé dans ce rapport la présentation "sensationnaliste" par les médias de suicides de personnalités célèbres.

Les médias, a estimé l'experte de l'OMS le Dr Alexandra Fleischmann, devraient éviter de parler de "suicide", et privilégier le terme de "perte".

Le professeur Ella Arensman, présidente de l'association internationale sur la prévention du suicide, a indiqué pour sa part avoir reçu plusieurs mails après la couverture médiatique du suicide de l'acteur Robin Williams de personnes qui avaient traversé des crises suicidaires et qui étaient en train de replonger.

Le rapport de l'OMS n'étudie pas la question du suicide assisté, comme la Suisse l'autorise. "C'est un phénomène trop faible sur le plan statistique pour être inclus dans l'étude", selon le Dr Saxena.

En Suisse, il y a eu l'an dernier 350 suicides assistés, via des organisations ad-hoc comme Dignitas et Exit. Le taux de suicide dans ce pays, hors les suicides assistés, est de 12,2 pour 100.000 habitants.

Journée nationale de lutte contre le suicide

Jeudi 4 février 2010 Robert-L. DUBUIS était l’invité de France Bleu Breizh Izel 93.00Mhz

A l'occasion de la journée nationale de lutte contre le suicide nous allons ce jeudi nous intéresser à ce sujet dramatique qui touche bon nombre d'entre nous .

Problèmes professionnels, divorce, alcoolisme…chez l’adulte mais aussi chez l'adolescent, de nombreux facteurs de risque peuvent conduire au suicide.

Peut-on prévenir , de quelles façons , vers qui se tourner si l'on sent un proche fragile...

Difficile de réagir après une tentative de suicide de l’un de ses enfants ou d’un proche.

Comment lui parler et lui apporter son soutien ?

Faut-il envisager d’emblée une thérapie pour l’aider ?

Quels sont les risques de récidive ?

Robert-Louis Dubuis psychologue-psychothérapeute répond à vos interrogations sur ce sujet...

Le suicide est l’acte délibéré de mettre fin à sa propre vie (se massacrer soi-même). Dans le domaine médical, on parle d’autolyse (destruction de soi-même).

GÉNÉRALITÉS ET RAPPELS sous forme de citations et de quelques chiffres évolutifs:

-« La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmités » (Organisation Mondiale de la Santé).

-Art 223-6 du Code Pénal, concept plus connu sous le nom de « non-assistance à personne en danger (en péril) »

-Le délit de provocation au suicide est sanctionné par l’art. 223-13 à 223-15-1 du Code Pénal

-Avec plus de 12 000 décès par an, le suicide est plus meurtrier que les accidents de la route.

-Plus de 160 000 tentatives de suicides sont autant d’appels au secours.

-Plus de 35% d’entre nous avons souffert de la mort d’un proche.

-Les jeunes et les femmes sont les plus concernés par le suicide et plus particulièrement dans les tentatives. Les hommes sont plus nombreux à décéder dans le passage à l’acte, et en particulier les plus de 65 ans.

-On estime que 90 à 95% des sujets décédés par suicide présentaient un trouble psychiatrique, mais on peut dire que « seulement » 20 à 30% des malades psychiatriques passent à l’acte.

Pour la philosophie : la cause d’un suicide peut être une réflexion sur l’existence-même, influencée par la philosophie du nihilisme…ce qui expliquerait en partie que les jeunes sont plus touchés que les adultes en raison de leur fragilité et de l’influence des groupes d’ado (personnalité en devenir, en construction).

En médecine et en neurobiologie, un des critères le plus souvent observé est le dysfonctionnement du système sérotoninergique (baisse de fixation de la sérotonine au niveau préfontal). Cette hormone, ce neurotransmetteur défaillant, serait par ailleurs à l’origine de la mort violente du nourrisson.

En psychosociologie, le suicide peut être du à des difficultés psychologiques, notamment une grave dépression endogène ou résultant d’un mal-être existentiel.

FACTEURS DE RISQUES ET PRÉDISPOSITIONS

Critères comportementaux :

-la structure psychologique de la personne

-les dimensions d’impulsivité et d’agressivité

-les conduites suicidaires et les addictions ; dépendance à une ou plusieurs substances

-les antécédents d’alcoolisme

-les antécédents familiaux de tentative de suicide

-les abus et les violences dans l’enfance

-un antécédent de traumatisme crânien

Autres caractéristiques prédisposant au passage à l’acte en situation de stress :

-tendance à se considérer comme perdant lorsqu’il est confronté aux risques psychosociaux ; dévalorisation ; manque de confiance en soi

-sentiment d’abandon, de rejet, de désespoir… "personne ne peut rien pour moi"

-incapacité à percevoir et à envisager une possibilité de fuite ; sentiment d’impuissance

-cognition autobiographique négative : souvenirs d’échecs et d’incapacité à résoudre les problèmes

FACTEURS DECLENCHANTS

Le suicide a en général des causes multifactorielles

1/-Les facteurs sur lesquels il est possible d’agir car ils ont valeur d’alerte, d’appel au secours :

-antécédents personnels (troubles de l’humeur)

-antécédents personnels et familiaux dans les cas de tentatives précédentes de passage à l’acte

-troubles psychiatriques avérés (schizophrénie) ; toxicomanie, alcoolisme, et autres conduites à risques

2/-Les facteurs sur lesquels il est plus difficile d’agir

-principalement les facteurs sociaux et/ou psychosociaux liés à des situations de solitude, de problèmes professionnels, de conduites suicidaires et autres addictions…

-d’autres facteurs engendrés par des événements traumatisants tels que la violence, la maltraitance et les abus sexuels, le deuil pathologique

-les difficultés liées à sa personnalité et notamment l’orientation sexuelle, la non acceptation de soi et/ou la faible estime de soi

-les périodes saisonnières (la luminothérapie enfin reconnue) ; les fêtes où la solitude prend un caractère paradoxalement morbide

3/-Les facteurs secondaires

-liés à certaines époques de la vie, par exemple entre 35 et 55 ans et au-delà de 70 ans ; aux anniversaires de perte d’un être cher et/ou aux périodes de fêtes et plus particulièrement lors des réunions familiales en fin d’année lorsque la personne est isolée ou s’est détachée de la cellule familiale

-les périodes de l’année semblent jouer un rôle important par un climat froid et sombre en l’absence de soleil suffisant (endorphines b supposées contribuer à un sentiment de bien-être) lorsque la lumière ne joue pas son rôle d’anti-dépresseur

FACTEURS DE PROTECTION

Il s’agit de compenser certains facteurs de risques, par exemple :

-Réseau social authentique (disponibilités)

-Estime et confiance en soi (développement personnel)

-Capacité à recevoir de l’aide (vaincre les résistances éventuelles à consulter)

-Méthodes de gestion du stress (certaines pratiques sportives et de relaxation; sophrologie ; yoga du rire)

-Autres facteurs de résilience renforçant les capacités à lutter plutôt que l’inhibition entraînant la dépression

LE PASSAGE A L’ACTE

Le processus suicidaire est un processus qui se déroule sur quelques heures ou quelques jours. On y distingue trois étapes :

1-Les pensées ou les idées suicidaires (état latent)

2-L’état de crise suicidaire : les pensées de suicide deviennent omniprésentes (ruminations) et le sujet élabore des stratégies de passage à l’acte de plus en plus fréquentes

3-Le passage à l’acte

LES URGENCES / SOS SUICIDE :

www.sos-suicide-phenix.org/

www.sos-amitie.com/

www.suicide-ecoute.fr/

www.preventionsuicide.be/

www.parlersante.fr/suicide_adolescent_adresse.htm

Juin 2011 : SECTES La mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) s’inquiète du regain d’activités de ces groupes et du risque de suicides collectifs.