Dialogue, en café littéraire à Tours

Dialogue organisé le 9 novembre 2015 par “Art et poésie de Touraine“ au Pampre fou, à Tours, entre Guy Péricart et Bernard Huet, écrivain, au sujet de son livre “Pourquoi quelque chose ? Pourquoi quelqu’un ?

Guy Péricart : Monsieur Huet, nous avions déjà eu le plaisir de vous recevoir en novembre 2012 ; je vois que vous avez mis à profit ces trois années pour écrire et publier un nouvel ouvrage qui se situe dans le droit fil des perspectives ouvertes par le précédent. Il m'est apparu que le livre dont nos allons parler aujourd'hui était, en quelque sorte, concentrique par rapport à celui de 2012, c'est-à-dire partant d'une même idée, mais en élargissant le champ d'investigations à l'homme, sa conscience et son devenir.

Aussi bien, avant d'aborder ces problèmes, vais-je me permettre de vous demander d'abord, bien que ce soit- une gageure, de tenter de nous rappeler, en un quart d'heure, l'essentiel de ce qui fonde vos certitudes. Vous êtes, en effet parti, si ma mémoire est exacte, des interférences que vous voyez entre la science et la métaphysique, à la lumière de ce que les chercheurs nous ont appris sur l'infiniment petit et l'infiniment grand : je vous laisse donc la parole.

Bernard Huet : Voilà trois siècles déjà, un célèbre philosophe scientifique allemand s’étonnait qu’il y eût quelque chose dans l’Univers, plutôt que rien. On peut s’étonner aussi qu’il y ait quelqu’un, l’Homme.Et, au fond, s’étonner qu’il y ait un Univers.

Or, si l’on regarde l’Univers en question d’un peu plus près (si j’ose dire, car l’Univers, c’est grand), qu’y trouve-t-on ? De la matière, inerte ou vivante, dont la science, elle-même, nous apprend qu’elle est constituée purement et simplement de cent millions de milliards (9 fois) de particules ! Des particules infimes (l'atome à leur échelle est immense). Et, entre ces particules, il n'y a le vide. Et pourtant, en elles se situe toute la masse de l’Univers. Si l'on pouvait extraire toutes les particules qui constituent cent mille mètres cubes d'eau, elles tiendraient dans un dé à coudre qui pèserait donc cent mille tonnes !

Elles sont tellement infimes, ces particules, qu’en elles la matière semble ne plus avoir la place d'exister. Chacune, alors, ne se comporte plus comme un corpuscule de quelque chose, ni même comme un grain d’énergie, mais comme une vibration immatérielle qui est ici et ailleurs à la fois. Elle est, cette matière, comme une note de musique qui emplit l’espace sans qu’on puisse dire qu’elle est ici ou là, jusqu’à ce qu’ayant été détectée par un observateur, l’Homme ou ses instruments, elle se localise ici, et ne se fasse plus entendre ailleurs. L’immatériel se matérialise ainsi, parce que quelqu’un l’observe.

Or, que peut être cette autre réalité, si elle n’est ni matière ni énergie (ce qui est la même chose), sinon une Pensée, l’Esprit ? Mais une Pensée qui contient tout, puisque tout en provient. Qui contient tous les passés et tous les futurs dans un instant éternel. Qui contient tous les ici et tous les ailleurs dans un point infini.

Comment comprendre cet au-delà mystérieux de notre espace-temps ? Je l’ai appelé la cinquième dimension. Dans un autre livre, Le Ciel du ciel, je conte l’aventure d’un savant de notre monde qui se trouve projeté dans un tableau qu’il admire. Or, ce tableau n’a pas d’épaisseur. Notre héros peut s’y mouvoir vers le haut ou vers le bas, vers la gauche ou vers la droite, mais n’a nullement l’idée qu’il puisse exister une épaisseur qui lui offrirait une troisième dimension de mouvement. Cependant, dans son univers, un Soleil se lève qui est d’abord un point, puis un petit trait dans son ciel plat, qui grandit puis se résorbe pour retourner au point et disparaître. Qui pourra lui expliquer que, dans un au-delà de sa platitude, il y a une sphère qui traverse son espace à deux dimensions, et que c’est elle qui y dessine d’abord un point, puis un segment qui grandit et se résorbe ? Eh bien, nous avons, nous aussi, notre épaisseur inconnue dont une autre réalité traverse l’écran de notre espace-temps pour se monter image après image. Un Tout, qui engendre quelque chose à travers le rien.

“Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?” C’est : “Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que tout ?” Qu’il faudrait demander.

Que nous apprend, par ailleurs, une autre science au sujet de notre cosmos ? Qu’il n’est pas à proprement parler infini, mais que, né de son presque zéro lors du fameux big bang, et après avoir subi dans ses tout premiers instants une inflation vertigineuse, il grandit encore aujourd’hui. Or, il grandit dans quoi ? Il n’y a rien autour, sinon ce serait encore l’Univers ! Force est d’admettre qu’il ne peut grandir qu’en lui-même. Mais alors, si nous le voyons grandir, c’est que, nous-mêmes, nous nous amenuisons par rapport à lui. L’expansion observée de l’Univers s’analyse dès lors comme un gigantesque zoom arrière qui nous emporte tout droit sur le zéro de la matière dont tout est issu. L'effet produit est le même. Je ne remets pas en cause la science qui constate ce phénomène d'expansion de l'Univers. Simplement, je prends conscience que tout est relatif en ce monde, que l'Homme n'est pas forcément l'étalon fixe de référence auquel tout se compare. L’univers est infiniment grand, dit-on. Par rapport à quoi ? À nous les hommes ! À l’origine, il était tout petit, dit-on encore. Par rapport à quoi ? Toujours, à nous ! Mais, regardez-le depuis son au-delà, cet Univers. À sa première seconde, il n’était ni grand ni petit ! Nous n’étions pas là ! Et si, aujourd’hui, il nous paraît immensément grand, c’est parce que nous sommes dedans, et immensément petits. Voilà donc quelque chose, ou quelqu'un, qui jaillit un jour d’un Tout immatériel en traversant son propre zéro ; et qui y retourne désormais, entraîné par une irrésistible attraction exotique.

Voilà, cher ami, bien incomplètement ébauché, ce que je tente de faire découvrir dans les deux premières parties de mon livre.

GP : Ces bases étant rappelées, venons-en aux nouveaux développements que l'on trouve dans “Pourquoi quelque chose, pourquoi quelqu'un ?”. Je vise plus particulièrement la troisième partie : “Cette vie qui vient d’ailleurs”. Vous nous donnez une vision à la fois passionnante et poétique de la composition et de la vie des cellules élémentaires, dans les règnes animal et végétal.Voulez-vous reprendre ici le raisonnement qui vous conduit à introduire “l’invention" de la sexualité comme moyen de pérenniser la vie et la diversité des cellules ?

BH : Je me suis appliqué, dans mon livre, à raconter de façon un peu ludique ce que la science sait aujourd’hui de l’incroyable machinerie que l’on trouve à l’intérieur de chacune des cent mille milliards de cellules vivantes dont l’assemblage constitue chacun de nos organismes. Chacune de ces usines à vie dissimule, au fond de son noyau, deux jeux de trois milliards de jetons de scrabble. Si l’on voulait écrire à la suite cette double série de trois milliards de caractères, il faudrait remplir environ 4.000 pages de livre comme celui-ci. Et tout cela tient dans le noyau infime d’une cellule ! Ces jetons d’ADN vont servir à écrire, à la demande, les formules de fabrication des protéines, ces messagers ou soldats adaptés au cas par cas à la vie de la cellule, à sa défense, à sa reproduction. Or, cette cellule est construite elle-même à l’aide de milliards de particules qui ne sont matière qu’à titre éphémère. La tentation est grande d’y fouiller et fouiller toujours pour trouver enfin la particule miracle dont le phénomène de la vie découlerait. Seulement, voilà ! À force de la disséquer, la matière s’enfuit. Ne reste que l’immatériel. On ne pourra jamais mettre sur un étal un récipient empli de particules, avec l’étiquette “vie”.

Mais, revenons à notre cellule. Celle-ci ne se contente pas de se défendre pour survivre, en fabriquant les protéines idoines. Elle a le pouvoir inouï de se multiplier spontanément à l’infini. Lorsqu’elle en reçoit l’ordre, elle recopie complètement son ADN par une réaction chimique. Elle emballe chacun des deux exemplaires dans une forme provisoire compactée et inactivée : les vingt-trois paires de chromosomes, pour l’espèce humaine. Elle se déforme alors et se coupe en deux. Chaque moitié reçoit l’un des. 2 jeux de chromosomes qui, déballés, se réactiveront en ADN diffus. Chacune est donc dotée de l’intégralité de l’ADN de l'ex-cellule mère. On pourrait penser alors que cette vie sera éternelle, puisqu’elle est perpétuellement remplacée par elle-même. Or, on sait, depuis la brebis Dolly, qu’un tel processus de clonage conduit à un vieillissement prématuré à chaque génération, chaque cellule fille héritant finalement de l’âge de sa mère. Voilà pourquoi nous vieillissons, et ne sommes pas éternels. Mais, notre descendance, si ! Car, la nature, jamais prise au dépourvu, a trouvé la parade pour conserver la vie en ce monde, et en transmettre sans cesse le flambeau : la reproduction sexuée. Comment faire pour que les nouveaux venus ne soient pas affectés par l’usure du clonage ? En leur apportant du sang neuf, c’est-à-dire de l’ADN externe. Par le processus de l’engendrement entre deux partenaires, chaque cellule fille héritera, non plus d’une copie rigoureusement conforme de l’ADN d’une mère, mais d’une distribution aléatoire des gènes de deux parents. Dès lors, chaque être nouveau sera différent, original et unique ; n’aura jamais existé auparavant ; et n’existera plus jamais. C’est ce caractère doublement aléatoire de la reproduction sexuée qui, avec la mort, est le secret de la pérennité du vivant. Doublement aléatoire, disais-je, car il y a en premier lieu le hasard — appelons cela ainsi, faute de mieux — de la rencontre de deux êtres de sexes différents qui détermineront le mariage des ADN. Il y a ensuite la dotation faite à la cellule embryonnaire à partir de ces deux ADN, qui semble bien échapper à tout déterminisme.

GP : Vous nous expliquez, ensuite, que la vie est un élan qui vient d'ailleurs et votre démarche m'apparaît, en quelque sorte, comme celle de quelqu'un qui est en train de prouver l'existence de Dieu. Parallèlement, vous pensez que la plupart des scientifiques ont tout fait jusqu'à présent pour tenter de démontrer qu'on peut fort bien se passer de cette hypothèse pour expliquer l'univers et la vie. Pourquoi auraient-ils eu cette obstination si votre vérité peut être prouvée ?

BH : Personne ne reproche aux chercheurs de s'en tenir rigoureusement à leur démarche scientifique. En tout cas, pas moi. Que serait la science si chacun soumettait ses expérimentations à ses convictions philosophiques, religieuses et pourquoi pas politiques ? Autre chose est de se servir de cette science pour tenter de démontrer la vérité de ses opinions personnelles. Certains scientifiques ne s'en privent pas. On a construit à grands frais un accélérateur de particules, entre France et Suisse, pour tenter de débusquer le fameux boson de Higgs. Une particule dont on dit que, si on la trouve —et on la trouvera — elle serait à l'origine de tout. Une particule créatrice, en quelque sorte, qui permettrait à certains de se passer de l'hypothèse d'un Dieu créateur. Je ne mets pas en cause l'opportunité de cet équipement de recherche s'il doit permettre au savoir de progresser. Mais, si nous devons financer une recherche qui ne serve qu'à promouvoir les convictions positivistes et athées de quelques-uns, je ne suis plus d’accord. Quant à moi. Je ne démontre rien, et surtout pas Dieu. Comment nos pauvres concepts d’ici-bas, dans l’espace et dans le temps, pourraient-ils “démontrer” Celui qui est hors de l’espace et hors du temps ? Dieu ne se prouve pas. Il se trouve. C'est tout.

GP : J'en arrive à vos réflexions sur la conscience humaine, qui permet de se savoir pensant, de choisir et de décider : le libre arbitre .J'avoue que, dans ce domaine, je ne me suis pas senti aussi convaincu que j'aurais aimé l'être. Je pense qu'il peut y avoir une certaine progressivité dans la conscience : c'est ce que Teilhard de Chardin appelait la loi de complexité conscience : plus la matière se complexifie à travers le vivant, plus son degré de conscience se développe. Que deviennent selon vous, les vivants non humains après la mort ?

BH : Ah ! je vous reconnais bien là, Guy Péricart ! Il y avait là, en effet, un piège à tendre. Vous ne le ratez pas. "Le phénomène humain" de Teilhard de Chardin est un livre fondamental. Un peu difficile à lire, mais obligatoire pour qui veut comprendre la nature humaine. Mais, je ne m'y réfère pas directement dans mon essai. Pour comprendre le libre arbitre sans lequel l'Homme ne serait pas Homme, j'en reste à ma vision d'une création née de l'immatériel, de l’Esprit. Alors, il y a un passage quelque part. Chacun a forcément au fond de soi une connexion résiduelle avec sa propre réalité immatérielle originelle. C'est à travers cette connexion que nous parvient notre conscience d’être. Pour se savoir être, il faut bien se regarder depuis son au-delà ! Mais, ce passage, cette connexion, ne se contente pas de nous fournir notre conscience. Elle autorise aussi notre libre arbitre. Pourquoi ? Il faut comprendre ceci : notre réalité matérielle vit dans le temps. Elle construit son tout instant après instant. Notre réalité immatérielle est hors du temps. Elle est Tout en Un. Cela veut dire que nous construisons ici-bas, à chaque instant, ce qui, au-delà, est déjà. Nous ne subissons pas ce qui est. Nous le construisons. Paradoxe qui n'en est plus un si l'on veut bien admettre que les deux réalités ne siègent pas dans le même univers.

Alors, j'en viens à votre question : que deviennent les vivants non humains après la mort ? Mais, dites-moi : le règne végétal est aussi une forme de vie, n'est-ce pas ? Finalement, vous me demandez : que deviennent les roses après leur mort ? Après la mort, les vivants, humains ou non, ne deviennent pas ! Ils sont déjà ! Seulement, la rose n'en sait rien.

GP : Il aurait été logique, mais, peut-être en ferez-vous l'objet d'une prochaine réflexion, que vous abordiez de front les problèmes liés à la souffrance et au mal, puisque votre incursion, tout à fait logique dans le domaine de la métaphysique, vous donne la certitude que l'homme, revient à son point de départ, c'est-à-dire au Tout dont il est issu, quand il sort de la dimension espace-temps. N'y a-t-il donc pas de différence, dans ce retour à la case “départ”, entre, je simplifie, les bons et les méchants ? Que représente, pour vous, la notion de Jugement denier véhiculée par certaines religions ? Pourquoi la souffrance ?

BH : Vous connaissez la réponse que l’on attribue à Einstein : “les ténèbres n’existent pas, elles ne sont qu’absence de la lumière ; le mal n’existe pas, il est l’absence du bien”.

Pourquoi le mal ? Pourquoi la souffrance ? C'est peut-être le prix à payer du bénéfice du libre arbitre. Imaginez un Univers tout en bonheur et en joie, sans “méchants”, sans peine et sans douleur. Un paradis terrestre en quelque sorte. Il n’y aurait, dès lors, plus besoin de libre arbitre. De même qu’en médecine, la douleur est utile au diagnostic, de même, en ce monde, le mal est nécessaire pour jalonner le chemin du bien. C'est vrai, la vie donne des coups. Terribles parfois. Mais alors, souvent, le chemin s’éclaire. Or, rendez-vous compte ! Par le libre arbitre, nous avons le pouvoir inouï d’agir sur ce qui est. Pas seulement sur l’image matérielle de ce qui est ! Mais sur la réalité immatérielle ! Car les deux ne font qu’un ! L’animal, totalement conditionné par sa matière n'a pas ce pouvoir. C’est une dimension divine qui est accordée à l’Homme ! Comme si le Créateur laissait à la créature le soin d’achever la Création. Un troisième “pourquoi” s’impose. Pour paraphraser Henri Queffélec : Pourquoi Dieu a-t-il besoin des Hommes ?

Reste votre question sur le jugement dernier. L’expression me gêne. Jugement ? Oui ! Mais dernier ? Pourquoi ? Ce jugement s’exerce, par définition, hors du temps. Il n’y a donc ni premier, ni dernier jugement. Il y a un jugement. C’est tout. Et ce jugement est associé à la résurrection des morts. Or les morts "resurgissent"(résurrection) où, sinon dans cet au-delà du temps dont on parle, qui ne connaît pas le multiple ? À nos morts à tous qui, ici-bas, s'échelonnent dans le temps, correspond donc un fait unique et collectif, hors du temps. Et à la "résurrection" unique et collective qui s’y produit, correspond donc une multitude de “résurrections” ici-bas. Chacune de nos morts est une “résurrection". Mes propos peuvent paraître non conformes du catéchisme catholique qui proclame qu’il n’y a pas de salut individuel. En réalité, je dis la même chose. Encore une fois, tout est affaire de point de vue : depuis le temps, ou hors du temps. Tout présent, ici-bas, a un poids d’éternité.

Alors, pourquoi un jugement ? Mais, là encore, il est la conséquence naturelle du libre arbitre. Puisqu’il y a choix, il y a forcément sanction, dans le sens jugement. Si deux chemins s’offrent pour aller quelque part, si l’un est le bon, l’autre le mauvais, il faut bien choisir, et le résultat du choix est une forme de jugement. Or, les chemins du bien sont variés, parmi ceux du mal. Mais, aucun chemin du mal n’est définitif. Ils sont nombreux, les saints qui cheminèrent un temps sur les chemins du mal, avant de retrouver le bon chemin. Le jugement dit dernier est, pour l’image que nous sommes, le constat que nous avons retrouvé le chemin du modèle.

GP : Enfin, je voudrais souligner, au-delà des multiples et fondamentales réflexions et questions que soulèvent vos propos, la fascination que j'ai ressentie à vous lire : On éprouve,à la lecture de cet ouvrage, à la fois une grande difficulté à suivre des raisonnements qui nous arrachent à nos repères habituels : nous avions déjà du mal à nous situer dans quatre dimensions, alors, la cinquième et ce qu'elle implique, nous obligent à un effort d'abstraction inhabituel. En contrepartie, on s'y sent entraîné dans l'enthousiasme et le lyrisme qui transparaissent dans bien des pages . Et qui ne font, bien sûr que traduire votre conviction et votre talent..Mais, on y trouve heureusement bien davantage. Ma modeste culture poétique me pousserait à résumer vos centaines de pages par les vers bien connus de Lamartine : “Borné dans sa nature, infini dans ses vœux, l'homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux”. Ma dernière question est celle que j'ai amorcée précédemment. Y aura-t-il une suite à vos “pourquoi ?”

BH : Ah ! Ce cher Alphonse ! Quel grand poète ! Qu'il me permette une incidente, néanmoins. Je répondrais volontiers à Lamartine : L’Homme fut un Dieu tombé ; qui se souvient, en effet, des cieux. Mais, depuis le Christ, L'Homme me semble être un Dieu ressuscité. Mais, cela est un autre sujet.

Quant à votre dernière question : J'ai, pour l'heure un septième ouvrage sur la planche, mais dans un tout autre registre. Historique et quelque peu politique. Alors, ”fontaine, boirai-je encore de ton eau ?”… Il est vrai qu'on ne se lasse jamais d'explorer l'Homme et son univers.