Séance du 12.01.2023

Lecture de L'Evolution créatrice de Bergson

1/ Enregistrement de la séance du 12.01.2023

Pour accéder à l'enregistrement, cliquer sur le lien ci-après:

enregistrement séance du 12.01.2023 

     

  2/ Plan du cours séance du 12.01.2023

C'est notre 4ème séance. Nous poursuivons la lecture du 1er chapitre et comptons la mener jusqu'à la thèse finale de l' « élan vital ».

 

1- La notion de « vie en général »

 

-         La vie comme « courant  qui va d'un germe à un germe par l'intermédiaire d'un organisme développé » (p- 27)

-         La vie comme évolution créatrice dont le progrès procède par scission et division (voir p- 90)

 

 

2- L'intelligence est incapable de saisir ce mouvement vital

 

a- Produit de l'évolution, sa fonction est pragmatique ; elle n'est pas faite pour connaître la réalité

b- Elle explique le vivant sur le modèle de la fabrication artisanale, comme « assemblage de parties ». La réalité lui paraît ainsi intégralement prévisible en droit ; l'imprévisibilité ne désigne pour elle qu'un défaut de connaissance

c- Elle met à notre disposition deux modes d'explication, le « mécanisme » et le « finalisme », qui, en dépit de leur opposition, postulent tous les deux que l'être vivant résulte de l'assemblage d'éléments préexistants ,et qui « s'accordent à faire table rase du temps » (p- 46)

 

3- De quelle manière dépasser l'intelligence pour « ressaisir le mouvement intérieur de la vie » ?

 

a- « Nous ne pensons pas le temps réel. Mais nous le vivons, parce que la vie déborde l'intelligence. Le sentiment que nous avons de notre évolution et de l'évolution de toutes choses dans la pure durée est là.... ». S'appuyer sur ce sentiment (cette « vague intuition ») pour « ressaisir le mouvement intérieur de la vie ». (p- 46 et 47)

b- La présence  en nous de l'intuition permet de comprendre que l'intelligence n'est pas le tout de l'esprit  (« Ce noyau (l'intelligence) s'est formé aux dépens du reste par voie de condensation (…) L'intelligence toute pure est un rétrécissement, par condensation, d'une puissance plus vaste »).

c- S'acheminer vers « une philosophie de la vie » « qui cherche des indications dans la frange de représentation confuse qui entoure notre représentation intellectuelle » … « pour dilater la forme intellectuelle de notre pensée »

 

4- Ni mécaniste, ni finaliste, la philosophie de la vie « se rapproche de la seconde doctrine plus que de la première ». Problème : quel type de finalité accorder à la vie sans nier son imprévisibilité, sans lui assigner un but préalable ?

 

a- Une « harmonie » imparfaite qui « tient à une identité d'impulsion et non pas à une aspiration commune » (p- 50 et 51)

b- On ne peut parler d'harmonie que « dans un sens rétroactif » (p- 52), jamais pour anticiper l'avenir, mais seulement pour interpréter les formes vivantes imprévisibles, une fois qu'elles sont produites, comme les effets de la vie, en tant qu' évolution créatrice (l'identité « d'un élan originel et commun »)

c- Démonstration du bien-fondé de ce finalisme « par les faits » : « Si notre hypothèse est fondée (….) les lignes d'évolution divergentes « doivent conserver quelque chose de commun en dépit de la divergence de leurs effets, comme les camarades séparés depuis longtemps gardent les mêmes souvenirs d'enfance » (….) « Ce n'en est pas moins par l'élan primitif du tout que se continue le mouvement des parties. Quelque chose du tout doit donc subsister dans les parties. Et cet élément commun pourra se rendre sensible aux yeux, d'une certaine manière, peut-être par la présence d'organes identiques dans des organismes très différents » (p- 54 et 55)

Exemple de l'oeil dont la particularité est de se retrouver sur des lignes évolutives très différentes, comme celle des mollusques (exemple du Peigne), et celle des vertébrés supérieurs (exemple de l'homme)

 

5- L' « élan vital », comme élan originel de la vie (p- 88 à 98)

 

a- C'est une image permettant de préciser les traits du finalisme de Bergson et de récuser aussi bien le mécanisme que le finalisme classique concernant l'explication du vivant

b- L'exemple de l'oeil .  Le problème réside dans le « contraste » qui déconcerte l'esprit entre deux aspects apparemment inconciliables : « la complexité de la structure » et la « simplicité du fonctionnement » (p-89 et 90)

c- La nature ne travaille pas comme l'ouvrier humain qui fabrique des objets en assemblant des parties ; « La nature n'a pas eu plus de peine à faire un œil que je n'en ai à lever la main ». Distinguer l'organisation du vivant de la fabrication d'un objet ou d'une machine.