Séance du 09.05.2023

Lecture de L'Evolution créatrice de Bergson


1/ Enregistrement de la séance du 09.05.2023

Pour accéder à l'enregistrement, cliquer sur le lien ci-après:

enregistrement séance du 09.05.2023   


   2/ Plan du cours séance du 09.05.2023

C'est notre 7ème et dernière séance consacrée à la lecture de l'Evolution créatrice. Nous tenterons de donner un aperçu assez complet du 2ème chapitre en nous appuyant sur quelques extraits significatifs

1- La vie comme « tendance »

a- Bergson se démarque de « l'erreur qui se transmet depuis Aristote » qui est « de voir dans la vie végétative, dans la vie instinctive et dans la vie raisonnable trois degrés successifs d'une même tendance qui se développe, alors que ce sont trois directions divergentes d'une activité qui s'est scindée en grandissant » (p-136)

b- L'élan originel de la vie porte en lui des tendances multiples qui deviennent antagonistes en se développant. L'image de la gerbe (p-100)

c- Chaque tendance particulière se trouve continuellement mêlée à la tendance antagoniste qui subsiste en elle sous forme virtuelle : il y a ainsi quelque chose d'animal dans le végétal et quelque chose de végétal dans l'animal (entre les les végétaux et les animaux, « les différences sont de proportion ») ; « il n'y a pas d'intelligence où l'on ne découvre des traces d'instinct, pas d'instinct surtout qui ne soit entouré d'une frange d'intelligence » (p-136-137)


2- Le sens profond de l'évolution

a- Les leçons de la division entre vie végétative et vie animale : une divergence dans le mode d'alimentation qui entraîne une divergence dans le mode d'action (fixité/mobilité) qui entraîne enfin une divergence dans le mode d'être (torpeur/conscience). Plus il y a mobilité et souplesse, plus la conscience s'intensifie.

b- Un regard rétrospectif sur l'évolution permet d'en révéler le sens profond : dernier effet de l'évolution, la conscience est en réalité la cause profonde des causes qui lui permettent d'émerger.

c- Le mouvement de l'évolution est un mouvement de libération de la conscience qui s'accomplit par l'apparition de l'homme : « Non seulement la conscience apparaît comme le principe moteur de l'évolution (la vie est un courant de conscience qui traverse et organise la matière), mais encore, parmi les êtres conscients eux mêmes, l'homme vient occuper une place privilégiée » (p-183)


3- La vie se développe selon des tendances antagonistes et complémentaires

a- Comment la vie végétale et la vie animale s'opposent et se complètent
La vie se caractérise par la dépense d'une énergie qu'elle a captée à son profit en s'insérant dans la matière. Elle se dédouble ainsi en une tendance à emmagasiner l'énergie (fonction chlorophyllienne des plantes) et la tendance opposée qui consiste à dépenser cette énergie en mouvements (mobilité animale). Voir p-116-117.
De même que les plantes sont des « réservoirs d'énergie », le système nerveux des organismes supérieurs est un « véritable réservoir d'indétermination » (p-127). La complexité croissante du système nerveux et du cerveau ouvre la voie à la conscience comme puissance de choix.
La conscience est à l'œuvre dès le début dans les premiers êtres vivants. Elle est une « conscience annulée » dans la torpeur de la plante et l'automatisme de l'instinct et de l'habitude, mais conscience annulée ne veut pas dire « conscience nulle » (comme pour la pierre ). Elle surgit avec le choc de l'obstacle, quand il y a un écart entre la perception et l'action, et que naissent alors l'hésitation et le choix. La conscience est une « lumière » qui révèle que l'action réelle n'est pas la seule action possible (p-144-145).
 

b- Comment l'intelligence et l'instinct s'opposent et se complètent
Ce sont « deux méthodes différentes d'action sur la matière » (p-137) : une action immédiate qui utilise un organe naturel et une action médiate qui fabrique des instruments artificiels
L'intelligence est orientée vers la fabrication, elle n'a pas pour vocation la connaissance. L'homme est un « Homo faber » et non un « Homo sapiens » (ou un « animal rationnel »)
L'inventivité technique de l'homme lui permet de se libérer de la matière en la dominant. Indépendant de la matière (contrairement aux animaux), l'homme gagne la liberté (voir fin du chapitre)