Les Pensées de Pascal 15/12/2016

Séance du 15-12-2016- Lecture des Pensées de Pascal

Introduction

Le christianisme de Pascal (1623-1662) le conduit-il à se détourner de la raison et à mépriser la philosophie et les sciences ? Si l’on se fie à sa soeur Gilberte Périer (La Vie de Monsieur Pascal), sa conversion qui résulta de la révélation dont il eut l’expérience la nuit du 23 novembre 1654, rapportée dans son Mémorial, le conduisit à se détourner de toute préoccupation mondaine et de toute sorte d’intérêt pour la philosophie et les sciences. Or, les dernières années de Pascal sont consacrées à la préparation d’une Apologie de la religion chrétienne que la mort l’empêchera d’achever et dont les notes et les brouillons préparatoires constituent Les Pensées. Faut-il en conclure que Les Pensées expriment un refus de la raison, de la philosophie et des sciences ?

1- « Se moquer de la philosophie, c’est vraiment philosopher » (fragment 467, LG)

L’histoire de la philosophie peut se ramener selon Pascal au conflit entre Epictète (Stoïcien du 1er siècle de notre ère) et Montaigne (XVIème siècle): le premier connaît bien la grandeur de l’homme mais ignore sa faiblesse essentielle ; le second connaît la fragilité et l’inconséquence de la raison humaine, mais méconnaît la grandeur de l’homme. La philosophie ne peut trouver de solution qui dépasse l’antinomie de sa grandeur et de sa misère (voir aussi L’Entretien avec Monsieur de Sacy sur la philosophie, 1655)

2- La critique des prétentions philosophiques ; une interrogation sur les limites de compétence de la raison humaine (fragments 101, 139, 185, 671)

- La raison n’est pas l’instrument par excellence de la connaissance (le « cœur » et la « raison »)

- L’autocritique de la raison lui permet de prendre conscience de sa faiblesse (fragment 177)

- La révélation n’exclut pas la raison (fragments 162, 163)

3- La religion permet de rendre raison de l’impuissance de la raison et de connaître l’homme (fragment 122)

- Le mystère du péché originel (« L’homme est plus inconcevable sans ce mystère que ce mystère n’est inconcevable à l’homme »)

- La figure centrale du Christ (fragments 178 à 181, 396)

4- La théorie des trois ordres

Elle permet de montrer que c’est l’ordre de la charité – et non la philosophie (ordre des esprits)- qui permet d’atteindre la vraie sagesse (fragment 290).

- Le thème du Dieu caché

- La réflexion sur les miracles (p-463 à 500, LG)