« Or les beautés et les gentillesses que l'on pratique dessus sont en si grand nombre que l'on le peut préférer à tous les autres instruments, car les coups de son archet sont parfois si ravissants, que l'on n'a point de plus grand mécontentement que d'en entendre la fin, particulièrement lorsqu'ils sont mêlés des tremblements et des flattements de la main gauche, qui contraignent les auditeurs de confesser que le violon est le roi des instruments. » Ainsi disait Mersenne, dans son Harmonie universelle, en 1636. Ces affirmations ont conservé leur valeur ; irremplaçable en musique classique, ayant supplanté nombre d'instruments ethniques, adopté par le jazz et la pop music, le violon reste le « roi ». Il a suscité, depuis la fin du XIXe siècle en particulier, une extraordinaire floraison d'écrits musicologiques, historiques, technologiques, scientifiques et littéraires, inspiré d'innombrables compositeurs, intrigué de savants acousticiens jusqu'à nos jours, comme aucun instrument de musique ne l'avait jamais fait.
Instrument à cordes à archet, accordé une octave au-dessous de l'alto, le violoncelle ne reproduit pas, comme ce dernier, les exactes proportions du violon. Si le dessin de la table est identique, le manche est plus trapu, les éclisses plus larges et le chevalet plus haut. Ces différences de proportion ne sont pas le fait du hasard, mais le fruit de longues recherches qui ont eu pour but de concilier les exigences de l'acoustique et les possibilités physiques des instrumentistes.
Sonnant à l'octave grave de l'alto, le violoncelle aurait dû avoir des cordes deux fois plus longues. Mais cette logique ne pouvait s'appliquer car cela aurait entraîné des pressions excessives et des écarts de doigts démesurés. La limitation de la longueur des cordes est compensée par une architecture différente de la caisse afin d'obtenir la hauteur des sons prévus....
Juliette GARRIGUES, « VIOLONCELLE, en bref », Encyclopædia Universalis [en ligne]