7 Janv. 2015 Colloque: Analyse des réseaux sociaux

Post date: Dec 4, 2014 10:28:05 AM

Une manière d’allier approches qualitative et quantitative ? Exemple de la circulation des semences

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7 Janvier 2015

9h30 à 17h30

Salle de conférence (RDC) de l’ISCC

20 rue Berbier-du-Mets, Paris 13ème

(Métro : Les Gobelins ou Place d’Italie)

Accès libre

Programme en français

Programme in English

Contact : sophie.caillon@cefe.cnrs.fr

Comité d’organisation

Sophie Caillon (ethnobiologiste, CNRS – UMR CEFE)

Mathieu Thomas (généticien, INRA – UMR GV)

Doyle McKey (écologue, Université Montpellier2– UMR CEFE)

Eric Garine (anthropologue, Université Paris Ouest Nanterre-La Défense – UMR LESC)

Jean-Pierre Labouisse (agronome, CIRAD – UMR AGAP)

Le colloque « Analyse des réseaux sociaux: Une manière d’allier approches qualitative et quantitative? Exemple de la circulation des semences » a pour objectif d’interpeller :

i. la communauté des anthropologues et des ethnobiologistes sur l'intérêt d’intégrer des approches originales issues de la sociologie quantitative (analyse des réseaux sociaux), et

ii. la communauté des développeurs de méthodes (statisticiens, informaticiens) aux enjeux méthodologiques que représentent les questions scientifiques soulevées en sciences humaines et sociales.

L’analyse des réseaux sociaux permet de révéler les interactions au sein d'un groupe social en tenant compte à la fois des caractéristiques individuelles (âge, genre, niveau d'expertise, etc.) et des propriétés structurales des réseaux relationnels estimées à l’aide de statistiques ou de modèles. Il est possible d’intégrer dans le cadre de ces analyses une diversité de liens reliant deux individus ; ils peuvent être de nature intangible (réseaux sociaux d’amitié, de conseils, d’appartenance, etc.) mais aussi tangible (réseaux de circulation d’objets ritualisés, de personnes, de semences, etc.). Ainsi, cette approche par modélisation statistique aide à comprendre l’organisation d’une société sous un angle original par rapport aux approches classiquement développées en sciences humaines et sociales.

Ce colloque permettra de partager avec un plus grand nombre de personnes les réflexions ayant eu lieu au sein de trois groupes interdisciplinaires de travail s’intéressant aux processus de domestication dont la diversification des plantes cultivées : le groupe de recherche MOSAIQUE (financement CNRS-INEE, 2010-17), le consortium international NetSeed (financement FRB-CESAB, 2011-2014) et le groupe national MIRES (financement RNSC, 2013-14). Ces deux derniers groupes portent plus particulièrement sur la circulation de semences.

La matinée du 7 janvier illustrera la manière dont l'analyse des réseaux sociaux peut décrypter les processus sociaux à l'œuvre dans la circulation des semences entre les agriculteurs de différentes régions du monde (Asie, Pacifique, Afrique). L’après-midi s’ouvrira sur des développements méthodologiques récents en analyse des réseaux sociaux illustrant l’évolution des méthodes et leur adaptation possible aux besoins particuliers des disciplines qui les mobilisent.

Journée financée par le RNSC (projet MIRES) et le CNRS-INEE (GDR Mosaïque)

Programme

Langue : anglais

Introduction

Intervenants (par ordre alphabétique)

1. Pierre Barbillon (maître de conférences à AgroParisTech, France) est statisticien au laboratoire “Mathématiques et Informatique Appliquées” (UMR MIA 518). Sa thèse de doctorat portait sur la gestion des incertitudes dans des modèles numériques complexes. Il a récemment collaboré avec le sociologue des organisations, E. Lazega, en développant une nouvelle méthode pour analyser des réseaux multiplexes.

2. Sophie Caillon (chercheur, CNRS Montpellier, France) est une ethnobiologiste/géographe travaillant au sein d’un laboratoire d’écologie (UMR 5175 CEFE). Confrontée depuis toujours à l’interdisciplinarité, elle s’intéresse désormais à l’analyse des réseaux sociaux pour comprendre comment les agriculteurs acquièrent leurs semences ; mécanismes fondamentaux, et néanmoins sous-étudiés, expliquant la diversification des plantes cultivées dans des contextes d’agriculture de subsistance.

3. Eric Garine (maître de conférences à l’Université Paris-Ouest Nanterre La Défense, France), travaille comme anthropologue au sein de sociétés rurales au Nord Cameroun. Il a entre autre étudié les classifications locales des plantes en croisant ses résultats avec ceux d’écologues et de généticiens. Lors de cette conférence, il illustrera l’intérêt du formalisme réseaux pour allier modèles symboliques et quantitatifs dans un contexte de recherche anthropologique.

4. Mark Huisman (Maître de conférences à l'University of Groningen, Pays-Bas) statisticien spécialisé dans l'imputation des données manquantes en sciences sociales et plus particulièrement dans le cadre de l’analyse de réseaux sociaux.

5. Olivier Kyburz (maître de conférences à l’Université Paris-ouest Nanterre La Défense, France) est un anthropologue spécialiste de l’analyse des hiérarchies sociales et de leurs fondements idéologiques chez les Haalpulaar’en, une société de langue et de culture peules implantée dans la Moyenne Vallée du Sénégal. Il a depuis réorienté ses recherches vers l’analyse systématisée de corpus de données généalogiques empiriques en réactualisant d’anciens corpus collectés auprès des groupes statutaires de sa zone d’étude. Méthodes de collecte et d’analyse sont réalisées au sein du groupe Traitement Informatique de la Parenté (TIP) dont a émergé le logiciel PUCK (Program for the Use and Computation of Kinship data).

6. Christian Leclerc (chercheur, CIRAD Montpellier, France) est un anthropologue travaillant en Afrique de l'Est et de l'Ouest sur l'organisation de la diversité génétique des plantes cultivées. Il est un des rares anthropologues français à avoir appris et appliqué des méthodes quantitatives sur le terrain afin de répondre à des questions tant anthropologiques que biologiques, notamment en proposant de décomposer l'interaction usuelle Génotype x Environnement en trois termes, GxExS, afin de rendre explicite dans les analyses les facteurs sociaux.

7. Matthieu Salpeteur (post-doctorant, Institut de Ciència i Tecnologia Ambientals (ICTA), Universitat Autónoma de Barcelona, Espagne) est un anthropologue, travaillant dans la région des Grassfields (Cameroun) et auprès de sociétés pastorales semi-nomades du Gujarat (Inde). Ses recherches visent globalement à comprendre les relations entre dynamiques sociopolitiques et transmission des savoirs et représentations sur la nature, à travers différents objets: "forêts sacrées", pratiques rituelles (Cameroun), organisation sociale de la migration (Inde). Il emploie différentes méthodes, dont l'analyse de réseaux sociaux couplée à une approche quantitative des savoirs locaux.