Pourquoi ce M2 ?

I. Argumentaire

Les besoins de santé sont en perpétuelle expansion et de nouvelles transitions épidémiologiques se font jour (développement de maladies chroniques et de celles liées au vieillissement de la population, réapparition de certaines pathologies infectieuses ou de type industriel,…). L’augmentation continue des dépenses de santé ainsi que la part du PIB qui leur est consacrée constitue un fait stylisé tout à fait caractéristique du système de santé français. En quarante ans, la part du PIB consacrée aux dépenses de santé a presque triplé en France, passant de 3,8% en 1960 à 9% en 2011. La dégradation de l’état de santé avec l’âge renvoie à un besoin en santé grandissant qui s’exprime par une consommation de soins en moyenne plus élevée. En effet, en 2006 les personnes âgées de 40 à 49 ans ont consommé en moyenne 1654 € ; cette dépense est multipliée par deux chez les 60-69 ans, par trois chez les 70-79 ans et par quatre chez les plus de 80 ans. Le vieillissement de la population va accentuer cette tendance en générant de nouvelles dépenses. Ces évolutions importantes risquent de renforcer les tensions budgétaires reposant sur l’Assurance Maladie. Pour pallier ces difficultés budgétaires, les réformes récentes visent de façon accrue la maîtrise des dépenses de santé par différents outils notamment :

1. La responsabilisation des acteurs (les patients, par l’augmentation du reste à charge - franchises, forfaits et déremboursements massifs de médicaments depuis 2005 ; les médecins, par des systèmes incitatifs de rémunération des médecins – Contrat d’Amélioration des Pratiques Individuelles ; les établissements de santé, par une évaluation importante de l’activité et des pratiques…)

2. L’évaluation médico-économique des stratégies médicales par l’élargissement des compétences de la Haute Autorité de Santé et notamment la création de la CEESP.

3. L’évolution des modes de tarification (convergence tarifaire entre hôpitaux privés et publics, passage à la Tarification à l’activité, paiement des médecins à la performance,…)

Cette offre de formation de Master 2 Économie de la Santé renvoie aussi à la nécessité de développer la formation à l’évaluation des politiques publiques. La loi organique relative aux lois de finances (LOLF) promulguée en 2001 signe le passage d'une logique de moyens à une logique d'objectifs et de résultats qui devront faire l'objet d'évaluations. Elle renforce à cet effet les prérogatives de contrôle et d'évaluation du Parlement. L’évaluation des politiques publiques est au cœur des préoccupations politiques. Des compétences en évaluation médico-économique (rapport coût efficacité) sont ainsi requises et plus généralement le recours à des techniques quantitatives est nécessaire pour anticiper et évaluer le bien fondé de l’engagement de dépenses nouvelles ou de la mise en place d’innovations technologiques.

Dans cette perspective, sont développés des enseignements permettant aux étudiants de comprendre et d'analyser le système de santé, les travaux d’économie de la santé, afin d'être les analystes d'études portant sur les besoins de la population, d'utiliser des données de santé publique dans la définition des stratégies et, enfin, d'évaluer l'impact des décisions individuelles et collectives sur la santé des populations.

II. L’émergence d’un Pôle santé-société fort à l’Université Paris-Est

Le développement d’un pôle santé et société fort constitue un axe majeur de la stratégie contractualisée de l’UPEC. Six champs de formation et de recherche sont retenus dans le contrat 2009-2012, dont l’un porte explicitement sur le champ de la santé. Le PRES Paris Est a, quant à lui, fait du pôle « santé et société » un des axes stratégiques de son développement, l’autre étant le pôle « ville, environnement et leurs ingénieries ». C’est sur cette base que nous avons obtenu le label campus prometteur et que nous défendons notre projet Idex dans le cadre des projets d’investissement d’avenir. Ainsi, le croisement entre le secteur santé, proprement dit, et les sciences humaines et sociales est devenu une priorité du PRES et a fortiori de l’UPEC. La création d’une filière visible et à part entière en économie de la santé (L3, M1) et de la spécialité éponyme en M2 s’inscrit dans cette logique, raison pour laquelle ce projet reçoit le soutien réaffirmé et entier de l’UPEC. Depuis 2007, la Faculté de Sciences Économiques et de Gestion a donc décidé, sous l’impulsion de l’UPEC, de jouer un rôle précurseur dans le développement des formations de Santé dans le secteur tertiaire afin de contribuer au développement du pôle Santé et Société de Paris Est et ainsi répondre à la  forte demande  nationale  et régionale en ce sens. La nouvelle spécialité économie de la santé initiée par le Professeur Thomas Barnay s’inscrit en outre dans la politique du Département d’Economie de la Faculté de Sciences Économiques et de Gestion et d’une dynamique d’ouverture de son offre de formation de Masters, et en particulier au sein de la Mention Expertise Économique qui voit son offre de spécialités s’élargir tant au plan thématique qu’international.

III Les forces du Master Economie de la santé

La spécificité de cette offre de formation à l’Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne porte notamment :

- sur les compétences en techniques quantitatives qui font du Master Economie de la santé de l'Upec le plus technique des Masters d'économie de la santé en France

- sur la mise en place d’un parcours économie de la santé sur deux années : Master 1 Expertise économique, parcours économie de la santé / Master 2 Économie de la santé (Département d’Économie de la Faculté de Sciences Economiques et de Gestion). Elle permet aux étudiants en fin de cursus de cumuler compétences et expériences professionnelles avec la réalisation de 3 stages obligatoires (L3-M1-M2) dans le secteur de la santé et de 2 mémoires appliqués en économie de la santé (M1-M2).

- sur la qualité du suivi des étudiants autorisée par des promotions peu nombreuses (comme en attestent les témoignages d'étudiants)

- sur la qualité des partenariats 

Cette formation originale de Master 2 constitue un parcours attractif et qualifiant qui conjugue :

1.      Des compétences en économie générale et en économie de la santé

2.      Des compétences spécifiques en évaluation médico-économique et en santé publique (en associant les collègues de l’UFR de Médecine)

3.      Des compétences élevées en économétrie et techniques quantitatives (en associant des enseignements du M2 MASERATI)

4.      Des connaissances propres au système de santé et à son organisation.

5.      Une expérience professionnelle de qualité en stage long (cf. guide du Mémoire sanctionnant le stage) de 6 mois avec des partenaires de premier plan