Historique

NL ---->>> Historiek

HISTORIQUE

En 1874, le Pèlerinage National Belge est le premier pèlerinage étranger à la France à amener des malades auprès de Notre-Dame de Lourdes.

Le Pèlerinage a pu poursouivre sa mission jusqu'a nos jours grâce au dévouement et à la générosité de plusieurs générations d'hommes et de femmes.

Lors de l'année jubilaire, en 1989, la direction du "Pèlerinage National Belge" nous lançait l'appel suivant.

Ces mots sont toujours d'actualité.

Chers Enfants, Petits-Enfants et descendants des premiers pèlerins belges à Lourdes:

Soyez fiers du chemin tracé par vos ancêtres.

Demeurez fidèles à leur exemple de dévouement en faveur des malades qui, dans des conditions souvent pénibles, viennent chercher à Lourdes espoir, foi et courage.

Poursuivez l’œuvre entreprise et rejoignez le Pèlerinage National Belge, comme pèlerin, infirmière ou brancardier.

Votre présence et votre collaboration au plus ancien pèlerinage belge à Lourdes sera un réconfort précieux pour les malades et pour vous-mêmes un geste de foi des plus réconfortant.

Répondons tous ensemble à l’appel de Notre-Dame lancé lors des apparitions en 1858: “Je souhaite que l’on vienne ici en procession ...”.

Allons prier la Sainte Vierge pour l’Eglise et pour notre pays, pour le repos de l’âme de nos parents et anciens pèlerins décédés, pour nos malades, et afin que Notre-Dame de Lourdes bénisse nos familles.

******************************************

En 1989, à l’occasion de notre "100e Pèlerinage National de Printemps à Lourdes" le +Cardinal Godfried Danneels, nous écrivait la lettre suivante:

CENTIEME PELERINAGE NATIONAL DU PRINTEMPS A LOURDES

Quand Marie apparut en 1858 à Lourdes à Bernadette Soubirous, elle demanda que les fidèles viennent en procession sur le lieu des apparitions pour y prier. De fait, très vite déjà, furent organisés des pèlerinages à Lourdes, et notre pays y prit part de bonne heure. Certes, les guérisons miraculeuses de la fin des années soixante et des années septante du siècle dernier ont grandement stimulé la dévotion mariale à Lourdes. Les pèlerinages individuels et collectifs ont pris progressivement de l’extension, aussi chez nous. En effet, dès 1871, les Pèlerinages nationaux à Lourdes prenaient en Belgique les premières initiatives. Ils furent d’ailleurs parmi les premiers à organiser des trains spéciaux qui facilitaient le long voyage aux grands malades et aux handicapés. Tout cela n’a été possible que grâce à l’engagement désintéressé d’une foule de bénévoles, brancardiers, infirmiers et infirmières. Parallèlement un effort était fait dès ces premières années pour permettre la participation de personnes moins fortunées.

Depuis lors, grâce aux bons soins de l’œuvre des Pèlerinages Nationaux de Printemps, des dizaines de milliers de pèlerins sont partis pour Lourdes. Ils y ont prié Marie à l’endroit où elle est apparue à Bernadette. Ils y sont venus avec leurs joies, leurs souffrances, leurs chagrins. Ils ont trouvé en Marie une mère aimante et compréhensive. Que n’a-t-elle pas souffert durant sa propre vie? Mère du Fils de Dieu, elle a pris sa part de la souffrance du Christ. Elle n’a pas supprimé la souffrance de son Fils, mais par sa participation et par sa ‘com-passion’ elle l’a rendue plus supportable.

C’est la même expérience que font les nombreux pèlerins quand ils partent pour Lourdes. La solidarité de Marie, mais aussi celle des autres pèlerins allège leur souffrance et leur peine, et aide à les accepter. Par ailleurs, la participation à la joie de tant de pèlerins qui vont à Lourdes simplement pour dire merci est inoubliable pour beaucoup et les rapproche du Fils, par l’intermédiaire de sa Mère.

L’Œuvre des Pèlerinages Nationaux du Printemps à Lourdes, qui organise son centième pèlerinage (1989), a grandement contribué à ce que beaucoup de personnes puissent faire ces expériences enrichissantes. Nous exprimons tout particulièrement notre reconnaissance aux nombreux collaborateurs et bénévoles qui à chaque fois ont rendu et rendent possible l’organisation des pèlerinages. A l’occasion du pèlerinage jubilaire nous leur présentons nos meilleurs vœux pour l’avenir.

Malines, le 15 décembre 1988.

+ Godfried Cardinal Danneels.

Archevêque Malines-Bruxelles.

*************************************************************************************************

L'histoire.

Dès les apparitions de l’Immaculée Conception à Bernadette Soubirous en 1858, des pèlerins des régions avoisinantes d’abord, des différentes régions de France ensuite, viennent prier Marie à la Grotte et répondre à sa demande : "Allez dire aux prêtres de construire une chapelle. Je veux qu’on vienne ici en procession.".

Les pèlerins belges isolés sont présents dès 1860.

La première guérison miraculeuse de Pierre HANQUET de Liège en 1869 contribue à la naissance des pèlerinages belges à Lourdes. Elle est représentée sur un des vitraux de la Basilique de l’Immaculée Conception.

Le 13 avril 1870, une nouvelle guérison à lieu à Hermalle-sous-Argenteau. Les médecins ne peuvent expliquer la guérison de l’Abbé CRENIER.

La dévotion à Notre-Dame de Lourdes prend son essor en Belgique. Les annales de Lourdes signalent qu’en 1871 plusieurs familles belges sont venues prier sur le lieu des apparitions.

En 1872, un groupe de soixante pèlerins belges se joint au Pèlerinage de Paris et du Nord, sous la conduite de Monseigneur PIERAERTS, Recteur de l’Université Catholique de Louvain, du Chanoine BEAUVOIS d’Anvers et de l’Abbé CARTUYVELS.

En 1873, un sanctuaire est construit à OOSTAKKER près de Gand. Celui-ci deviendra très rapidement un haut lieu de prière à l’Immaculée Conception.

En octobre de la même année, une centaine de nos compatriotes se joignent au Pèlerinage du diocèse de Cambrai pour se rendre à Lourdes.

En 1874, le Pèlerinage National Belge voit le jour. Pour la première fois un train quitte la Belgique, plus précisément de Liège, pour se rendre à Lourdes !

La première visite officielle de la Belgique aux pieds de la Vierge est organisée par Messieurs LEBROUQUY et HENRY.

À l’époque, le voyage prend deux jours et deux nuits dans des conditions de confort rudimentaires. Des arrêts sont systématiquement prévus toutes les trois heures en pleine campagne.

Lors du deuxième Pèlerinage National Belge, sous la direction de Monsieur HENRY en avril 1875, les premiers pèlerins étrangers sont accueillis à Lourdes par le maire en personne, précédé de tambours et de trompettes. C’est également en 1875 que Pierre DE RUDDER est miraculeusement guéri d’une facture ouverte à la cuisse, devant la réplique de la grotte à OOSTAKKER.

Le Pèlerinage National Belge est d’ailleurs le premier pèlerinage étranger par train. Suivront en 1875 les Allemands, les Italiens et les Polonais; et en 1876 les Espagnols; en 1877 les Portugais; en 1881 les Hongrois; en 1883 les Anglais et en 1895 les Autrichiens.

Six cents pèlerins et septante prêtres se rendent, en 1876, sur les lieux des apparitions sous la conduite de Monsieur HENRY.

Monseigneur de MONTPELLIER, évêque de Liège, séjourne à Lourdes du 9 au 11 juin 1877, en même temps que le Pèlerinage National Belge. Il est de la sorte le premier prélat-pèlerin belge à Lourdes.

Le quatrième pèlerinage belge séjourne à Lourdes du 9 au 15 mars 1878. Il est constitué de deux cent septante personnes. En septembre de la même année, un second pèlerinage, dirigé par Monsieur Florent RAIKEM et Monseigneur SCHOOLMEESTER, y emmène trois cents personnes. C’est à l’occasion de ce séjour que Joachine DEHANT est guéri miraculeusement.

Dès 1879 la décision est prise d’organiser deux pèlerinages par an à Lourdes: le premier au printemps (de mai à juin) et le second en automne. C’est de cette époque que datent les dénominations “Pèlerinage du Printemps”, dont la direction est située à Louvain, et “Pèlerinage de l’Automne”, centré davantage sur la région liégeoise. Ces pèlerinages n’en demeurent pas moins des pèlerinages nationaux. C’est ce qui explique notamment que le Pèlerinage du Printemps continue, lors de chaque voyage, à assurer des prédications en Français et en Néerlandais.

En 1879, le Pèlerinage National Belge compte 400 pèlerins, en 1880 ils seront 375 et en 1881 ils seront 504 pèlerins.

En 1882 le neuvième pèlerinage compte 830 participants: 508 pèlerins, 52 prêtres et un nombre considérable de malades. Le premier train de malades quitte la Belgique sous la conduite du docteur VANDERCAMMEN, Lauréat de Louvain. La Belgique met ses pas dans ceux de la France, qui a organisé les pèlerinages dès 1871.

Le dixième pèlerinage a lieu du 31 mai au 4 juin 1883. C’est un événement important. Mille cinquante pèlerins, accompagnés de nombreux malades, y participent en cette année jubilaire qui fête le vingt-cinquième anniversaire des apparitions. Il est placé sous la direction de Monseigneur VAN DEN BRANDEN, secondé par les Abbés POELAERT, TONGELEN et MARECHAL. En souvenir de ce séjour mémorable, nos compatriotes déposent à la grotte un ex-voto aux armes de Louvain. Un deuxième pèlerinage est organisé la même année au départ d’Anvers. Il regroupe plus de mille enfants de Marie pour célébrer sur place le jubilé d’argent des apparitions.

Un troisième pèlerinage belge, présidé par Monseigneur DOUTRELOUX, Évêque de Liège, séjourne à Lourdes du 6 au 10 septembre 1883.

Le vingt-cinquième pèlerinage belge – printemps et automne confondus – est organisé du 28 avril au 3 mai 1887: 572 pèlerins et 26 malades. La direction du Pèlerinage du Printemps sera, dans les années qui suivent, assurée par Messieurs PAQUAY de Tongeren et VAN IN de Lier.

En 1893, cinq cents pèlerins se rendent à Lourdes sous la direction du docteur ROSMAN, secondé par Messieurs Achille VAN IN de Lier, Simon DEPLOIGE de Tongeren, A. ROBERTI de Waremme et A. JAMOULLE de Faimes.

Au lendemain du retour du pèlerinage, Simon DEPLOIGE réunit quelques amis à Louvain. Ensemble, ils fondent le “Comité national du Pèlerinage du Printemps à Lourdes” et rédigent le Règlement de ce Comité, dont les principes sont aujourd’hui encore en vigueur.

"Le Comité" organise en 1894 un pèlerinage placé sous la présidence d’honneur de Monseigneur MERCIER, à l’époque Président de l’Institut Supérieur de Philosophie de l’Université Catholique de Louvain. La présidence du pèlerinage est assurée par le Docteur ROSMAN. La direction spirituelle est confiée à Messieurs les Abbés BARE de Namur et VAN LOO de Melsele. 603 pèlerins et 60 malades, placés sous la responsabilité du docteur ROYER, accompagnent ce pèlerinage dont les chroniques rapportent la guérison subite de l’un d’entre eux, Jean DEBROUWER, délivré d’une péritonite tuberculeuse.

A la même époque, Simon DEPLOIGE crée à Lourdes l’ “Hospitalité de Notre-Dame de la Croix”, une association pieuse et charitable regroupant les infirmières et brancardiers engagés, préfiguration lointaine de l’Hospitalité Belge à Notre-Dame de Lourdes.

En 1895 plusieurs trains participent au Pèlerinage du Printemps au départ des différentes villes: Anvers, Turnhout, Tongres, Courtrai et Louvain. Ils transportent 2186 pèlerins et 114 malades. De cette période date à la fois la revue trimestrielle “Bulletin national belge à Notre-Dame de Lourdes” – organe de liaison entre tous les participants et bienfaiteurs du Pèlerinage du Printemps – et “l’Association de Notre-Dame de la Croix” – une initiative de divers pèlerins qui s’ouvrira progressivement à toutes personnes dévouées au culte de la Vierge, désirant associer ses intentions à celles des malades.

Sur le chemin de retour un des membres du Comité émet l’idée de construire une voiture spéciale, destinée au transport des grands malades. Cette idée prend rapidement corps. Le 1er mai 1896 les plans du nouveau véhicule – dus à l’ingénieur belge Monsieur Henri SEPULCRE – sont exposés à Lourdes. Une souscription est ouverte. Moins d’un an plus tard le premier wagon-hôpital prend le chemin de Lourdes. Il fait partie du train blanc. Le 25 avril 1897, pour la première fois, la Sainte Messe et célébrée sur le rail dans un wagon-hôpital en route vers Lourdes, à SOLFERINO, dans les LANDES. Rapidement célèbre par les éloges parus dans la presse internationale, le nouveau wagon-hôpital est – à son retour de Lourdes – exposé à l’Exposition Internationale de Bruxelles de 1897. Il y obtient le grand prix de la Section Hygiène et Santé.

Deux mille cinq cents pèlerins et deux cent quarante malades participent au pèlerinage de 1897.

En raison du développement croissant du nombre de pèlerins, le comité du Pèlerinage du Printemps demande au Gouvernement belge l’ouverture d’un poste consulaire à Lourdes. Ce poste est confié à Monsieur Emile CHRISTOPHE, Secrétaire de l’Hospitalité Notre-Dame de Lourdes.

L’année suivante est célébré le quarantième anniversaire des apparitions. La direction spirituelle du Pèlerinage du Printemps est assurée par Monseigneur MERCIER.

Monseigneur MERCIER lancera quelques années plus tard un appel aux familles les plus favorisées de Belgique: “Voilà une œuvre pour vous tous. Emmenez les malades à Lourdes. Soignez-les. Travaillez pour eux.”

À présent, plus de 120 ans plus tard, cet appel est toujours d’actualité. Grâce à la générosité et au dévouement bénévole de générations d’hommes et de femmes, le Pèlerinage National du Printemps n’a jamais manqué de personnel infirmier ni de brancardiers.

En 1898 est inauguré au cimetière de Lourdes un monument érigé à la mémoire des pèlerins belges qui y sont décédés. À ce moment, le comité du Pèlerinage du Printemps obtient de l’administration municipale la concession d’un terrain qui, par la suite, sera communément appelé le cimetière belge.

Le pèlerinage de 1899 répond bien à son appellation “Pèlerinage de prières accompagnant les malades”. Ceux-ci sont, en effet, au nombre de trois cent quarante, transportés dans trois wagons-hôpitaux. Treize médecins accompagnent les malades, œuvrant sous la direction du Docteur DESCHAMPS, chirurgien en chef de l’Hôpital de Bavière à Liège. Le succès remporté par le premier wagon-hôpital en 1897 avait incité le comité à ouvrir une souscription en vue de la Construction d’un second exemplaire. La générosité fut telle qu’on put en construire deux.

Durant ce même pèlerinage de 1899 le Cardinal GOOSSENS, Archevêque de Malines et Primat de Belgique, consacre dans la Basilique du Rosaire l’autel et la chapelle du quatrième mystère joyeux – la présentation de Jésus au temple – offerts par les pèlerins belges en 1893.

En 1900 le pèlerinage compte 2352 pèlerins et 202 malades. Il est l’occasion de fêter l’Abbé VAN LOO, un ouvrier de la première heure, et l’Abbé GREDT, qui accomplit son vingt-sixième voyage. Le pèlerinage de mai 1901 comporte 3000 pèlerins et 234 malades. L’animation spirituelle est assurée, en Français, par les Abbés BARE, DEPLOIGE et THIERY, ces deux derniers Professeurs à l’Université Catholique de Louvain, et en Néerlandais, par les Abbés VONCKEN et THEUNISSEN. Durant cette période – et par la suite également – les wagons-hôpitaux du Pèlerinage du Printemps sont systématiquement mis à la disposition du Pèlerinage de l’Automne et, à l’occasion, du Pèlerinage de Soissons et du national des Pays-Bas.

Le pèlerinage de 1902 – le vingt-cinquième Pèlerinage du Printemps – représente 3250 personnes dont 266 malades. Un accident tragique se produit en cours de route. Le train brun, parti de Courtrai, s’écrase à MOYENNEVILLE, en France, laissant en holocauste des morts et des blessés. Le service funèbre est célébré en la basilique de Lourdes au milieu de l’émotion générale par l’évêque de Tarbes qui prononce, à cette occasion, une émouvante oraison funèbre.

De 1903 à 1914, le Pèlerinage du Printemps évolue et se développe avec le même zèle, le même dévouement et la même dévotion à Notre-Dame de Lourdes. Son comité de direction se compose durant cette période notamment des personnes suivantes : Messieurs. BELLEMANS, V. BRIFFAUT, C. CARTUYVELS, Président de l’œuvre des malades, CRAHAY, le Comte de BERGEYCK, J. de HEMPTINNE, le Docteur DE JONGH, responsable des malades, F. de MONTPELLIER, Monseigneur D. DEPLOIGE à qui fut confiée en 1913 la direction générale du pèlerinage, l’Abbé HARMIGNIE, A. JAMOULLE, JEANMART, A. ROBERTI, le Docteur ROSMAN, Président, qui en 1913 donne sa démission en raison de son grand âge, le Docteur ROYER, H. SEPULCRE, l’Abbé THEUNISSEN, le Chanoine THIERY, l’Abbé VAN LOO et de H. VERMEERSCH.

Un remarquable service de correspondants est organisé durant ces années. Chaque région, chaque ville du pays possède un responsable chargé de l’animation et des contacts entre la direction établie à Louvain et les pèlerins.

C’est sans aucun doute grâce à cette organisation que le pèlerinage de 1914 nécessite la mise en service de onze trains.

Quelques semaines après le retour, la première guerre mondiale éclate en Belgique. Cette guerre entraîne la suspension des départs pour Lourdes.

À l’issue des hostilités, les autorités françaises n’autorisent pas immédiatement le passage de trains spéciaux en raison des destructions considérables occasionnées au réseau ferroviaire de France.

L’autorisation n’est accordée au Pèlerinage du Printemps qu’en 1920. Celui-ci se remet en route dès le 24 juin n’emportant cette fois que cinquante malades. Le motif en est que les wagons-hôpitaux – réquisitionnés durant la guerre par les autorités allemandes – nécessitent, pour leur remise en état, des réparations onéreuses évaluées à septante cinq mille francs. Ne pouvant faire usage de ces wagons, le comité décide de ne transporter que les malades capables d’effectuer le voyage assis.

En 1922, les responsables du pèlerinage décident de l’organiser du 19 au 27 avril, soit durant les vacances de Pâques. Cette initiative est prise en vue de favoriser la présence de jeunes durant la période des vacances scolaires. Elle rencontre un succès certain. Cinq trains sont mis en service respectivement au départ de Tongres, de Hasselt, de Turnhout, de Bruxelles et de Gand.

Des dates plus traditionnelles sont retenues en 1923. Le pèlerinage a lieu, en effet, du 12 au 20 juin. Deux trains effectuent le voyage. Le premier transporte 594 pèlerins au départ de Turnhout. Le second emmène 687 pèlerins au départ de Tongres.

Deux initiatives sont prises durant la même année. La première est relative à la vente des wagons-hôpitaux, dont la remise en état est jugée trop coûteuse. La seconde concerne le principe de la transformation du Comité directeur du Pèlerinage en association sans but lucratif, afin de lui donner une forme juridique plus adéquate.

Lors d’une réunion du comité, tenue le 26 avril 1926 chez Monseigneur DEPLOIGE, la constitution définitive d’une ASBL est mise au point. Il est convenu d’un capital initial de 100.000FB, chaque membre y contribuant pour une part égale. Le Chanoine THIERY fait apport d’un immeuble situé à Heverlee, le long de la voie de chemin de fer. Cet immeuble – qui appartient toujours à l’ASBL, sert de lieu d’entreposage pour le matériel du pèlerinage. Le secrétariat y est actuellement établi. C’est là aussi que le Conseil d’administration se réunit régulièrement.

Après un pèlerinage bien réussi en 1927, Monseigneur DEPLOIGE, Président du Pèlerinage National Belge du Printemps, décède subitement à Louvain, le 19 novembre 1927.

Le 27 décembre suivant, le Comte Joseph de HEMPTINNE, de Saint-Denis-Westrem est nommé Président du Conseil d’administration qui, à l’époque, se compose des personnes suivantes: Messieurs Alphonse BELLEMANS d’Anvers, Jules de GERADON de Mery-Tilf, Louis de SCHAETZEN de Malines, Paul JEANMART de Namur, Joseph LIEBAERT de Mouscron, Auguste ROBERTI de Waremme, de l’Abbé THEUNISSEN, Doyen de Tongres et du Chanoine THIERY de Louvain.

En 1930, le comité organisateur est élargi. Le père BRAHY ainsi que Messieurs Alfred de BRUYN, de FAVEREAU, René de MODAVE, Charles de SCHAETZEN, Alfred GILLAERT et l’Abbé VAN OLMEN en sont nommés membres. Le pèlerinage de 1930 – année du centenaire de l’indépendance de la Belgique – est particulièrement important. Il se compose de six trains, transportant 3107 pèlerins et 450 malades. La direction spirituelle est assurée par le Chanoine THIERY, secondé par le Chanoine DEJONGH de Malines. Une messe solennelle, exceptionnellement émouvante, est célébrée devant la grotte à l’occasion du centenaire de l’indépendance nationale. C’est dans le courant de cette même année qu’est fondée à Louvain la “Confrérie de l’Hospitalité belge de Notre-Dame de Lourdes”.

1931 constitue à nouveau une étape importante pour le Pèlerinage National belge du Printemps. Pour la première fois des mineurs – brancardiers limbourgeois – ils sont 25 – accompagnent le pèlerinage pour se dévouer au service des malades.

Cette initiative est due aux efforts conjugués de l’Abbé HARDY, Curé à 's Herenelderen, de l’Abbé DENEYS, Vicaire à Waterschei et de Monsieur Charles de SCHAETZEN.

Depuis, ce groupe de brancardiers-mineurs – qui constitue un des fleurons du Pèlerinage du Printemps – n’a cessé de se mettre avec grand dévouement au service des malades et pèlerins grâce notamment à l’activité persévérante de Monsieur Jan GEERTS.

En 1932, le Boerenbond se joint au Pèlerinage du Printemps avec 2000 pèlerins et 150 malades. Ce nouvel apport a pour conséquence que le pèlerinage qui débute le 7 juin 1932 est formé de 4000 pèlerins et 500 malades. Pour donner plus d’éclat à cet imposant pèlerinage, M. LIEBAERT et l’Abbé VAN OLMEN adressent tous les jours un communiqué officiel à l’agence de presse Belga pour informer la presse belge.

À l’occasion du septante-cinquième anniversaire des apparitions de Notre-Dame de Lourdes – en 1933 – le Nonce Apostolique à Bruxelles rejoint le pèlerinage à Lourdes pendant deux jours.

Sous l’impulsion de Monsieur A. HUYBRECHTS, l’Association “Pro Maria” d’Anvers décide d’accompagner le Pèlerinage du Printemps en 1934. L’association avait été créée le 15 juin 1933 à la suite des apparitions de la Vierge à Beauraing en 1932 et à Banneux en 1933. C’est le début d’une longue et fidèle collaboration, qui se poursuit du reste encore aujourd’hui. Chaque année, en effet, un nombre croissant de membres de cette association pieuse – dont le secrétariat est actuellement assumé par Monsieur J. MEEUSEN qui depuis de nombreuses années fait office de chef de train – se joint au National du Printemps. À la fin des années trente, un des membres de cette association – Monsieur A. AERTS – est guéri miraculeusement, une guérison officiellement constatée par le Bureau Médical de Lourdes.

Au début de 1939, le Boerenbond qui, depuis 1931, avait régulièrement accompagné le National du Printemps, décide d’organiser son propre pèlerinage.

Le voyage programmé pour 1940 ne peut avoir lieu à la suite des événements liés au développement de la seconde guerre mondiale. Celle-ci provoque à nouveau la suspension des départs pour Lourdes, qui ne pourront reprendre qu’en 1947.

À cette époque, le comité organisateur du Pèlerinage du Printemps se compose des personnes suivantes : le Père BRAHY, O.M.I. de la Panne, Messieurs de BRUYN de Schoten, de FAVEREAU de Bande, J. de HEMPTINNE de Saint-Denis-Westrem, F. de MONTPELLIER de Denée, Charles de SCHAETZEN de Louvain, G. HELLEPUTTE de Bruxelles et l’Abbé VAN OLMEN.

En 1945, Monsieur V. BRIFFAUT est nommé Président. Il succède à Monsieur J. de HEMPTINNE.

Le nouveau Président fait preuve d’un grand dynamisme pour relancer le pèlerinage à l’issue de la guerre. Dès 1947 et malgré les difficultés de transport en France, il parvient à expédier les premiers trains du Pèlerinage du Printemps. Dans la masse des 3300 pèlerins, un groupe attire particulièrement l’attention. Il s’agit de celui formé par les 250 mineurs du Limbourg, conduits par leur Aumônier, le R.P. POLYCARPE, O.F.M. (+29 septembre 1988).

Pour le soixante-quatrième voyage, du 9 au 17 juin 1953, le pèlerinage se compose de 4000 pèlerins placé sous la présidence de Monseigneur SUENENS, à l’époque Evêque-Auxiliaire de Malines.

Un groupe imposant de mineurs assure le service des brancardiers pour véhiculer les 400 malades, encadrés par huit médecins placés sous la responsabilité du Docteur VANDER SCHUEREN, Professeur à l’Université Catholique de Louvain.

Les dames infirmières sont sous la responsabilité des Demoiselles de RIBEAUCOURT, de SCHIETERE de LOPHEM, VAN der SCHUERE, Th. VERWAEST et PANEEL.

Durant le même voyage, le Comité désigne comme membre de son collège Monsieur Edouard de MAURISSENS, Hospitalier de Notre-Dame de Lourdes.

Le pèlerinage du 7 au 15 juin 1954 est placé sous la direction spirituelle du Chanoine POLLEUNIS, la présidence d’honneur étant assurée par Monseigneur VAN WAEYENBERG, Recteur de l’Université Catholique de Louvain.

Deux cents mineurs-brancardiers fêtent, en 1956, le vingt-cinquième anniversaire de leur participation au Pèlerinage du Printemps.

À partir de cette année, le voyage s’effectue dans des trains plus confortables. La Société Nationale des Chemins de Fer Belges fournit, en effet, pour la première fois, des wagons métalliques, de type international, en lieu et place des vieux wagons en bois.

En 1958, le Baron SIMONART, Professeur à l’Université Catholique de Louvain, accepte la présidence du pèlerinage. Il succède de la sorte à Monsieur V. BRIFFAUT. Il assumera cette tâche jusqu’en 1977. Au cours de cette période il lui incombe d’assurer la poursuite de l’œuvre fondée en 1874, un moment menacée dans son existence même.

Il maintient, par ailleurs, le caractère national et bilingue du Pèlerinage du Printemps.

Durant cette époque la direction spirituelle du Pèlerinage est exercée successivement par Monseigneur DESCAMP, Monseigneur DEVROEDE, respectivement Recteur et Vice-Recteur de l’Université Catholique de Louvain, par Monseigneur BOONE, Curé-Doyen de Bruxelles et par Monseigneur CAMMAERT, Aumônier-Général de l’armée belge. Ce dernier assume cette tâche jusqu’en 1982. Après avoir proposé comme successeur Messieurs les Abbés René en Henri VAN de VELDE, il continuera jusqu’à son décès – survenu en 1988 – à suivre régulièrement l’évolution du Pèlerinage du Printemps et à participer activement aux réunions du conseil d’administration de l’ASBL.

Le 25 octobre 1977, Monsieur Charles VERWAEST, qui depuis plus de trente ans accompagne et soutient le pèlerinage, est nommé Président. C’est sous sa responsabilité et avec l’aide du conseil d’administration, des membres de l’ASBL et de tous ceux qui sont dévoués au Pèlerinage du Printemps que s’effectuera – du 10 au 17 juin 1989 – le centième voyage du plus ancien des pèlerinages belges à Notre-Dame de Lourdes.

Au décès de Monsieur Charles VERWAEST en 1997, Monsieur Henri SIMONART lui succède comme Président.

Lors de la réunion statutaire de l’ASBL en 2005, le nom du pèlerinage est adapté. Le nouveau nom “Pèlerinage National Belge à Notre-Dame de Lourdes” remplace l’ancien nom “Pèlerinage du Printemps à Notre-Dame de Lourdes”.

En 2005 également, la direction spirituelle pour les néerlandophones est confiée à Pater Piet NULMANS, et pour les francophones au Père Francis GOOSSENS.

En 2008, l’Abbé Jean-Marc de TERWANGNE reprend la charge du Père Francis GOOSSENS.

Le Pèlerinage National Belge se rendra pour la 125e fois auprès de Notre-Dame de Lourdes du 9 juin au 13 juin 2014.