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EVERYTHING THAT RISES MUST CONVERGE-1990

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EVERYTHING THAT RISES MUST CONVERGE

Text, direction, design, and video by John Jesurun

7 actors,audience and actors are divided in two sections.Each side sees the other through the camera. The wall turns and reverses itself but the separation remains. 4 cameras/camera operators,1 revolving overhead surveillance camera.10 monitors.

Cast: Oscar de la Colon, Joe Murphy, Susan Strenger, Larry Tighe, Michael Tighe, Sanghi Wagner, Phyllis Young, Jane Smith, Jonathan Del Arco

Lighting: Jeff Nash

Camera Operators: Catharine Gore, Barret Schumacher

Production Manager: David Tumblety

Produced and presented by

The Kitchen, The Mickery Theater, Amsterdam, The Walker Center, The Wexner Center, The Kitchen, Vienna Festival, Spoleto USA, Meaubeuge Festival.

REVIEW/Theater;

A Kaleidoscope of Language Onstage and on Video

By MEL GUSSOW

Published: March 16, 1990, Friday

On one level, John Jesurun's ''Everything That Rises Must Converge'' is an incoherent play on the subject of language. That fact alone says something about the difficulty of communication, which is at the root of Mr. Jesurun's new work, a deeply layered multi-media theater piece that will leave audiences alternately fascinated and exhausted. Fascination wins by a millimeter, because of the playwright's originality and his command of theatrical and electronic techniques.

For the purposes of his play (at the Kitchen, before beginning an international tour), theatergoers are seated on bleachers facing a white wall and a bank of five television monitors. As the show starts, actors on stage address one another as well as other other actors who appear on the screens above their heads.

In characteristic Jesurun fashion, words tumble fast and without apparent logic. With his plays, one often has the feeling of being thrown headlong into a labyrinth from which there is no exit - and no exegesis. The author uses the word ''slashback,'' a neologism denoting the razor-sharp quickness of the images, as the play moves backward, forward and sideways.

Theatergoers naturally will try to find their equilibrium, or, at least, to locate a story. Mr. Jesurun is not interested. Instead of narrative, he offers a kinetic array of kaleidoscopic pictures and journal jottings, principally concerned with people who may be in the ''control room of a capital city.''

The characters are interpreters translating information from one language to another, information that deals with, among other things, espionage, execution by poisoned glove and a fire that reduces a disco to ashes. Many of these are visions of violence, although they are communicated in a highly civil manner.

The actors, some of them familiar from past plays written and directed by Mr. Jesurun, are experts at the author's parrotlike style of performance. Most notable are Larry Tighe, Phyllis Young (who also sings) and Oscar de la Fe Colon. Mr. de la Fe Colon figures prominently in a plot thread concerning the explorer Cabeza de Vaca and the King of Spain. Much of his dialogue is in Spanish (other lines are in German). To an English-speaking audience, even the English may need explanation.

None of this is made easy for the audience, whose best approach is to hold on tight as Mr. Jesurun's rollercoaster swerves to what seems to be no conclusion. This is a more demanding ride than previous Jesurun works like ''Deep Sleep'' and ''Black Maria,'' other plays in his movies-television-theater cycle that took greater advantage of the author's playful sense of humor.

What holds the audience's attention is the ingenious style of presentation. While we are still trying to correlate the barrage of words and of live and video figures, some of whom appear to be talking to themselves, the rear wall suddenly swings to a perpendicular, revealing an entirely different audience sitting on bleachers on the opposite side of the stage. In a mirror reversal, they have been watching our actors on monitors and our monitor-actors on stage.

Later, the wall turns to a diagonal, and oscillates like the blades of a propeller, bisecting our vision and leading to increasing disorientation. In a final coup de theatre, the wall-as-propeller rotates on fast forward, circulating the play, aerating the theater with a cool breeze and threatening to levitate the actors. Simultaneously the video images are speeded up until voice and picture spin out of control, as in a massive computer glitch.

While putting audiences through a stress test, the play demonstrates that with this theater artist everything that rises converges on the cutting edge of experimentation.

REVIEW/FESTIVAL MAUBEUGE

EVERYTHING THAT RISES MUST CONVERGE- 1990

ILS ONT BATTUS LES SENTIERS

De notre envoyé spécial

A Mons (une jolie bourgade de Belgique dont les façades crénelées apparaissent un peu ivres), nous avions l’impression d’assister à tout, sauf à un festival de théâtre. Nous étions pourtant venus guillerets, de Maubeuge, où se déroule le Maubeuge International Théâtre. En raisons d’accords trans-frontaliers, la patrie du clair de lune avait délégué quelques uns de ses spectacles au royaume de Baudoin. Et là, installé plutôt confortablement dans les sièges du théâtre royal, nous nous disions que les français ont encore pris les belges pour de stupides amateurs de frites. Le spectacle, « Zombi », que joue la compagnie Zotal de Barcelone, n’a, comme seul mérite, que des vertus dignes de la fontaine de Jouvence. On se croirait au collège, assistant bonasses aux pitreries de nos camarades de classes. Ils glissent sur une bâche tendue, sont déséquilibrés une heure durant sur un plan incliné. Le but de la manoeuvre était de montrer l’homme, dans son quotidien, perturbé par une pente mouvante. Comme argument, c’était déjà bien mince. Mais en plus, ils traitent ça à la légère, alignent les sketches insipides et s’escriment, mimiques exagérées à l’appui, à nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

Un mauvais spectacle ne remet pas en cause toute une programmation. Heureusement ! A Maubeuge, on avait choisi d’être ambitieux et de donner à découvrir des compagnies qui cherchent, hors des sentiers battus, de nouvelles manières d’énoncer le théâtre. Ainsi furent invités la compagnie Derevo, de Leningrad, le groupe Orkater, d’Amsterdam, Peter Wear, un anglais qui présentait en première française son « Robin Hood », et l’américain John Jesurun, avec son « Everything That Rises Must Converge » (« tout ce qui s’élève doit converger »).

Nous avons vu ce dernier spectacle en anglais. Le texte français nous fut distribué à la sortie. Tout comptes fait, mieux valait la version américaine, car les dialogues sont assez indigestes ; qu’on en juge : « Ils souffrent de la cécité des neiges, un peu en arrière, faisant des courbettes dans quelque ville frontalière libidineuse ».

Par bonheur, la mise en scène soufflait sur cette poésie pompeuse un vent frais et adolescent. John Jesurun s’attaque à nos sociétés manipulées par la vidéo. Il place donc sa scène entre deux rangées de spectateurs, coupe son plateau avec un mur imposant et dispose ses personnages de part et d’autre de la cloison. Nous entendons les acteurs cachés mais ne les voyons que par le truchement de moniteurs vidéos. Nous sommes à la merci du caméraman qui ne se prive d’ailleurs pas d’injecter dans ses téléviseurs des images qui démentent le propos. Une apostrophe véhémente est parfois illustré par un visage serein. Du coup, nous suspectons l’écran de nous mentir à tout bout de champ, surtout lorsqu’un personnage apparaît qui, de toute évidence, n’est pas sur le plateau. A notre époque où la couverture par les chaînes, des actualités sanglantes, est plus que discutable, nous apprécions cette mise en garde.

A cet exposé, qui peut paraître simpliste, s’ajoute une considération d’ordre esthétique. Les écrans de télévisions, au nombre de cinq, sont placés au dessus du mur. L’écran du milieu, quand il n’est pas parasité par un individu anonyme, retransmet une vue aérienne de l’ensemble de la scène. Les quatre autres diffusent les portraits en gros plan où en pied des acteurs présents, qu’ils parlent ou non. Nous pensons alors au cubisme et au désir de saisir le réel sous toutes ses coutures. L’image d’un même objet est multiple, nous possédons plusieurs regards, tous les points de vue.

John Jesurun devrait canaliser sa fougue juvénile (un fourmillement d’idées lassant à force d’étalage) et éviter à l’avenir les paraboles fumeuses (la pièce raconte l’histoire de deux groupes adverses, manipulés et pareillement victimes de complots qu’ils ne distingueront pas. Ils finissent par faire appel à Cabeza de Vaca et nous avons droit à des extrait de « La Relacion », son rapport officiel à Charles V sur ses explorations américaines). Ses acteurs, formidables, sont de véritables machines de guerre. Ils croient en lui et cela se voit.

Signalons pour terminer que le festival organisa un concours de manuscrits. 38 auteurs ont répondu à l’appel. Stanislav Stratiev, un bulgare, verra ainsi sa pièce, « La vie bien qu’elle soit courte », jouée en France. Noelle Renaude (pour « Le renard du nord ») et Peter Turrini (pour « Eléments moins performants ») verront leur texte édités.