Extraits de Presse Écriture
Deux continents d'amour
Jacqueline Merville : en paix avec plusieurs mondes.
Bertrand du Chambon 31/10/2017
Deux régions enfin réunies, deux femmes enfin apaisées : c'est l'impression que l'on retire de ce livre magnifique. La France et l'Inde, qui ne sont plus séparées. L'auteure et son éditrice – aujourd'hui décédée – unies dans une mutuelle compréhension : celle qui écrit comprend que celle qui l'édite la comprenait, la soutenait, demeurait à distance telle une grande sœur, ou mieux : une gardienne ; gardienne peut-être d'un corps à la dérive, gardienne de cette auteure qui était partie à la recherche d'une langue autre : la "mienne langue", écrit-elle.
Au passage, rappelons que Jacqueline Merville n'est pas seulement un très grand écrivain, ou une très grande auteure, comme on voudra, mais aussi quelqu'une qui a vécu des événements extraordinaires qui l'ont marquée dans sa chair, dans son âme. Elle parvient aujourd'hui à évoquer cet ensemble : "Survivante d'une mise à mort par un homme au bord d'une lagune africaine, j'ai souvent besoin d'un lieu libre et tendre et bienfaisant, un lieu sans violence, avec les autres."
Et aussi : "Nous étions des rescapés de la vague géante. J'avais vu le mur d'eau transparent, mortel, j'avais nagé dans l'eau noire ce 26 décembre 2004."
Bien sûr, le fait d'avoir échappé à la mort et à la torture, puis d'être rescapée du tsunami de 2004, cela fait de Jacqueline Merville une toute autre personne, mais aussi une toute autre auteure : elle a peu à peu transformé la "langue des pères" en une langue à elle, et le "grand lire" en un grand livre.
Réunion, disions-nous, de ce qui était séparé.
Dans ses livres précédents, on pressentait déjà la fracture entre celle qui est humble, écrasée : "ma petite", celle qui est audacieuse, aventureuse : "ma grande", et celle qui a choisi de partir au loin : "mon indienne". Étrangement, elle s'est imaginé que nulle ne comprendrait sa vie en Inde, qu'elle tient secrète, puis elle comprend que son éditrice a aussi accepté cette femme-là, celle qui était partie et qui s'est tue dix ans. Deux mondes enfin sont connectés.
Nous apprenons comment elle vit à Goa, avec son compagnon, "SK" qui souvent la conseille avec sagesse, et nous savons qu'elle pense à des personnes disparues, sans jamais se plaindre, en laissant glisser entre ses doigts le sable de la plage, face à "la mer d'Oman".
Dans ce mouvement calme, dans cette réunion de deux univers, dans cette évocation de personnes aimées survient enfin un grand apaisement, qui nous gagne peu à peu. Jamais un livre aussi précieux, aussi sincère, n'aura été en même temps aussi apaisant : "Tant de nuances vertes, les luxuriantes, les transparentes, les timides et les pétillantes, les glorieuses et les hésitantes, les sages et les sauvageonnes. La verdoyance dorée de mon indienne, mon infatigable au bout du compte, une lutteuse souterraine."
Ce qu'elle nous livre d'elle ici est donc très surprenant : non pas seulement du fait de ce qui lui est arrivé, déjà extraordinaire, mais parce qu'elle parvient dans sa langue à nous faire nous retourner sur notre propre vie, nous obligeant doucement, tendrement, à nous pencher sur nos profondeurs, sur ce qu'il y a de plus intime en nous : elle pose au fond de nous le lac de son miroir.
Bertrand du Chambon
Jacqueline Merville, Deux continents d'amour, Éditions des femmes / Antoinette Fouque, novembre 2017, 106 p., 10 €
Ces pères là
chronique de Patrick Beurard-Valdoye dans Remue.net
Presque africaine
Lisez ce livre, il vous remue. Même mâle, vous y serez sensible. Nulle description à la Sade, ni scénario comme au cinéma, un viol ne se dit pas comme on décrit le fonctionnement d’une machine. Vous êtes victime, vous êtes dedans, vous êtes clouée. On ne raisonne pas dans ces cas là ; on ressent, on sent, on se sent. Douleurs, odeurs, la peur. C’est évoqué à mots choisis ; suggéré par métaphores.
Argoul Blog Lemonde.fr Mars 2010
Voyager jusqu'à mourir
Rares sont les livres qui laissent aussi viscéralement les morts et les vies à découvert. Une histoire de lumière que nous n’avons pas trop l’habitude de lire.
Jean-Gabriel Cosculluela, revue nationale Bibliothèque, 2010
Chez Jacqueline Merville, l’écriture fait monter le vent qui refuse, le souffle dont les mots ont besoin pour aider le présent à hurler.
Claude Margat, le Monde Libertaire, 2009
Juste une fin du monde
Un flot d’écritures, d’images submerge le lecteur. Cela participe à la qualité évidente du style renversant de l’auteur.
Nelly Carnet, Mensuel littéraire et poétique, Bruxelles, 2008
« Juste une fin du monde » est un livre qui tatoue l’âme. Silence et admiration pour cette œuvre éminemment littéraire.
Pascale Arguedas, La presse littéraire, 2008.
Ses livres m’accompagnent désormais. J’aurais aimé écrire une telle merveille de pudeur.
Marie Thérèse Peyrin, Blog La cause des Causeuses.
L'ère du chien endormi
L’écriture de Jacqueline Merville, sans bavure ni rature, entretient la mémoire de ceux qui ne parlent jamais.
Virginie Gatty, journal L’Humanité. 2006
The Black Sunday
Il y aura des livres et des films sur ce drame, mais ce bref récit, concis, émouvant, restera l’un des plus fort sur l’attentat de l’océan Indien.
Pierre- Robert Leclercq, le monde des livres 2005.
EXTRAITS DE PRESSE
Fugues & fougue
lemonde.fr
http://argoul.blog.lemonde.fr/2010/03/17/jacqueline-merville-presque-africaine/
Mercredi 17 mars 2010
Article repris par Medium4You
Presque, parce qu’on ne parvient pas à dire. Presque, parce que l’Afrique, c’est fini ; on n’y reviendra pas. Des bulles de conscience crèvent comme des éclairs à la surface de cet inconscient qui tient à le rester. Pour protéger. Comment se reconstruire, envisager un avenir, après la catastrophe ? Supplice, torture, « l’insensé tombé sur toi ». Est-elle l’auteur, cette femme blanche égarée en Afrique pour voir, comme « toutes celles qui ne cessent de marcher dans le monde » ? Est-ce empathie pour toutes ces femmes qui subissent parce qu’elles sont bâties en trou et non en trique ?
Cette longue nouvelle méditative, poétique, égrène l’indicible. Non seulement ce qui ne parvient pas à sortir de soi pour devenir objectif, mais encore ce que tout le monde refuse obstinément d’écouter. Ce monde, c’est le monde « normal » de tous ceux « qui ne sont pas comme eux, les contents, les contentes, les bien assis, les gentils vivants. » Les stratégies d’évitement sont connues : elle l’a bien cherché, elle n’est pas conforme, déjà rebelle à Creys-Malville contre les hommes en noir que sont les CRS. L’aventure forcée en continent noir, n’est-ce pas la quintessence de ce pouvoir obtus, fondé uniquement sur la force, la domination mâle ?
Il y a du féminisme en Jacqueline, de la révolte contre la brute, la puissance mâle érigée, macho, tricarde, militaire. Les régimes des roitelets noirs apparaissent sous les traits de ce machisme exacerbé, sexe brandi, canon des chars, « pacification » forcée par clouage au sol, si possible en béton pour faire plus mal, plus mâle. Une femme blanche dans la brousse éveille la possession, la revanche du Noir musclé contre la femelle languide, faire taire sa « voix coloniale », celle qui impose, méprise et ordonne. Assouvissement, domination, triomphe de soi – comment dire cette conjonction du sexe, de la passion et des valeurs dans l’Acte ?
Déposition, confession, carnets écrits, rien ne va. Par les flics locaux, le bourreau torse nu est libéré de ses entraves ; la fille qui écoute passivement n’est là qu’une fois ; les carnets usés, noircis d’écriture incohérente, partent en fumée dans une cheminée des Cévennes. Il faut se purifier, dire pour accepter, mais il est dur de dire ce qui ne se dit pas, ce qui ne s’accepte pas. Où fuir ? Dans la durée qui fabrique du souvenir ? Dans l’écriture poétique qui reconstruit une histoire ?
Peut-être est-ce cela, le salut ? Le dire comme ça vient, par bribes et bulles, en recréant l’événement selon une logique absente sur le moment, une logique poétique (de ‘poiesis’ action de faire) seul moyen de la distance avec ce qui vous est arrivé. Le dire pour les femmes blanches, routardes naïves, mais aussi pour toutes ces femmes africaines qui ne peuvent rien dire, faute de mots et de pouvoir.
Car le mot est à peine prononcé, sitôt refusé, mais ce dont il s’agit ici est bien le pire pour une femme : le VIOL !
Lisez ce livre, il vous remue. Même mâle, vous y serez sensible. Nulle description à la Sade, ni scénario comme au cinéma, un viol ne se dit pas comme on décrit le fonctionnement d’une machine. Vous êtes victime, vous êtes dedans, vous êtes clouée. On ne raisonne pas dans ces cas là ; on ressent, on sent, on se sent. Douleurs, odeurs, la peur. C’est évoqué à mots choisis ; suggéré par métaphores.
« C’était en Afrique, elle jouait de la cora.
J’écoutais la religieuse jouer de cet instrument. Je n’étais pas morte. »
Ce n’est pas un haïku, mais y ressemble : tout est dit. Il n’y a au fond que la poésie pour le dire. Jacqueline Merville écrit et peint, colle des papiers comme en Asie ; vous serez heureux de la connaître.
Jacqueline Merville, Presque africaine, mars 2010, éditions Des femmes Antoinette Fouque, 75 pages, 9.5€
Chronique dans le Cahier Critique de Poésie
Centre International de poésie de Marseille
2009
CATHERINE WEINZAEPFLEN
Jacqueline Merville
JUSTE UNE FIN DU MONDE
L'Escampette 88 p.
13,00 €
Et si l'on percevait le monde en deux catégories : les pleutres et les aventuriers?
J'entends par aventuriers ceux quile courage de prendre des risques.
Et pour ce qui me touche au plus près, ceux qui prennent les risques dans l'écriture.
Jacqueline Merville est une aventurière aux deux sens duterme. Elle voyage beaucoup (se qualifie plutôt de vagabonde (que de voyageuse) et écrit des livres dans lesquels elle réussit à mettre en forme l'indicible. Prose poétique d'une grande sobriété, juste une fin du monde s'écrit quatorze ans après qu'elle a manqué de se faire tuer au Togo. Mais Jacqueline Merville réchappe une autre fois à une mort violente: elle est en Inde au moment du tsunami (lire "The black Sunday"). D'avoir survécu à cette catastrophe de 2004 (de l'avoir écrit?), lui permet d'écrire le récit enfoui de la première.
La catastrophe africaine et la catastrophe indienne se sont mélangées. « Les masses insensées, incompréhensibles, ont glissé l'une dans l'autre. »
Pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour écrire le viol de Lomé? Parce que « les survivants ont toujours tort, ils n'ont pas agi dans le bon sens, dans le sens où les autres, les non survivants auraient su agir. » A son retour d’Afrique, Jacqueline Merville se heurte à une fin de non-recevoir lorsqu'elle tente de raconter son supplice à ses amis.
Si ce livre, dont certaines pages sont insoutenables, est un beau livre, c'est parce qu'il s'agit de littérature. L'auteur trouve la forme juste, une langue sobre gai, au-delà du drame, évoque aussi la beauté (de l'Afrique: Nous avions vu la floraison (les baobabs au milieu des steppes, du matin à la nuit, les poulies du puits grinçaient. Des enfants au crâne rasé, portant (les colliers de cauris, charriaient sans cesse des récipients d'eau dans la lumière jaune saturé de poussière » - des images qui permettent au lecteur de reprendre son souffle…
JUSTE UNE FIN DU MONDE
LA CAUSE DES CAUSEUSES
J’ai lu ce livre, je ne veux prendre aucun pouvoir…
Vous comprenez ?
*
Je viens remercier celle qui a eu le courage de l’écrire.
Comment vais-je parler de ce livre ? Je le porte en moi depuis plusieurs semaines sans avoir pu jusque là rédiger la moindre ligne. J’avais pourtant promis. Je vais tenir ma promesse. J’essaie là, vous voyez ? « Un livre grave et superbe », « une écriture sobre et pudique » dit la quatrième de couverture… J’ajouterai pour ma part « un livre qui déclenche des hurlements de douleur, de révolte et de terreur à l’intérieur de soi ». L’identification à la narratrice est inévitable, d’emblée l’horreur des drames évoqués : un tsunami et un viol, l’un et l’autre profondément gravés dans la mémoire, l’horreur prend tout le champ de la conscience et creuse comme un acide jusqu’au cerveau archaïque. On ne peut qu’avoir envie de fuir devant autant d ‘images impensables, on ne peut pas, on reste interdits, sidérés, on ne peut que plaindre à perpétuité sans savoir, on le sent déjà, sans endosser la compassion démunie de façon permanente. Trop, c’est trop. Vous comprenez ? L’histoire est vraie, les mots sont irréels, presque incongrus, indigents, ils sont comme des morceaux d’affiche détrempés, très décollés, déconnectés des événements. Ecriture sur fond de marasme mais puissamment contenue, comment a-t-elle pu réussir cela ? …dans un livre intelligible, cohérent, dont on peut sortir, malgré la culpabilité et la colère qui enflent , tourbillonnent jusqu’à la dernière page… Un tsunami émotionnel ! Vous comprenez ?Quel est le point commun entre une catastrophe naturelle et une agression sexuelle ? Vous préférez vous taire ? Et bien, le point commun, c’est qu’elles arrivent … forcenées, aux mêmes personnes qui ne s’y attendent jamais, et qui se retrouvent brusquement englouties dans un univers de folie et d’irrationnel insoutenable. Si elles n’en meurent pas, elles reprennent le cours de leur vie normale qui ne sera plus jamais normale.Ce sont des survivantes ! Vous comprenez ?Elle , la narratrice écrivait déjà avant , heureusement… Elle savait déjà confié aux phrases leurs ordinaires tâches d’éboueurs de la dernière chance. Elles qu’on envoie à la rescousse sur les catastrophes pour que la voix humaine ne renonce pas à décrire ce qui est vu, compris, senti, subi, mémorisé , et dans le meilleur des cas expertisé pour mieux rendre compte et obtenir quelque chose de l’ordre de la réparation ou mieux de la séparation… Oui, l’idéal serait de pouvoir mettre une barrière étanche de mots entre soi et ce qui s’avèrera pour toujours, aussi tangible qu’inimaginable, pour avoir été traversé minute après minute, avec des temps de mort à soi-même et de révolte écorchée vive. Destin sacrificiel ? Quel est l’ordonnateur ?Pourquoi se retrouve-t-on dans une telle galère ? L’auteur se pose ( se fait poser) brièvement la question pour mieux l’évacuer. Elle cherche furtivement les indices de signes prémonitoires. Elle ne voit que des circonstances , des choix de lieu à maudire et leurs conséquences désastreuses. Oui, elle a raison : c’est juste une fin du monde , une parmi d'autres ? Une sorte de répétition en crescendo du scénario maximal… après tout ça le Déluge ?Pourquoi pas, après tout… Au point où on en est, c’est à dire plus nulle part, arrachés à ce qui rassurait , les autres, les proches, les maisons tranquilles, les beautés paysagères, les sentiments abordables, les habitudes de vie calibrées et les enchantements du voyage, tout ce qui réglait la vie d’avant en une partition sinon connue au moins un tout petit peu prévisible. Tout s’effondre, tout bascule en une seule ruée et à deux reprises, d’où la similitude des sensations mentales et le rapprochement des deux situations : le viol par le tortionnaire pervers, le déchaînement du Tsunami. L’impression de solitude térébrante est la même. L’instinct de survie joue à plein. Toutes les pensées s’y arriment à toute vitesse dans une distorsion paradoxale du temps. L’hébétude et l’angoisse fusionnent, il faut bouger, se laisser aider sans confiance, on remercie pourtant, on s’excuse, on minimise, on réajuste les propos à l’auditoire, on prend conscience du fossé infranchissable entre soi et les autres, on passe en revue toutes les réponses qui sont faites et on les jauge froidement.
Avec ce livre venu, la mort se rendort derrière les épaules de la femme. Elle se retourne posément pour la contempler assoupie. Elle lui raconte une histoire où elle est le personnage principal. La mort ne répond pas, elle est sourde et muette. La mort n’a pas de regard. Sa violence est sans égale. Elle s’adresse à elle pour lui dire qu’elle n’aura pas le dernier mot. Toujours une femme en ce monde répétera à la cantonade ce que la mort gangrène de plus monstrueux par l’entremise de quelques complaisances ou dedérèglements géophysiques. Cette femme-ci je la vois debout et vaillante. Elle est pour moi une sœur - d’écriture. Ses livres m’accompagnent désormais.
L'ÈRE DU CHIEN ENDORMI
L'HUMANITE JEUDI 20 JUILLET 2006
THE BLACK SUNDAY
LE MONDE DES LIVRES DU 8 JUILLET 2005
ZOOM
THE BLACK SUNDAY 26 DÉCEMBRE 2OO4,
de Jacqueline Merville
Tsunami. « La respiration mortelle des mondes souterrains et liquides. »
Pour Jacqueline Merville, cette définition poétique est comme un sceau sur le souvenir.
Ses qualités d’écriture savent décrire l’horreur de la catastrophe et avec une telle retenue, une telle façon d’en soustraire tout pathos, toute sensiblerie, qu’elle transmet en peu de mots l’immensité physique du désastre en même temps que les multiples sensations qu’ont pu connaître les victimes.
Faire parler les morts, inventer du dialogue en imaginant les pensées dernières, c’est là un exercice douteux.
Sauf à avoir vu arriver « la Vague », sans comprendre, à se retrouver sur un toit en envisageant « silencieusement et avec écoeurement [s] la mort » et en redoutant « la sienne », celle de l’homme aimé, car il a suffi d’aller acheter deux croissants pour mourir seule.
Ils se retrouvent, épargnés, survivants dans un univers d’apocalypse où la solidarité côtoie le pillage des cadavres, où plus rien n’est de ce qui fut.
Il y aura des livres et des films sur ce drame, mais ce bref récit, concis, émouvant, restera l’un des plus forts sur « l’attentat de l’océan Indien. »
P.-R.L.
Ed. des femmes, 92 p., 9,50
LA VILLE DU NON
DIALOGUE SUR UN CHANTIER DE DÉMOLITION
LA QUINZAINE LITTÉRAIRE 1er Novembre 1987
LA MULTIPLICATION
LA MER DE SIAM