J a c q u e l i n e    M e r v i l l e

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Jacqueline Merville a publié une vingtaine de livres dont 12 récits aux Editions Des Femmes- Antoinette Fouque. Elle a écrit des textes pour le théâtre dont certains ont été montés en particulier par France Culture. 

Elle dirige une collection de livres d’artistes « Le Vent Refuse » depuis 2004, collection comportant uniquement des œuvres plastiques originales. Une centaine de titres sont publiés à ce jour. Ces livres sont des hommages à des poètes disparus ou des conversations picturales avec des poètes qu’elle aime à lire et à rencontrer.

Son travail de peinture et d’écriture est traversé par les voyages qu’elle a fait et continue de faire autour du monde.

Jacqueline Merville a vécu des années en Asie depuis 1992, en particulier sur les terres indiennes où elle passe plusieurs mois chaque année. Elle a fait aussi de longues escales au Mexique, au Maroc, au Togo, en Amérique du Nord et au Laos..

Elle réside actuellement dans le Sud de la France.  

ACTUALITES 2024

Parution à la rumeur libre

INDIA

Carnets de pèlerinage

1994-2019

Ce sont des carnets subjectifs, pas une leçon édifiante, érudite, ni un mode d'emploi des routes des pèlerins hindous ou Jaïns, les rendez vous avec le souffle étant imprévisibles. Ils sont jalonnés de révélations, de doutes, de rencontres remarquables et de questions philosophiques, ou existentielles, évoluant au fil de trente années. JM


Jacqueline Merville, “La vie bonne et d’autres vies” & “India, Carnets de pèlerinage”, lus par Eric Villeneuve

mercredi 15 mai 2024 par Florence Trocmé  poesibao 

Eric Villeneuve dessine ici pour le lecteur un portrait de Jacqueline Merville à partir de deux de ses livres récents.

Jacqueline Merville, La vie bonne et d’autres vies, Editions des femmes/Antoinette Fouque, 2022, 144 p, 15

Jacqueline Merville, India, Carnets de pèlerinage 1994-2019, La rumeur libre éditions, 2024, 360p, 21 €

S’emboîtant idéalement l’un dans l’autre, bien que de facture très différente, les deux derniers livres de Jacqueline Merville ont incité Eric Villeneuve à esquisser un portrait de leur auteure…


Il est des mots si frais, si prometteurs que, par instants, ils nous échappent… Ce n’est pas que nous oublions, tout à coup, leur signification. Parlons plutôt d’un tour que nous joue la langue française, sans prévenir : un moment où tel ou tel de ses vocables redevient un « principe actif », aux dépens de la forme plate, quasi inopérante, que lui a conférée l’usage, voire le dictionnaire.
Prenons l’exemple de natif : assurément l’un des mots plus frais, les plus étourdissants de notre langue… Eh bien, quand nous tombons sur un inconnu ayant gardé lui-même assez de « fraîcheur » (et de relief) pour nous faire l’effet d’un natif, tout de suite le mot réagit. Au lieu de se conformer à l’usage courant – de se borner à signifier « originaire de » et à rabattre sur nous les préjugés liés à ladite origine –, il tourne à l’interrogation : « ami, de quel pays es-tu ? »
Oui, natif est un de ces mots vibrants qui réveillent nos élans, notre envie de connaître l’autre, de l’interpeller joyeusement !

Et c’est lui, justement – décliné en native – qui m’est venu à l’esprit, sitôt que j’ai ouvert La vie bonne et d’autres vies de Jacqueline Merville : une auteure qui n’est certes pas une nouvelle venue en littérature mais qui conserve son mystère, de livre en livre, comme si, à chaque parution, elle disposait d’un avatar pour se présenter au lecteur sous un jour nouveau…
Certes, ses attentes, ses convictions, ses révoltes, on les retrouve à l’identique dans l’opus du moment, mais le courant d’écriture qui traverse ce dernier est si vivifiant qu’il semble émaner d’une source où l’on a jamais bu, nous pousser vers un aval où l’on ne s’est jamais déployé, épanoui : c’est si exaltant de se voir gratifié d’autant de trouvailles, au fil de la lecture – inventions poétiques, aperçus inédits sur les choses les plus simples –, que l’on s’exclame intérieurement : « amie, de quel pays est-tu ? ».

Assurément, ce pays n’est pas la France !
Pas celle, en tout cas, que par tradition, commodité ou atavisme, nous faisons nôtre sans rien exiger en retour : sans lui demander de nous prendre en compte, elle aussi, de s’enrichir (si peu que ce soit) de nos singularités, de notre souffle de vie.

Au pays qui la vit naître, Jacqueline Merville semble n’avoir jamais adhéré, jamais souscrit. Presque tous ses livres tracent le contour d’une Ville du non, d’un Chantier de démolition, d’un territoire énucléé : une coupe vide, en quelque sorte, et que seul peuvent remplir, à la faveur d’errances incessantes, de quêtes immémoriales, ce que Gilles Farcet appelle « Les Orients de l’être ».

On ne s’étonnera pas, dès lors, que l’incipit de La vie bonne soit : « Tu es née en France avec un corps de femme, mais qui habite ce corps ? ». Façon de dire : « Jacqueline Merville, absente de son corps français ». Et de nous confronter directement à l’enjeu du livre : comment survivre, avec un corps « désenclavé », à un rapatriement forcé ? Car c’est bel et bien la nécessité dans laquelle s’est trouvée l’auteure lorsque l’épidémie de Covid l’a coupée de ses terres indiennes, la contraignant à s’exiler dans son pays « administratif ».
La vie bonne s’entend ainsi : comme un dispositif mental – narratif, poétique, métaphorique – pour retrouver quelque chose ici-bas des hautes « terres hospitalières » dont on l’a fait choir.
  (Mais quand je dis « Jacqueline », je devrais dire plutôt Alice, l’héroïne – avec James, le fidèle « compagnon de vie » – de son livre précédent : cette Alice Sandair qu’elle choisit désormais de tutoyer – ainsi que Sonia, une correspondante imaginaire –, comme prise du désir de se raconter à plusieurs.)

Alice et James, donc.
En Inde, quand ils ne sillonnent pas le pays en scooter ou en train, les deux complices vivent dans un modeste « cube de béton » sur le rivage de la mer d’Oman. A moins qu’ils ne lui préfèrent logis plus frugal encore : une cabane qu’il leur faut en partie reconstruire à leur arrivée sur la plage et laisser défaire par le vent, à leur départ.

La chance, pour Alice, est que cette cabane de palmes et de bambous duplique à sa manière la cabane de bric et de broc qu’elle assemblait avec son frère, jadis, au temps des jeux sur terrain vague…
Cette cabane d’enfance – D’en France, dirait Téchiné – facilite le retour au pays. Son évocation, poignante de nostalgie, offre un premier point de chute dans la vielle Europe… et l’occasion de reprendre son souffle, intérieurement ! Ce qui permettra de se diriger bientôt vers un logis plus conséquent, mieux adapté aux contraintes matérielles (et aux diktats) de La Vie au temps du Covid.

Une vielle bâtisse provençale, en l’occurrence, avec ses pièces « princières », sa forêt de poutres. Un petit manoir « dégingandé », susceptible, outre d’abriter les deux réfugiés, de se constituer en îlot de résistance, voire en petit coin d’Orient – pour peu que l’on se montre réceptif, comme en Orient, aux composantes psychiques du lieu, au « peuplé des siècles »…
La vie bonne, en effet, c’est l’histoire d’une médiumnité possible – dûment envisagée et parfois effective –, quand on a su trouver, en accord avec sa nature profonde, un appartement vétuste dans une demeure vibrante : ce « castelet » dont les âges passés résonnent encore dans l’air ambiant, donnant accès à d’autres vies que la sienne…

Certes, James est le seul vrai medium de l’aventure – lui qui « a le don ». Mais Alice, elle, a la fibre corsaire du poète errant, une connivence innée avec les âmes perdues, façon Dit du vieux marin. Elle sait, au long cours, réveiller l’esprit (et s’approprier la lettre) de certains documents… Elle peut compter également sur l’onction littéraire de Proust, dont la correspondance révèle qu’il s’intéressa, sinon au lieu lui-même, du moins au patronyme illustre qui y est attaché (sensible qu’il était, sans doute, au côté Guermantes des « Eyragues »). Alice, enfin, peut s’en remettre à son prénom d’emprunt – éminemment littéraire, lui aussi – puisque tout, ici, se manifeste par le truchement d’un « cadre en feuille d’or », d’une antiquité surmontée d’une Saint-Jacques (de Compostelle) : un miroir qu’il faut savoir « accueillir en soi » avec ses « courants d’air sensibles », ses « coulures du temps », son capricieux langage des signes…
J’en ai assez dit, me semble-t-il, pour permettre au lecteur de continuer seul… Oui, quiconque en aura le désir pourra s’aventurer lui aussi De l’autre côté du miroir, partir à la rencontre de ces Eyragues qui habitèrent la demeure sous l’ancien régime puis au courant de la Révolution : maîtresses et domestiques qu’Alice traite en égales et dont elle fait entendre les voix sépulcrales, résonner les existences chaotiques…

Je suis d’autant plus enclin à interrompre ici ma visite guidée de La vie bonne qu’un autre ouvrage, doté d’un dispositif encore plus puissant de régénération de l’être en exil, est paru entretemps à La rumeur libre : sans une once de fiction, uniquement constitué de Carnets de pèlerinage, il propose des retrouvailles immersives avec « Mother » India, de sorte que le lecteur aurait presque le choix, à ce stade : ayant lu la si belle, si nécessaire première partie de La vie bonne – sobrement intitulée Rivage –, il peut soit continuer tout droit – vers les Revenantes de la seconde partie –, soit bifurquer vers le livre nouveau, le « sous-continent » de l’œuvre mervillienne, au plus près de la source : là où Alice (Alice Sand/air redevenue Jacqueline Mer/ville), tellement douée pour interpeller, saluer, célébrer sa belle inconnue – son Inde de cœur –, y rayonne dans toute sa fraîcheur de native.

Eric Villeneuve

 


 2023  

Exposition Des ORS Espace Des femmes-Antoinette Fouque

2022 

LA VIE BONNE ET D'AUTRES VIES

Editions Des femmes-Antoinette Fouque 

Jacqueline Merville brosse le portrait intérieur d’une femme durant la pandémie du covid. Elle invite avec grâce les lecteurs/trices à la suivre dans ses voyages immobiles à la recherche de la vie bonne.

" Où est l’arrière-boutique, vie souterraine et quasi anonyme de celles ayant passé une partie ou toute leur vie au Castelet? Qui ou quoi habite le miroir de cette pièce? Des secrets? Des plaintes? Des confessions ? Surtout, c’est certain, des moments de vie voulant s’extirper de l’oubli. […] Bien sûr, les infos que je trouve sont succinctes et ne sont que des infos. J’attends autre chose. Comment faire apparaître? Il faut que j’installe je ne sais quoi en moi pour les entendre. Un miroir à traverser… " J. M.

2021

LE COURAGE DES REVEUSES 

Editions Des femmes-Antoinette Fouque 

 Au sein d’un paysage lunaire et désertique, une femme s’échappe d’un camp où elle a été enfermée à la suite de l’explosion d’un site qui l’a violemment contaminée. Elle y a subi des expérimentations scientifiques et s’est fait passer pour morte afin de s’évader. La narratrice à l’identité sibylline marche en quête de liberté et de remémoration. Au fil de son cheminement, les souvenirs refont surface par bribes nébuleuses.

« J’ignore ce qu’est devenu le monde dont je me souviens. De ma mémoire je me méfie aussi. Est-ce bien la mienne ? Suis-je vraiment celle que je pense être à cause d’images, de détails, de sensations, revenus si soudainement dans le camp ? Est-ce une guérison ou encore une manifestation de la contamination ? Suis-je encore sous surveillance ? Il faudrait que je puisse parler avec celles et ceux qui n’ont pas eu la tête lessivée. Alors je saurais que le monde dont je me souviens est réellement le monde où j’ai vécu. Ma seule certitude est que je marche, je marche, je marche mais où ? » J. M.


La Presse en parle


L’ouvrage témoigne de la terrifiante mutation contemporaine. Or ce n’est pas la fatalité qui domine, l’écrivaine insuffle espoir et lutte.

Yasmina Mahdi, La cause littéraire

Bien écrit, poétique, onirique, c’est un texte qui coule doucement en nous.

Yves Mabon, Lyres

Dans cette dérive entre rêve, cauchemar et réalité bien des doutes qui persistent. « Les médecins de camp cherchaient-ils une issue générale à nos corps contaminés et pour en faire quoi ? » La question reste rémanente en ce qui devient un texte aux émotions subtiles et lancinantes. Il reste bien plus dystopique que complotiste. C’est ainsi que court la rêveuse et pour nous réveiller face à un monde qui demeure opaque et sur lequel les prises sont rares.

Jean-Paul Gavard-Perret, Lelittéraire



 

         Exposition de peintures 2021

Or et Magiciennes

                           

à L'ARCHA DES CARMES

                                 

23 rue des Carmes

                                        

                           ARLES                               

6 mai au 1 septembre 2021

 

                          

 2020

 

Le voyage d'Alice Sander

roman

aux Editions Des Femmes-Antoinette Fouque

Résumé de l'éditrice

L'œuvre littéraire de Jacqueline Merville est irriguée par son expérience de l'Inde où elle s'est rendue seule dans les années 1990, du jour au lendemain et presque en secret, et où elle est restée pendant près d'une décennie. Dans Deux continents d'amour (2017), celle qu'elle a dénommée " son indienne " est évoquée comme une part d'elle-même, vitale mais que son écriture ne peut encore qu'effleurer. Le voyage d'Alice Sandair est donc l'accomplissement d'un retour vers cette jeune Française de trente-trois ans en quête de liberté, de " souffle ", dans un lieu situé à Koregaon Park sur les plateaux du Deccan : la forêt de bambous. Portée par un désir aussi profond qu'insondable, Alice traverse une multitude de strates jusqu'à la rencontre avec son autre, dans un tropisme indien qui ne se laissera jamais réduire à des doctrines toutes faites. La prose splendide et indocile de Jacqueline Merville qui se déploie dans ce roman nous livre le portrait singulier d'un ashram indien vécu à la première personne.


La Presse en parle

Jacqueline Merville est émerveillée par ces hommes et femmes en habit rouge qui savent peser les âmes, et les alléger. Anne Crignon, L’Obs, 9 avril 2020

Ce voyage « jeté par amour » sur le papier est tout à la fois une bouffée d’oxygène, une brise qui caresse. Une lecture à déguster donc pour une évasion de l’esprit et du corps. Caroline Zonca, Lecturama, 19 juillet 2020

Son écriture se gorge de tout un immense nuancier culturel recherchant la complicité du lecteur. L’Écritoire des Muses, 30 avril 2020

L’écriture de Jacqueline Merville est merveilleuse et ce livre est un véritable petit bijou qui offre une approche original de ces voyages spirituels en Inde. L’Inde en livres, août 2020

Une lecture tonique servie par une prose docile qui se déploie dans un roman coloré. Une peinture de la vie singulière d’un ashram indien vécu à la première personne. Le Salon Littéraire, 10 mars 2020

Écrire un tel récit, fut, est et restera capital par et pour la grâce qui en émane. 24heure.ch, 2 mars 2020

Jacqueline Merville poursuit dans son œuvre littéraire l’épopée d’un merveilleux où la femme est synonyme de la plus souhaitable des paix. Lelitteraire.com, 3 mars 2020

2019

AVEC SES YEUX

dessin de couverture Isabelle Vorle

Poème paru dans le livre collectif  

COURS PETITE FILLE !

aux Editions des femmes-Antoinette Fouque

Janvier 2019

2017

DEUX CONTINENTS D'AMOUR


Editions des Femmes Antoinette Fouque 2017 

Extrait Vidéo sur Youtube 

Notes de lecture de Bertrand du Chambon

http://salon-litteraire.linternaute.com/fr/jacqueline-merville/review/1946207-jacqueline-merville-en-paix-avec-plusieurs-mondes

Notes de lecture de Nelly Carnet 

Revue Temporel Avril 2018

Voici un livre que l’on peut lire d’un seul trait. Pourtant la syntaxe peut sembler triturée et rebuter certains lecteurs qui s’attendent à des phrases léchées. Elle est le contraire du bien écrire de la langue française. Relève-t-elle d’un cri modulé ? Peut-être !

Certaines personnes qui croisent votre vie impriment parfois aussi votre âme. C’est le cas de l’éditrice du livre de Jacqueline Merville. Le souvenir d’Antoinette Fouque réveille la langue de l’auteur traversée par les agressions de toutes sortes dont le viol. Merville désire « raconter » celle qui survit, « sa courageuse ».

A chaque continent correspond une identité de femme différente. Quelle est celle qui incarne la vie flambeau ? L’indienne qui sauve, dispense la force, sait faire face à toutes violences ? Celle qui incarne l’instinct de vie et qui « ose tout » ? « Une femme que rien ne terrassait » ? 

E X P O S I T I O N

Frédérique Guétat-Liviani

Jacqueline Merville

8 rue des frères Blanchard

13600  LA CIOTAT

Lotus d'air

Dessins Martina Kramer

 éditions la rumeur libre 

2 0 1 6

Ces pères-là

avec des illustrations de l'auteure

Editions des femmes-Antoinette Fouque


EXPOSITION

Jacqueline Merville Frédérique Guétat-Liviani

Centre Européen de Poésie d'Avignon

Du 5 au 28 Mai 2016


Travaux de bec

La mienne langue

Fidel Anthelme X

INTERVENTIONS CONSULTABLES EN LIGNE 

Interview sur RCF 

autour de mon roman "Jusqu'à ma petite" dans 

l'émission d'Elise Fischer " Au fil des pages" .

En podcast sur: RCF.fr

Emission sur France Culture

"For Intérieur"

d'Olivier GERMAIN THOMAS

 29 OCTOBRE  2010

Pour écouter l'émission cliquer sur le lien suivant:

http://www.franceculture.com/emission-for-interieur

JACQUELINE MERVILLE

a participé à

 "Ce soir ou jamais"

Emission de FRÉDÉRIC TADDEI

5 OCTOBRE 2010

http://ce-soir-ou-jamais.france3.fr/

Elle a aussi participé à l'émission de France 2 

"Des mots de minuit" 

de PHILIPPE LEFAIT 

LE 3 SEPTEMBRE 2008