Hypnose Mars 2013
- A l'hôpital de Vitré, la Chirurgie sous hypnose
Depuis 2009, le centre hospitalier de Vitré possède, au sein de son équipe soignante, des infirmiers anesthésistes formés à l’hypnose. Découverte et démystification de ce procédé…
Ces “hypnotiseurs”-là n’ont a priori besoin d’aucun pendule ni gri-gri d’aucune sorte pour atteindre leur but. Leur voix seule suffit à plonger les patients dans une transe assez profonde pour des interventions chirurgicales légères. « On travaille beaucoup en chirurgie gynécologique ou en traumatologie, quand il s’agit d’interventions peu douloureuses », explique Jean-François Duchemin, l’un des quatre infirmiers anesthésistes vitréens formés à cette technique.
Le déclic, un congrès en 2008
Comme sa collègue Sandrine Hisope, il s’est décidé à s’initier à l’hypnose « suite au congrès international sur la douleur et l’anesthésie en 2008, à Quiberon. Ça a été le déclic », assurent-ils. Claudie Monvillers, chef du service anesthésie de l’hôpital, met aussi en avant le désir qu’ont ces infirmiers anesthésistes de renouer une vraie relation avec les patients.
Après une année de formation à l’hypnoanalgésie (1), avec diplôme à l’appui, Jean-François Duchemin et Sandrine Hisope ont enchaîné avec deux nouvelles années dédiées à l’apprentissage de l’hypnothérapie : une technique destinée à traiter les douleurs chroniques ou utilisée dans l’accompagnement des femmes enceintes, par exemple. « Mais on ne la pratique pas encore ici », précisent-ils.
« On focalise l’attention du patient sur quelque chose »
Mais au fait, qu’est-ce que l’hypnose, au-delà du fantasme relayé par de multiples fictions cinématographiques ou télévisées ? « C’est le fait de plonger le patient dans un état de conscience modifiée. On cherche à focaliser son attention sur quelque chose, comme un souvenir agréable », explique Jean-François Duchemin.
« La consultation préalable avec le médecin anesthésiste permet de démystifier tout le côté “phénomène de foire” de cette pratique ». Bien entendu, c’est le patient qui décide – ou non – ce mode d’anesthésie, quand celle-ci est réalisable. Dès qu’il est emmené au bloc, ce dernier est accompagné de l’infirmier hypnothérapeute qui peut commencer son travail, basé sur le thème (souvenir) choisi en amont par la personne opérée.
Un vocabulaire et une voix adaptés
« L’hypnose passe aussi par un vocabulaire adapté, expliquent Jean-François Duchemin et Sandrine Hisope. On ne parlera jamais de douleur au patient, mais de degré de confort… » Les autres intervenants au bloc sont aussi sensibilisés à cette pratique, afin de ne pas risquer de la perturber.
La transe hypnotique est induite par un rythme et un ton de voix bien spécifiques. Ceux-ci varient selon les observations que l’infirmier anesthésiste – assis à côté – fait des expressions du patient. Des gestes peuvent aussi être utilisés, ainsi que de la musique, pour renforcer le processus. « On s’adapte à chaque personne. Il n’y a pas deux séances identiques. On focalise de plus en plus son attention sur les détails, pour réduire son champ de conscience. On reste à côté tout au long de l’opération, même s’il y a des temps de pause : on n’a pas à parler tout le temps ».
Les infirmiers hypnothérapeutes insistent sur le fait que « la transe hypnotique est un processus dynamique et pas du tout passif. Le patient participe »… même s’il n’en a pas réellement conscience. Quant au “réveil”, de cet état de transe, il se fait en utilisant « le processus inverse. Et à la fin, on leur demande d’ouvrir les yeux… On a souvent droit à des sourires », soulignent-ils.
« On a souvent droit à des sourires, après l’opération »
Selon le déroulement et les aléas de l’opération chirurgicale, l’hypnose doit parfois être assortie d’une partie d’anesthésie traditionnelle.
Mais si celle-ci n’est pas du tout utilisée, l’hypnoanalgésie a le grand avantage de ne requérir aucun passage dans la salle de réveil. « Le patient peut alors rentrer chez dans la foulée ». Quant au temps nécessaire à la mise sous hypnose, il n’est, de l’avis des spécialistes, pas plus important que celui d’une anesthésie classique, si l’on tient compte de toute la préparation indispensable à cette dernière.
Des chiffres en hausse à Vitré
« Je demande souvent aux patients, s’ils avaient le choix, s’ils seraient prêts à le refaire. Aucun ne m’a jamais dit non », indique Jean-François Duchemin. Les chiffres montrent d’ailleurs que le bouche-à-oreille doit être favorable, bien que le procédé reste marginal : entre 2010 (première année de mise en place de cette technique à Vitré) et 2011, le nombre de patients ayant choisi l’hypnose à la place de l’anesthésie a plus que doublé (passé de 20 à 43).
Cécile Rossin pour le Journal de Vitré
(1) l’hypnoanalgésie est le processus utilisé au bloc opératoire en remplacement de l’anesthésie traditionnelle.
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