Quelques extraits

https://docs.google.com/viewer?a=v&pid=sites&srcid=ZGVmYXVsdGRvbWFpbnxoeW1uZWFsYXVkZWxhfGd4OjY3OTVlYmZiYmIzNWY2MWE

“Cosmos“

Technique mixte sur bois - 105/75


“le Temps“

Technique mixte sur toile - 51/21


"Le sang des âmes"

Huile sur carton toilé - 46/38



« Vers Toi,

tout être qui sait lire ton univers

fait monter un hymne en silence »

Saint Grégoire de Naziane

“Poèmes dogmatiques“



Avant-propos


Quelle meilleure façon de présenter ce livre, que de relater le dialogue qui en fit sa genèse, entre ses deux auteurs, la plume et le pinceau.

Car l’art est une autre façon de comprendre le monde. L’artiste ne copie pas servilement la réalité observée, il la montre telle qu’elle pourrait être, telle qu’elle n’est pas vue. L’art est le regard de l’Homme sur les dimensions cachées du visible. L’art précède le vrai. L’œuvre est une vibration immatérielle qui emplit l’espace du bouillonnement de pensée qui agita l’artiste. C’est sa vision intime et fiévreuse que l’artiste rend sur la toile ou dans le marbre. Le génie ne s’atteint qu’au terme d’un effort surhumain de libération de l’énergie spirituelle qui se concentre au fond de l’être. L’œuvre, dès lors, devient un messager qui n’attend qu’une rencontre favorable pour faire entrer en résonance quelque admirateur sensible. La splendeur des vitraux du père Kim En Joong nous offre certes la perfection de l’harmonie des couleurs dans la maîtrise des techniques, mais elle est aussi une apparition, à qui a des yeux pour voir, de la profondeur de l’au-delà.

Ce livre réunit les deux expressions, littéraire et picturale, de l’au-delà de la matière.

Il s’adresse à tous ceux qui voudraient comprendre le Monde, mais ne savent comment le regarder.

(…)

Le pinceau :

— (…) Je vous joins une toile sans nom , elle en a un, mais avant de vous le révéler dites-moi ce que vous ressentez en la regardant. 


La plume :

— Je ne prendrai pas plus de temps pour réfléchir. L'art ne se raisonne pas. Il est fulgurance, ou il n'est pas. L’arrière-plan de l’œuvre, l’au-delà, est d’une beauté sublime. Est-ce le ciel ? Le Parfait ? Dieu peut-être ? Est-ce le temps qui jette ses filets sur l'océan du Tout ? Comme pour en attraper l’Univers qui s’enfuit ? Cette bulle de Pensée qui enferme l’infini… Rouge, hélas, de sang et de larmes mêlés. Le ciel, alors, enfantant la terre pour en extirper le mal ?


Le pinceau :

— La toile sans nom : le Temps, en effet. Vos impressions ont provoqué en moi de nouvelles visions, donc de futures oeuvres...Comment est-ce possible? je m'interroge beaucoup. En persévérant, nous pourrions composer un ouvrage "La Plume et le Pinceau". 


La plume :

— Chiche, pour un ouvrage en commun ! La plume s'efforçant de traduire le pinceau. Le pinceau magnifiant la plume. Un chapitre une toile… Je bous d'impatiente d’y travailler.

(…)

Poussière…


Tout, en ce monde, est poussière… Tout ce qui nous est visible ou palpable, du cœur de l’atome à l’immensité astrale, tout n’est qu’assemblage de particules infimes simplement réunies en un même voisinage par des forces encore mystérieuses il est vrai. La science de ce siècle a rejoint les Écritures qui nous enseignent cela depuis bien longtemps.

Oh, je vous entends bien, vous dites que lorsque vous vous tapez la tête contre les murs, vous n’avez pas le sentiment de rencontrer de la poussière… Eh bien ! C’est qu’à l’échelle de l’infime, se produit alors le choc des titans. Les forces de cohésion de ces poussières donnent, à notre dimension macroscopique, ce ressenti de compacité, traduit par l’effet de choc.

Si vous pouviez, monstrueux colosse que vous êtes, vous miniaturiser à la mesure de ces particules qui constituent la matière de ce mur et de votre tête, vous verriez celles-ci telles les étoiles dans la galaxie, ou tels les grains de poussière dans le rai de lumière qui transperce vos persiennes. Vous pourriez en traverser le nuage diffus sans jamais en trouver une seule sur votre chemin. Il n’y aurait plus de choc. La vérité n’est pas dans le ressenti, mais dans l’essence des choses.

(…)


Masse cachée et énergie noire


Or voilà que la science est marrie, qui bute sur un mystère vertigineux : cette matière qui se montre solide, compacte, inviolable, mais qui n’est en réalité que poussière si on la pénètre un peu ; cette matière vaniteuse défie l’Homme en se dissimulant presque totalement à son regard. À peine 5% de la substance de l’Univers se laisse voir. Nous ne savons rien des 95% manquant. Ceux-ci restent, pour la science , un mystère.

Pourtant, cette science a bâti un scénario officiel qui décrit, dans le détail, ce qui s’est passé depuis 14 milliards d’années. C’est un peu comme si l’on prétendait raconter un livre en n’en lisant qu’une ligne sur vingt. La science est parvenue au bout de ses théories. Elle se sent à la veille d’une remise en cause de la physique traditionnelle, comme l’a provoqué en son temps la théorie nouvelle de la relativité.

Que s’est-il donc passé, qui l’a conduit devant ce mur ?

(…)

Regarder autrement


Nous sommes très fiers de notre univers à cinq pour cent, de ses étoiles, de son Soleil, de notre planète, de nous-mêmes. Or, non seulement tout cela ne compte que pour quelques pour cent de la vérité, non seulement ces quelques pour cent ne sont que poussière agglutinée, mais voilà que nous découvrons que cette poussière n’est même pas matière !

Peut-on se saisir d’une particule et partir avec ? Pas plus qu’on ne peut ôter une vague de la mer. La vague est la matérialisation de la houle. On n’emporte pas la houle, la particule non plus.

(…)

Il n’y a ni “ici“ ni “maintenant“


Il faut se faire à cette idée : ce que nous voyons du ciel n’est que du passé. Lorsque nous regardons l’astre du jour à travers des lunettes fumées, nous ne le voyons pas tel qu’il est, ni là où il est, mais tel qu’il était et à l’endroit où il était il y a huit minutes ! À l’instant de l’observation, il n’est déjà plus là, faiblement décalé, mais décalé quand même. Il peut même avoir disparu depuis huit minutes et nous n’en savons rien. Quant à Andromède, cette galaxie voisine de la nôtre, elle s’offre à nos regards telle qu’elle était dans sa jeunesse, il y a deux millions d’années.

A-t-on réfléchi à ce qui se passerait si l’on avait la possibilité d’observer les choses plus loin encore, au-delà des centaines de milliards de galaxies qui peuplent notre ciel ? Jusqu’à quatorze milliards d’années-lumière par exemple ? L’on verrait tout l’Univers réduit à ce qu’il était alors, le point zéro du temps et de l’espace, un lieu de dimension nulle !

(…)

Le point zéro


« Il faut qu’Il croisse et que je diminue »

C’est Jean-Baptiste qui dit cela, parlant du Christ. Sans doute voulait-il dire, il y a deux mille ans déjà, que l’Esprit était destiné à grandir pour prendre la place de la matière réduite au néant.

Car tel est bien le destin du monde matériel qui nous entoure : issu de zéro, il est condamné à y retourner. L’univers matériel ne grandit pas. Grandir supposerait qu’il soit intérieur à autre chose. Alors, il converge sur lui-même, et c’est en lui-même qu’il engendre l’espace qui s’emplit peu à peu de la vérité du Tout.

(…)

Quelle merveille que ce point zéro ! Il est l’œil de l’Univers dans lequel se concentre toute la substance de notre espace-temps, son ici et son ailleurs, son passé et son futur.

(…)

Qu’y a-t-il donc dans ce zéro infini ?

(…)

La grande inflation


Aussitôt après cet instant zéro que l’on sait inaccessible — vous noterez néanmoins qu’écrire cela est erroné puisque le zéro n’étant pas dans le temps, il ne peut connaître d’après —, la science jusqu’alors décrit l’Univers comme quelque chose d’infiniment petit, d’infiniment dense et d’infiniment chaud. Donc de quelque chose qui ne peut être que parfaitement homogène puisque la notion d’infiniment petit interdit toute différence en son sein. Si un espace infiniment petit présente côte à côte deux parties différentes, c’est qu’il n’est pas infiniment petit.

Or aujourd’hui, qu’observe-t-on ? L’espace qui nous entoure est une juxtaposition de différences. Des particules s’y distinguent du vide, la matière y évolue au sein de la non-matière. L’espace n’est plus “un“ comme en son début, mais hétérogène. Comment, quand et de quoi ces différences sont-elles nées ?

(…)

… à l’Univers en centration ?


Ce n’est pas la source qui pousse le fleuve, mais l’océan qui l’attire.

Le vide matériel, plein de tout, qui engendra jadis, en son sein, l’espace et le temps, ne peut “grandir“ en dehors de lui, car en dehors il n’y a ni espace ni temps, il n’y a même pas d’en-dehors. C’est donc en lui-même, dans sa substance même, que l’Univers offre cette sensation d’expansion, cette vision d’un effet d’éloignement de ce qui ne peut s’éloigner.

(…)

La grande erreur de la science des décennies passées fut de placer l’Homme en position de référence spatiale. On disait que l’Univers “enflait“ autour de lui ! L’Homme était la référence fixe du mouvement d’expansion qui s’opérait autour de lui. Pourtant, la pensée officielle n’était-elle pas de le considérer comme quantité négligeable dans l’histoire du monde ? Il aura fallu un siècle pour comprendre que c’est le monde qui est la référence ; que celui-ci demeure immuable, infini et zéro à la fois ; que l’homme n’est pas le point fixe autour duquel tourne l’Univers. S’il est le dernier objet de la création, c’est pour en accompagner le périple, l’anéantissement du matériel au profit de l’Esprit qui, dès lors, n’a plus besoin d’espace ni de temps.

(…)


L’Univers de l’Esprit


Trente mille milliards de milliards d’étoiles et leur cortège de planètes, conglomérats de poussières, virevoltent dans l’immensité du cosmos, en un gigantesque ballet magnifiquement réglé. Tous ces astres s’attirent mutuellement, tous se cherchent dans leur ronde infernale, et pourtant l’espace s’enfuit.

D’où vient ce “désir” d’union, général, qui semble animer les choses et les êtres ? Pourquoi un univers soi-disant en expansion engendrerait-il une attraction universelle en son sein ? Pourquoi ce qui repousse, attirerait-il en même temps? Et pourquoi ce qui attire, écarterait-il dans un illogique mouvement d’expansion ?

(…)


Épilogue

(…)

La connaissance irrationnelle ne s’atteint qu’à l’issue d’une attente confiante. La crispation sur l’angoisse étouffe la lumière de l’au-delà. L’ouverture, au contraire, à la contemplation après l’action libère les voix intérieures qui montrent la route vers l’étoile, dans les entrelacs des chemins de l’imprévu.

(…)

La culture spirituelle se mérite individuellement. Se cultiver, c’est entrer de plain-pied dans le futur qui conduit au Tout ; c’est baliser le chemin des sommets pour acquérir la hauteur spirituelle de vue, la connaissance des dimensions cachées qui révèle les vraies valeurs, qui fait deviner les signes, qui ouvre l’intuition.

Se cultiver c’est s’ouvrir à cette vision renouvelée d’un univers qui n’est plus une explosion dans on ne sait quel néant, mais une centration sur soi, sur le zéro de sa matière qui ouvre le Tout de l’Esprit. Alors, la création n’est plus appelée à se dissoudre dans le vide comme un inutile point d’interrogation.

Empoignons nous aussi le destin qui nous fut remis.

Comment entendre ce cri de soi ?

Comment cesser de paraître, pour être ?

Comment construire l’Univers, au lieu de le consommer ?

(…)

Fragment de la toile“le Temps“

Technique mixte sur toile - 51/21

“Cosmos“

Technique mixte sur bois - 105/75

“Uni-Verso“

Huile sur toile - 50/40