De la musique à la photo
Qu'est-ce qu'un bruit ?
Si je vous demandai de m'expliquer le mot Bruit, laquelle des définitions ci dessous choisiriez-vous ???
Son imprévu qui vient se superposer au rythme continu de quelque chose, d'un appareil : Il y a un bruit dans le moteur.
Nouvelle ou opinion répandues dans le public, retentissement public d'un événement : Le bruit de son succès s'est répandu.
Ensemble des sons produits par la vibration des particules d'un milieu présentant un caractère erratique, statistiquement aléatoire. (À la différence des sons musicaux, les bruits peuvent être considérés comme résultant de la superposition de nombreuses vibrations à des fréquences diverses, non harmoniques les unes des autres.)
Regardons de plus prêt la 3 eme de ces définitions. Quels sont les mots fort à retenir ?
Vibration, fréquences, aléatoire, son, musique.
Nous commençons alors plus ou moins à comprendre qu'un son, qu'il soit sous forme de bruit ou de musique, est avant tout un ensemble de vibrations.
Il est produit par la vibration mécanique d’un organe ou d'un composant appelé « la source sonore » qui va engendrer à sont tour la vibration des particules du milieu dans lequel nous nous trouvons c'est à dire l'air !
Ainsi dit-on que le son se propage dans l'air. Le son se propage aussi dans l'eau mais cela sort du cadre de ce dossier technique.
Du son à la musique, il n'y a qu'une note.
Tout son élémentaire possède une fréquence fondamentale qui est représenté par le nombre de vibrations ou périodes par seconde et calculé en hertz (Hz). Cette fréquence correspondant à la hauteur de la note sur la gamme. Dans l'image ci-dessous nous avons un signal de 2 Hz. Soit 2 périodes en une seconde.
Nous pouvons à présent parler de note.
La plus connue de ces dernières est le « LA ». Cette note de référence correspond à une vibration fondamentale de 440 Hz (440 vibrations par seconde)
Elle a été normée et acceptée par l’Organisation internationale de normalisation (ISO) en 1955.
Elle sert maintenant de référence dans l’accordage de pianos, de violons et d’autres instruments.
Il existe différent moyen de faire vibrer l'air pour transmettre un son. Principalement nous avons les instruments à vents, à corde et à percutions.
Intéressons-nous au piano, ce dernier faisant parti des instruments à corde.
Lorsque les mains agiles et gracieuses de l'artiste effleurent le clavier et viennent presser une touche, quasi instantanément une note de musique est produite au sein de l'instrument.
Cette vibration va se propager dans l'air jusqu'au récepteur qu'est notre oreille et ainsi nous allons pouvoir percevoir ce son.
Mais alors, entre la touche du clavier et la création dune note que ce passe t-il ??
L’appui sur l'une des touches va faire pivoter mécaniquement le marteau qui va venir heurter la corde correspondant à la note de la touche sollicité et ainsi la faire vibrer d'où la production d'une note de musique.
Une fois le son produit, par quel miracle parvenons nous à l’entendre ?
Une image sera toujours plus parlante qu'une fastidieuse explications.
Notre oreille fonctionne exactement à l'inverse d'un instrument de musique. Au lieu d'émettre un son, nous allons le capter et le transformer en information exploitable par notre cerveau.
Dans le schémas ci dessous nous voyons le son se propager dans l'air puis entrer par le conduit auditif pour arriver au tympan et le faire vibrer.
L'ensemble marteau,enclume, étrier et cochlée tran
sforme les vibrations de notre tympan en informations électriques acheminées vers notre cerveau par l’intermédiaire du nerf auditif . Le pavillon sert à définir spatialement la localisation de la source sonore.
Voici donc le formidable processus qui nous permet de percevoir notre environnement sonore mais aussi de nous délecter en écoutant des morceaux de musique tels que l'Adagio D'Albinoni ou encore du Mozart et j'en passe.
C'est bien beau tout cela mais lorsque je suis dans mon salon à écouter de la musique, je ne dispose pas d'un orchestre philharmonique à portée d'oreilles. Pourtant je suis paisiblement assis dans mon canapé et tous ces sons me parviennent comme si je me trouvais dans une salle de concert. Mais par quelle prouesse cela est il possible ?
Et l'Homme inventa … Le Haut-Parleur (HP) !
Son principe de fonctionnement peut sembler simple de nos jours, mais encore fallait-il l'inventer. C'est en décembre 1877 que le premier brevet concernant un haut-parleur à bobine mobile fut accordé à Werner Von Siemens.
De nos jours ce composant se décline en une multitude de technologies différentes et remplit une gamme très variée d'applications. On le trouve aussi bien dans chacun de nos smartphones que dans des cartes de vœux ou encore reliés à des amplificateurs de puissance pour une reproduction du son dans nos salons ou en concert.
Mais au juste, comment fonctionne-t-il ?
Le haut-parleur est un composant faisant parti de la famille des transducteurs électromécanique. C'est à dire qu'il est conçu pour transformer un signal physique électrique en vibration mécanique proportionnelle au signal électrique reçu reproduisant ainsi un son.
Le signal électrique injecté dans l'électroaimant va créer un champ magnétique mettant en mouvement une membrane qui va vibrer à la même fréquence et d'amplitude proportionnelle au signal reçu.
Voici l'image électrique de la bande son que je vais utiliser pour la suite de l'expérience. Le morceau s’intitule « Tristesse » de Chopin.
Zoomons un peu sur la partie que nous allons utiliser.
En abscisse nous avons la ligne des temps, en ordonnée nous avons l'amplitude de déplacement de la membrane de notre HP.
Cet oscillogramme n'est autre que la représentation graphique du signal électrique que nous allons envoyer à notre Haut-Parleur.
Il nous informe sur les vibrations que nous allons faire subir à notre transducteur.
Maintenant que nous avons compris les tenants et les aboutissants en matière de génération, propagation et restitution sonore, que diriez vous si je vous proposais de voir le son ?
Voici quelques recommandations concernant la sécurité
Lors des prises de vue, portez des lunettes de sécurité pour protéger vos yeux d'éventuelles projections.
Lors de la manipulation des peintures portez des gants adaptés.
Protégez vos oreilles. L’exposition prolongée dans un environnement sonore trop élevé peut avoir des conséquences irréversible sur votre ouïe.
Ne pas ingérer les liquides mis en œuvre dans ce document.
Cette expérience ne pourra être pratiqué sans la présence d'une personne majeur.
Je décline toute responsabilité en cas d'incident, d'accident ou de dégradation de matériel.
Son, où es-tu ?
Je vous propose, au travers de la suite de ce document, de matérialiser un environnement sonore afin de l'imager.
Cette expérience absolument sans danger est aisément reproductible chez tout un chacun. Cependant je décline toute responsabilité quant à la décoration intérieur de votre maison à l'issue de cette séance photo. Vous comprendrez le sens de mes propos en lisant la suite.
Voici la liste indicative minimale des courses pour mener à bien ces essais :
Un haut-parleur de récupération d'un diamètre de 15 a 20cm.
Celui que j'utilise mesure 18 cm de diamètre.
Une boite, si possible d'un diamètre identique à celui du haut-parleur
J'utilise une boite biscuit vintage du même diamètre que mon HP trouvée chez GIFI
Un dispositif permettant d'amplifier le son. La sortie casque de votre PC ou de votre smartphone n'est absolument pas adapté pour débiter sur un HP.
Un ou des morceaux de musique qui ne vous lasserons pas au bout de 5 minutes.
Du film alimentaire étirable et surtout bien adhérant.
De la toile cirée pour la protection de vos murs et sols
Croyez moi sur parole ceci est fort utile. C'est un des seuls moyen de préserver la paix dans les ménages
Un peu, quelques, voir beaucoup de chiffons pour le nettoyage pendant et après la séance.
Là aussi croyez moi sur parole c'est un poste à ne pas négliger.
Une source d'éclairage assez puissante et/ou 2 flashs synchronisables.
Pour ma part j'utilise 2 flash speed-light Yongno 560 III. Ne pas oublier de recharger les batteries.
Une ampoule basse consommation.
3 déflecteurs réalisés à base de récupération de boites de biscuit appétitif type « Pringles ».
Un appareil photo de préférence réflexe DSLR ainsi qu'une télécommande manuelle.
J'utilise un Canon 7D. Je vous propose de commencer par ces valeurs de réglages (100 ISO, 1/340s, F11).
Pensez à vider la carte mémoire de l'appareil photo et recharger les batteries.
Un objectif macro
J'utilise l'objectif Marco 100mm f2.8 ISL de chez Canon.
Petite astuce pour 10euros munissez vous d'un filtre UV neutre qui protégera la lentille de votre objectif contre les projections de peinture longue portée.
Pour les réglages, je désactive le stabilisateur et passe en mode manuel focus.
Un trépieds photo stable
De la peinture acrylique ou de la gouache mais de grâce de la peinture facilement nettoyable à l'eau.
L'idée de cette expérience et d'utiliser la vibration mécanique d'une membrane de haut-parleur reproduisant un son pour mettre en mouvement un objet physique visible. Nous allons utilise ci après de la peinture.
J'aurai très bien pu mettre en œuvre des confettis, des copeaux de bois, de la limaille de fer ou que sais-je …
Mais j'ai personnellement une attirance pour tout ce qui est aqueux et coloré. Dans ce cas la peinture est vraiment la substance qui s'y prête le mieux. D'autant qu'en terme de couleurs le choix est infini ouvrant ainsi les portes de la créativité à l'infinie également.
Comment s'y prendre ?
Avant tout, permettez moi de vous communiquer deux petits conseils :
choisissez un endroit propre, assez dégagé pour ne pas vous prendre les pieds dans le tapis, dans une chaise ou pire encore, dans les fils du haut-parleur.
Pensez à garder deux chiffons propres. Le premier pour vous essuyer les mains de temps à autre. Le second que vous disposerez sur votre appareil photo une fois les réglages terminés afin de protéger ce dernier de toute projection de peinture (Cf image ci contre).
Ces recommandations vous éviterons d’abîmer prématurément votre appareil photo ou les objets mis oeuvre dans la cadre de cette expérience
Étape 1 :
Il faut assembler le haut-parleur et sa boite pour former ce que l'on appel une enceinte.
De la sorte l'ensemble est plus stable et rendra plus facile l'étape suivante.
Etape 2 :
Mettre en place un film étirable au dessus de haut parleur.
Ce film va permettre de ne pas déposer les gouttes de peinture directement à même la membrane du haut-parleur ce qui tendrait à le détérioré rapidement.
Il est nécessaire de bien tendre ce film dans toutes les directions afin que la transmission des vibrations du haut-parleur aux gouttes de peinture soit optimale.
Étape 3 :
Préparer les mélanges de peinture.
Pour ne pas gaspiller une trop grande quantité de produit à chaque séance j'utilise des petits verres à digestif.
Pour doser correctement et de façon identique l’eau et la peinture, j'utilise une seringue graduée.
Je note tout les dosages dans mon cahier d'alchimiste.
J'utilise des petite pipettes pour faire le mélange.
Ces dernières me servirons par la suite à doser et déposer la peinture sur le film précédemment tendu.
Étapes 4 :
Mettre en place les protections contre les éclaboussures de peinture.
Pour ma part j'utilise la structure home made de ma pièce photo. Structure à laquelle j'ajoute des protections supplémentaires pour ne pas avoir trop de nettoyage à l'issue de la séance photo.
Sur la photo ci contre on distingue :
Les morceaux de toile cirée transparente à gauche et à droite. Remarquez les coulures de peinture des séances précédentes.
Les plaques de plexiglas verticales (gauche droite) et horizontale.
Le cache pot diamètre 58 cm recevant les coulures de peinture protégeant ainsi la plaque de plexi horizontale.
Les 5 étapes de l'étape 5
Installer l'appareil photo sur son pied et appliquez les réglages préconisés au chapitre précédent.
Positionner le ou les flashs ou l'éclairage dirigés sur la partie centrale supérieur de votre haut-parleur.
Faire la mise au point sur la parti centrale du haut-parleur.
Brancher la télécommande à l’appareil photo et faire des essais de déclenchement
Raccorder l’enceinte et la source de musique (PC ou smartphone) à l'amplificateur.
Revenons un instant sur le point 3 de l'étape 5.
La mise au point.
Pour ma part je n’accorde aucun crédit à la mise au point automatique des appareils photos, ni même au rendu que l'on pourrait avoir au travers de la visée par l’œilleton.
Je vais vous faire part ici de mon procédé qui me donne des résultats parfaits à chaque fois.
Je me suis confectionné avec du matériel de récupération (Vis de 5*150 et 50 cm de rail servant à l’aménagement des placards), ce dispositif que je viens placer sur le centre du haut-parleur.
J'utilise ensuite la fonction liveview de mon APN sans grossissement pour commencer. Cela me permet de peaufiner le le cadrage et l'horizontalité de mon images puis la hauteur et
l'angle de prise de vue.
J'évite ainsi bien des déconvenue lors du dépouillement photo ou encore un travail inutile lors du post traitement des photos (étape qui m'horripile au plus haut point)
Ensuite je passe en grossissement maxi (10x pour mon canon). Je fais la mise au point sur le filet de la vis.
Une fois cette opération terminée, il ne faudra pas oublier de retirer la barre et sa vis sans quoi votre image risque de ne pas être terrible.
Pourquoi insister sur cette phase de mise au point ?
Tout simplement parce que nous allons travailler en mode proxi-photo (domaine proche de la macro photo). A ce stade la profondeur de champs (zone de parfaite netteté) est très voir très très faible. Dans ma configuration, la mise au point étant faite à 70 cm de l'APN, la profondeur de champ n'est que de 2,5 cm tout au plus alors autant ne pas se rater sur ce point.
Bon normalement arrivé ici tout est prêt sauf bien entendu... Les imprévus.
Son, lumière, matière, et matériel... Check... Envoyez la musique !!!
Il ne reste plus qu'a faire des prises encore et encore. Persévérer mais surtout s'éclater. Ne pas oublier de toujours analyser le rendu après chaque image afin de trouver des pistes d'amélioration ou modification du set up de l'installation.
Déposez un peu de peinture sur le film, envoyez les watts et déclenchez l'appareil photo au feeling. Le résultat procure parfois de belles voir très belles images. De plus l'aspect Multi paramètres rends totalement aléatoire les prises de vue ce qui confère un caractère unique à chaque photo.
A vous de jouer …
Aller, je vous livre encore quelles petites astuces qui pourront vous être utiles.
Vous vous demandez quelle quantité de peinture et où la déposer sur le film ?
A la question : quelle quantité, je répondrai que c'est de l'ordre du millilitre, 1 ou 2ml par couleur.
Je vous déconseille au moins dans les premiers temps d'en mettre plus car les projections peuvent aller très loin. Apprenez à maîtriser le système avant tout.
Où la déposer sur le film, je répondrai laissez libre court à votre imagination.
Pour vous donner un exemple, voici la disposition ayant permis d’obtenir l'image ci-dessous
Les possibilité de créativité sont ouvertes à l'infini.