Abîme de Lesves

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Identité

    • Abîme de Lesve

    • Trou des Nutons

    • Site AKWA : 47/7-44

    • Inventaire spéléologique de Belgique (SSW éd)-1982. référence : L24

    • Développement : 751 mètres

    • Dénivelé : -68 mètres

Localisation

Fond des Vaux de Marlagne, Lesve (commune de Profondeville), Namur.

Au rond point des six bras (Bois de Villers), prendre la N51 vers St-Gérard, prendre à gauche après 600 mètres. Au petit carrefour, prendre à gauche puis à droite. Entre la pairie et le jardin s'ouvre un sentier qui mène à la doline de l'Abîme.

Coordonnées

Lambert : X :180.360 Y :118.710 Z :215 m

U.T.M. 627.750 / 5.582.620

Historique Par son côté impressionnant et fantastique, la doline de l'Abîme de Lesve intéressa certainement très tôt l'homme. Nul ne sait jusqu'oщ il descendit. De la période non historique ne reste qu'une trace : le nom de " Trou des Nutons "…

1903 : Rahir signale des campagnes de visites à l'Abîme de Lesve cette année là. Les premières explorations " modernes " ont donc plus d'un siècle. La publication des résultats ne se fit qu'en 1909. Il décrit le fond du grand puits comme étant recouvert d'un énorme chaos rocheux, sans voir de suite. De plus, la première topo (Les cavernes et les rivières souterraines de la Belgique, Tome 1, E. Van Den Broek, E-A Martel & Ed. Rahir, Bruxelles : H.Lamertin, 1910 ) montre deux puits terminaux, alors qu'il s'agit d'un seul et même puits. Le "grand puits" n'a pas été descendu. Très vite, une deuxième topo est publié dans les annexes du Tome 2 rectifiant le profil de la cavité à partir du "grand puits"

1910 (?): G . Cosyns, le Professeur L. Base et A. Ghequière descendent le grand puits avec une échelle amarrée à une corde de 60m, elle-même amarrée à un tronc d'arbre à l'extérieur. La descente du grand puits se fait dans l'obscurité car la quantité d'eau qui tombe rend impossible l'usage des lanternes ! Une échelle fixe équipe l'un des ressauts. Ils visitent la cavité jusqu'aux siphons aval et amont (shunté depuis par le dessus). Lors d'une de leurs explorations, les villageois construisirent un barrage qui se rompit après 4 ou 5 heures, emmenant tous ses matériaux jusqu'en bas du grand puits, les explorateurs étant heureusement dans la rivière aval !

En octobre 1946, Paul Vanderseleyen dresse un plan et une coupe de l' Abîme.

A partir de Pâque 1958, Le Groupe les Grottesques reprennent les explorations dans la Vallée de Lesve et notamment dans l'Abîme.

D'avril 1959 à juin 1961 : Le GSB (Groupe Spéléo Bruxellois- Les Grottesques) abaisse le niveau du siphon amont (Shunté à l'heure actuel) et parcourt 7 à 8 mètres (futur réseau ASAR).

En juin 1960, Le GSC (Groupe Spéléo de Charleroi) découvre une nouvelle salle (réseau moyen).

De 1960 à 1963 : Le GSB effectue divers escalades artificielles.

Le 20 août 1961, Paul Vanderseleyen complète sa topo de 1946.

En juillet 1975, l'ASAR passe le siphon amont après désobstruction et découvre une belle continuation. Arrêt sur nouveau siphon.

1980 : Ouverture du passage Jacqueline par le GSC en 4 séances de désobstruction dont la dernière de 9 heures. Ce nouveau petit "shunt" permettant d'atteindre le réseau ASAR sans passer par le siphon amont. Ils lèvent également la topographie du réseau ASAR.

1984 : Le Speleo Club Nederland construit un barrage (remplis très vite par les crues) en 9 descentes afin de mener une série de travaux pour tenter de franchir le siphon aval.

Le 12 août 1986, secours particulier à l'Abîme: la victime pèse un 1/2 tonne, c'est une vache.

12 juillet 1987 : Passage du siphon amont par Serge Cuvelier (SCLR)

1er octobre 1988 : Désobstruction du siphon amont par le SCLR, le siphon ne sera pas franchi.

23 & 24 septembre 1989 : Le siphon amont est à nouveau franchi par Roland Gillet, Bernard Hilbert et Serge Cuvelier. Arrêt après 20 m de progression sur étroiture (absence totale d'air).

1989 : Le Spéléo Club de Schaerbeek dresse une topographie de l'Abîme (sans le réseau moyen ?).

Début 1994 : Le GRPS reprend les explorations dans la vallée de Lesve et notamment dans l'Abîme.

1996 : Le GSESM & Bibiche (Philippe Lacroix) franchissent le siphon amont et explorent +/- 90 mètres "post ex-siphon".

1996 & 1999 : Nouvelle topographie de l'Abîme de Lesve (JP Romain).

1998 : Jonction entre l'Abîme et le Trou des Jacinthe (GSESM).

2003 : Le GSESM et le GRPS ré-abaissent le siphon amont qui devient voûte mouillante (rebouché par les crues depuis 1996) et explorent +/- 120 mètres supplémentaires. Au total, ils topographient 213 mètres post ex-siphon amont (Galerie des Sangsues Noctambules), portant ainsi le développement total à 751 mètres pour un dénivelé inchangé de -68.

Description du Réseau des Sangsues Noctambules (213 mètres)

Après avoir parcouru le réseau classique jusqu'à l'ancien siphon amont, on arrive au début du réseau des Sangsues Noctambules. Celui fut nommé ainsi vu le nombre vraiment très important de sangsues rencontrées lors de sa découverte. Ce réseau est caractérise par la présence d'argile et de boue absolument partout du fait de la mise en charge de l'Abîme de Lesve lors de crues. Cette nouvelle partie débute par une voûte mouillante (ancien siphon dont le niveau fut abaissé et le plafond un peu rehaussé) très courte, mais ou il est pratiquement nécessaire de se coucher dans l'eau (il sera peut-être régulièrement nécessaire d'aménager un peu le passage vu la caillasse amenée par la rivière). Une fois, ce petit passage franchit, on débouche devant un carrefour entre deux galeries.

Celle de droite, pratiquement dans l'axe de la voûte mouillante, apporte un petit affluent à la rivière. On pourra le remonter sur environ une dizaine de mètres en escaladant des talus d'argile. L'affluent est juste visible via des soutirages dans le talus.

La seconde galerie, sur la gauche, est la galerie principale, assez basse et creusée en suivant l'axe de la stratigraphie. Vu que le pendage est d'environ 35 degrés, la galerie aura la plupart du temps une forme en biseau. Après quelques mètres, il est nécessaire d'enjamber une grande vasque creusée dans les alluvions si l'on ne veut pas avoir de l'eau jusqu'au genou. Tout de suite après, la galerie se rétrécit considérablement formant ainsi un genre de laminoir de plus ou moins 5 mètres et où il est nécessaire de se coucher dans l'eau (ceux qui n'étaient pas encore mouillés ne peuvent y échapper). On débouche alors dans une petite salle (4x4x3) se développant sur la droite et délimitée par des talus d'argile. La suite est dans l'axe du laminoir pendant quelques mètres. Ensuite, la galerie de dimension correcte se décale un peu vers la droite avant de reprendre sa direction préférentielle. A partir de là, les dimensions de la galerie se réduisent à nouveau pendant une bonne dizaine de mètres. On débouche alors dans la plus grande salle de ce nouveau réseau (7x5x3). Cette salle est en fait l'intersection entre la rivière et plusieurs galeries remontantes La rivière ici se faufile entre de belles dunes d'argile.

Après avoir escaladé le talus d'argile de droite, on aperзoit deux départs de galeries remontantes. Celui de gauche, très raide, se termine assez vite sur colmatage d'argile. Le deuxième départ se divise rapidement en deux autres galeries remontantes. Celle de gauche se termine après une dizaine de mètres sur colmatage. Quant a celle de droite, on peut progresser d'une vingtaine de mètres avant d'arriver à un ressaut de 2 mètres. La pente est assez raide et extrêmement glissante. La taille de la galerie est d'environ 1 à 2 mètres de largueur pour 3 à 4 mètres de hauteur. Le ressaut peut se franchir en se glissant d'abord sous le bloc qui forme le ressaut, puis en montant en oppo entre la paroi de droite et le gros bloc. On arrive ainsi sur une plate-forme plus ou moins horizontale. Cinq mètres plus loin, il est nécessaire d'escalader un autre petit bloc (R1). Une coulée stalagmitique est présente sur la paroi de droite. Du côté gauche, on observe deux petits départs qui se terminent rapidement. Juste en face, une escalade de 6 mètres a été effectuée, mais la galerie se termine aussi sur colmatage.

Dans la grande salle, on peut continuer à remonter la rivière en s'engageant dans une petite galerie située environ un mètre au-dessus de la rivière. Tout de suite après, on est obligé de redescendre au niveau de l'eau et de se glisser sous un bloc (étroiture du Croque-monsieur). Il faut juste faire très attention s'il y a trop d'eau. La galerie continue ensuite toujours avec des dimensions réduites jusqu'à l'arrivée, sur la droite, d'une cheminée d'une dizaine de mètres. Ensuite, la rivière continue sur une dizaine de mètres avant d'arriver à un élargissement dû à une grande cheminée remontante de plus de 15 mètres dans le plan de la stratigraphie. La progression est malaisée à cause de la forme toujours inclinée à plus ou moins 35 degrés de la galerie.

Pour accéder à la suite du réseau, il faut s'enfiler dans une chatière située à environ 1,5 mètres du sol. On se laisse glisser jusqu'à se retrouver assis dans l'eau. Ensuite, la galerie est obstruée par un petit éboulis. On est obligé de monter sur un bloc avant de redescendre de l'autre côté. Finalement, après encore une petite dizaine de mètres pas très spacieux, on arrive à une bifurcation. Si l'on prend à droite, on continue de remonter la rivière, mais on est arrêté tout de suite par un éboulis d'oщ gicle l'eau. En prenant à gauche, on monte sur un talus peu avant de prendre une petite lucarne sur la droite. On arrive ainsi au cњur d'un l'éboulis instable (Trémie 1-2-3 piano), terminus actuel de cette excursion.