Lesve

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1. Le milieu géographique

Localisation

La Vallée de Lesve s'ouvre à l'Ouest de la localité du même nom, dans la commune de Profondeville. Ce village est situé à 20 km au Sud de Namur. Ce vallon calcaire prend naissance au Nord de la localité de St Gérard pour déboucher dans la vallée du Burnot, à 3 km de la Meuse. Le ruisseau du Burnot continue sa course pour se jeter dans la Meuse à Rivière (Près de Profondeville).

Description

Sur carte, le système Lesve-Burnot s'étend sur 10 km, pour une dénivellation de 140m, la jonction des deux vallées s'opérant à une altitude de 130m. Les plateaux qui dominent la vallée de Lesve atteignent 260m d'altitude.

Ce qui frappe le promeneur ou lecteur de carte, c'est le nombre élevé de pertes dans la vallée de Lesve : on compte environ 80 chantoires. Avec la vallée du Burnot, dont la vallée de Lesve est tributaire, le système comprend trois exsurgences : la Vilaine Source (ou Fontaine Bouillonnante), située à Arbre, près du château Marteau Longe, la Source Bleue, le long du ruisseau du Burnot, un peu en aval d'un restaurant et une résurgence subaquatique qui n'est visible que lors des chômages de la Meuse.

Les soutirages dans la vallée sont très fréquents et donnent naissance à une importante densité de (micro-)dolines en perpétuelle modification. Le caractère récent de ces phénomènes de surface permet rarement un accès vers les niveaux inférieurs… quand ils ne se rebouchent pas ! La roche est très rarement affleurante.

Influence de l'habitat et de l'activité de l'homme

Ce nombre élevé de chantoires est peu compatible avec l'utilisation des terrains par l'homme. Ainsi, beaucoup d'entre eux sont fréquemment rebouchés… pour renaоtre quelques mètres plus loin, parfois dans un jardin ! Deux cavités sont également utilisées comme déversoir d'égouts : il s'agit du Trou du Renard (Regards n° 51) et du Trou du Taureau. L'égouttage public, comprenant de l'eau de ruissellement et de l'eau usée, se jette directement dans ces pertes. L'égouttage privé prend exemple et, à l'occasion, on ne craint pas un dépôt d'immondices ou de lisier ! Comme nous le verrons, ce n'est pas sans impacts sur la faune souterraine. Depuis quatre ou cinq ans, on note également une croissance importante des constructions neuves. Il est à craindre pour ce patrimoine ainsi bâti en des endroits peu appropriés.

2. L'environnement géologique

Le vallon de Lesve comprend deux bancs calcaires du Dévonien, orienté Est-Ouest pour une largeur sur le terrain variant de 300m à 700 m. Ces bancs calcaires se prolongent vers l'Est dans la vallée sèche du Fond d'Hestroy (Trou d'Haquin), de l'autre cфté de la Meuse. Nous sommes dans une vallée sèche. En amont, le petit ruisseau se perd dans des limons et aiguigeois. En période de crue, ceux-ci arrivent vite à saturation et le ruisseau reprend partiellement son cours aérien. Des ruisseaux dévalent également des flancs gréseux et schisteux de la vallée : ils se perdent au contact des couches calcaires. Ces arrivées sont principalement sur le flanc Nord.

Du Nord au Sud, selon la carte géologique, on retrouve :

    • Du poudingue, grès, schistes de l'Emsien et du Couvinien ;

    • Le Givétien est représenté par le 'Calcaire de Tailfer' (75m de puissance), très kartifiable, et par la formation de Roux (30m de puissance), qui est peu kartifiable car schisto-gréseuse et composée de dolomie fine et d'un peu de calcaire ;

    • Le Frasnien débute par 6 à 10 m de schiste, continue par 100 à 125 m de calcaire très karstifiable (marbre de Ste-Anne et de Cousolre et par une série lagunaire. Enfin, le Frasnien se termine par la " formation d'Aisemont ", calcaro-schisteuse et par des schistes.

    • Le Famenien (grès, arkose et schistes) surmonte le Frasnien.

Notons que cette séparation des couches calcaires par une couche imperméable de faible épaisseur joue un rфle sans doute très important dans les circulations souterraines.