Danemark : des canaux de Copenhague aux falaises de Møns Klint

J34 : Samedi 12 juillet 2014


De Helsingborg où nous avons passé la nuit, nous apercevons la côte danoise juste en face. D'ailleurs, en ferry, la ville ne se trouve qu'à une dizaine de kilomètres de sa jumelle Helsingør. Néanmoins, pour ne pas être tributaires des horaires de ferry, nous préférons opter pour la traversée du pont de l'Øresund entre la Suède et le Danemark.

Météo toujours inchangée : grand beau temps, 17 degrés de bon matin.

Après avoir versé 49 euros dans l'escarcelle de la compagnie gestionnaire, la voie est à nous. Soixante mètres au-dessous, les bateaux dans le détroit ont l'air de jouets.

Après un bref retour sur la terre ferme à hauteur d'un îlot inhabité, le pont enchaîne sur un tunnel de quatre kilomètres.

La fin de parcours vers Copenhague est rapide, la circulation fluide en ce samedi matin. C'est pour une fois sans encombre que nous arrivons en plein cœur touristique de la capitale, à Nyhavn, vers 9 h 30.

Hervé, ayant déjà visité Copenhague dans le cadre d'un voyage professionnel, est chargé de me faire découvrir les principaux points d'intérêt.

D'abord les maisons colorées typiquement danoises qui bordent le vieux canal de Nyhavn, creusé au XVIIIe siècle pour relier le port au centre-ville. Aujourd'hui jalonné de bars et de restaurants, c'est l'un des sites les plus animés et les plus fréquentés.

Visiter Copenhague sans voir la petite Sirène, c'est comme visiter Paris sans la tour Eiffel, c'est impensable ! Une foule de touristes jouent des coudes pour approcher la belle et poser à ses côtés. Clic clac, une petite photo et on s'en va.

A travers l'ancienne citadelle du Kastellet, nous rejoignons l'Amalienborg Slot et son palais royal avant de jeter un œil à l'intérieur en marbre de Marmorkirken.

A l'issue de cette boucle, c'est déjà l'heure de déjeuner. Nous sacrifions à la tradition du smørrebrod, ces tartines danoises à base de saumon fumé, hareng mariné et autres spécialités.

Prêts à poursuivre la visite ?

Conquis par le principe du bus à l'impériale testé à Oslo, nous souhaitons réitérer l'expérience, mais optons finalement pour une visite au fil de l'eau par les canaux.

C'est l'occasion de voir l'envers du décor de la petite Sirène et plus généralement la ville depuis les canaux.

Cherchez la petite Sirène !

Mais… en montant dans un bateau semi-couvert (pas facile pour faire des photos), en prenant les dernières places au milieu et non pas près du bord, entourés principalement de familles accompagnées de petits enfants vite lassés et donc agités et braillards, avec des commentaires distillés au micro et non dans un audioguide, cette croisière devient vite galère. La tête grosse comme une citrouille, on a hâte que ça se termine.

A peine sortis du bateau, Hervé m'entraîne à l'assaut du ciel afin de contempler la ville depuis la flèche en spirale de Vor Frelsers Kirke (église de Notre Sauveur).

D'abord 400 marches à l'intérieur (facile !) mais quand il faut poursuivre sur une rampe extérieure, je rase les murs avant de faire demi-tour et d'attendre Hervé au pied de l'édifice.

En dépit d'un vent à faire vaciller la flèche, le courageux photographe s'est hissé au sommet pour caresser le globe et me ramener ces images.

C'est par ces vues panoramiques que nous clôturons notre passage à Copenhague alors que le ciel s'assombrit, donnant quelques gouttes au moment où nous quittons la ville.

Pour notre destination du soir, nous n'avons rien prévu de précis. Il nous faut donc trouver un endroit adéquat, de préférence à l'écart de l'autoroute, sur le trajet de la E47 entre Copenhague et Rødby où nous devons prendre demain un ferry pour l'Allemagne.

Après consultation de la carte, un endroit me semble pouvoir répondre à nos critères : Møns Klint, doté de deux étoiles bleues, correspondant à des paysages "valant le voyage".

Justement, on hésite. Ce paysage-là vaut-il vraiment le déplacement de 40 kilomètres depuis l'autoroute - et autant demain pour en revenir - alors qu'il se met à pleuvoir par intermittence et que nous n'avons strictement aucune idée de ce que peut bien recouvrir le toponyme de " Møns Klint".

Après moultes tergiversations, nous décidons in extremis de faire le détour. A travers une campagne vallonnée ponctuée de quelques villages aux maisons de briques rouges rappelant un peu le nord de la France, nous atteignons l'extrémité d'une péninsule où la route se termine en cul-de-sac par… un parking à barrière payant.

Sur place, un Geo Center, sorte de palais de la découverte consacré à la géologie, fermé à cette heure tardive, devant lequel quelques rares familles s'attardent encore sur l'aire de jeux pour enfants.

Mais encore ? Les Møns Klint (en français "les falaises de Møn") sont des falaises de craie blanches, prêtes à s'effriter, plongeant à pic dans les eaux tourmentées de la mer Baltique.

Un ciel chargé de nuages éclairant une plage de galets noirs d'encre donnent à l'ensemble une pointe dramatique.

Un petit air des falaises d'Etretat au bout du Danemark

A l'arrière-plan, une épaisse forêt de feuillus qui servira de décor à notre bivouac.

Le stationnement des véhicules est interdit la nuit devant le Geo Center, mais le parking situé au carrefour précédent ne comporte aucune mention restrictive. C'est donc là que nous déplaçons notre camping-car avant de prendre à nouveau notre dîner à la lumière électrique.