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En 2010, Elisabeth réalise une rétrospective de ce travail intitulée « rhizoscopie », à la galerie Test du Bailler à Vienne
Rhizoscopie [rhiz sk pi ] n.f.(grec, rhiza, racine et skopein, examiner), Etude d’une vie à partir de l’examen des racines.
« Ce mot nous invite à regarder de près, à faire attention, à creuser profondément à l’aide d’instruments spécialisés. Ce petit voyage intérieur s’est fait dans les méandres du passé, mais il est toujours actif et devient un jeu. Des racines, je suis passée aux branches, aux arborescences, au dessin des lignes dans l’espace, lignes qui s’entrecroisent, se tissent, se nouent en réseaux ou s’accumulent en faisceaux.
Un matériau utilisé m’entraîne ailleurs, pour continuer le voyage. »
E.Claus
L’Arbapapa (200 x 120 x 92cm)
« Boltansky et Annette Messager ne sont pas loin. Après son père, dans cette «sculpture autobiographique», Elisabeth Claus évoque sa mère, sa mémoire, dans un mélange de violence et de tendresse. Elle fait exploser une table de nuit devenue secrétaire, qu’elle met en suspension sur des tiges de métal. Ce « meuble de famille » est le lieu des secrets, du caché, des non dits. Dans les tiroirs ouverts, des lettres, des images, des rebuts. Autour, un filet vient comme un élément graphique mais aussi comme symbole de camouflage, et une voie pour s’évader…. ».
Stani Chaine-(03/07) catalogue EMAP
Secret-taire (200 x 45 x 48cm)
(détail, 20 x 50 cm)
Photos Gérard Mathie
« Toujours dans la continuité autobiographique de la réhabilitation de personnes disparues, E.Claus propose une installation de voiles diaphanes où s’inscrivent des silhouettes suspendues au fil de la vie et de la mort. Couloir sans issues, sinon fictive. Traversées et passage en enfilade où l’empreinte du corps se veut mouvement dans un espace léger, aérien, à la fois réel et fictif ; juste au dessus d’un sol, d’une terre somme toute bien agressifs. »
Stani Chaîne(03/08) catalogue EMAP
Passage
(80 x 180 x 200 cm)
« ….Cette année, le corps devient cabane, nid protecteur où s’abriter ; lieu d’introspection.Le matériau choisi : fibres de sisal et de jute, semble un tissage de veines, un réseau sanguin, jusque dans leurs couleurs. Du souvenir à la réhabilitation, E. Claus passe à l’organique, comme une autre étape de la connaissance de soi, des autres et du temps… »
03/09, catalogue EMAP
Racine de vie
(2.50 x 160 x 150 cm )
Mémoires (2,5m x 3,0m x 3m)
(détail)
Inspirée de la balance romaine, cette installation se déploie dans l’espace et joue.
« Mémoires » vient clore cette période. Ces faisceaux entrecroisés symbolisent des vies. Fragile équilibre entre vie et mort.
L'invitation au voyage
Mon enfant, ma sœur,
songe à la douceur d'aller là-bas vivre ensemble!
Aimer à loisir,
aimer et mourir
au pays qui te ressemble !
... / ...
Beaudelaire
Ici, il s'agit de descendre en soi-même, d'intérioriser. Ce mouvement n'est pas une régression, mais une visite de l'intérieur, plus profond que la peau, qui est limite entre deux mondes; alors, silence et contemplation sont possibles ; se trouver, et trouver l'autre.
Le corps est nid, hutte, accueil, maternel.
La cabane, la hutte, est souvent faite à partir de branches, d'arbres, de feuillages emmêlés. Dans ce travail, j'ai repris une constante chez les êtres vivants : arborescence, ramifications et réseaux qui propagent la vie : L’arbre les développe à l’extérieur, par le feuillage, l’humain, à l’intérieur, par son « arbre vasculaire ».
Mon souhait est que celui qui visite ce « corps » y trouve une respiration.
Mon travail de gravure va dans le même sens: il s'agit de trouver la « veine » du bois (choisi comme matrice) en soulignant les lignes de croissance et les nœuds des branches ; du coup, de nouveaux paysages naissent...
Elisabeth Claus
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