Une performance unique et exceptionnelle
le samedi 15 juin 2019 à 15h00
à l'école vétérinaire 1 avenue Bourgelat 69280 Marcy l'Etoile
L'association Doigt qui Parle Voix Écrite et La Compagnie BOHÈME
présentent une petite forme théâtrale
à partir d'écrits réalisés en communication facilitée
jouée par les auteurs
accompagnés des élèves de la compagnie BOHÈME
mise en scène par Clémence Schirmer
LES COMÉDIENS
Alain (Auteur), Anna, Colette (Auteur), Célestine, Ella (Auteur), Jules, Julien (Auteur), Léa,
Lydie (Auteur), Matéo, Matthieu (Auteur), Roxane, Rémi (Auteur), Zoé (Auteur)
Théâtre : des mouvements sur nos mots, des cabrioles sur notre humour, des sauts de chat sur nos apostrophes,
de la vie tout simplement.
Enfin, nos mots vont être pris au sérieux et seront écoutés.
Enfin, on sera regardé autrement. Enfin, je suis plus, plus, plus. Mais nous n’avons rien à prouver bien évidemment.
Je suis qui je suis. A bas les masques, regardez-nous !
Le temps n’a plus d’importance lorsque l’on est avec moi. Je vous perds dans mon regard et j’aimerais que vous ne pensiez pas à l’instant d’après, encore moins à vos projets qui ne sont souvent que leurre et fuite en avant. Pourquoi regarder l’heure au lieu de prendre le temps, le temps de goûter la vie, ma vie.
Je suis né et ça a été brutal car j'étais bien et j'ai eu très peur, car tout à coup, une force m'a poussé dehors et tout était bruyant, et je n'arrivais pas à ouvrir les yeux.
Ma naissance, je l'ai voulue originale, surprenante, j'ai voulu que l'imprévu naisse avec moi. La fantaisie est mon projet de vie et je m'y tiens.
Je suis un caillou ! Aaaah, dévalant la pente, roulant, rebondissant, et m'arrêtant dans un coin très doux ! Je marque le chemin du petit poucet, j'indique la route, le chemin de ceux qui risquent de s'égarer. Un caillou petit, tout plein d'aspérités, qui ne paye pas de mine mais qui a son utilité avec d'autres cailloux qui ont la même fonction que lui.
Je suis un caillou poreux qui absorbe tout ce qui m'entoure. Je suis un caillou farceur qui roule sous ton pied pour te déséquilibrer. Je suis le caillou dans le soulier qui blesse par son insistance à être là. Je suis un caillou tout rond qui attire pour sa douceur, la main le serre avec joie. Je suis le caillou qui ayant roulé partout, raconte le monde à ceux qui m'écoute.
Un caillou ? C'est drôle ! J'imagine que j'ai roulé sous les glaciers, que je me suis jetée dans un torrent, puis une rivière et un fleuve, enfin la mer, bercée par les vagues, ramassée par une petite fille qui collectionne les cailloux.
Comment être un caillou ? Un caillou sur lequel on marche, sur lequel on se tord les pieds, sur lequel on se blesse, un caillou qu'on lance à la tête de quelqu'un, un caillou qu'on lance en l'air et qui retombe un peu plus loin sous le poids de l'apesanteur ? Alors que je préférerais qu'il s'élève dans le ciel sans retomber …
Je crois que je suis plutôt une ligne horizontale, car mon corps la connaît bien. C’est celle du repos, de la détente, de l’apaisement, mais parfois de l’ennui, du silence, du manque de vie et de mouvement.
Être une ligne droite, une ligne qui monte, une ligne qui descend. Une ligne qui se déforme au gré de mes humeurs. Une ligne qui vit comme moi, qui jaillit et s'élance dans le ciel lorsque éclate ma joie. Une ligne qui hésite, qui rase la terre lorsque je suis malheureuse, même si c'est très rare. Je suis et je serai donc une ligne qui monte au ciel en virevoltant pour que ma joie vous atteigne. C'est moi qui vous montre le chemin, c'est moi qui fais bouger les lignes figées pour les mettre en action. Une ligne de vie que je déploie autour de moi, elle virevolte tant qu'elle disparaît souvent à vos yeux, mais aux miens elle est toujours présente pour tirer toujours plus fort, tirer tout de la vie, tirer encore mieux, toujours plus pour aligner les humains dans un ballet de lignes, tel un mikado géant.
La droite est petite, la courbe immense. Si vous allez en ligne droite vous faites le tour de la terre ! Et moi, dans ma tête, je fais le tour du monde.
Tout est parfait, pas de ligne de fuite, le monde a mes limites.
Comme le carré, j'ai le sens de mes limites et je n'aime pas m'éparpiller.
je préfère les choses nettes et précises, même si je ne nie pas l'imagination ou la fantaisie. Mais j'ai des valeurs, des idées claires sur le sens de la vie.
Et je sais de mieux en mieux ce qui me plaît à l’extérieur. C’est utile le carré comme contenant
Un carré vide ou plein ? À moins que je ne sois sur la frontière du carré, juste sur la ligne comme un funambule, je marche en équilibre en toute sécurité. J'aime cet exercice car j'ai le pied sûr. Il me permet de rester à la fois dedans et dehors, et d'observer le monde sans aucun risque.
Un carré qui enfermerait mes rêves, rien qui pourrait en sortir.
Je ne supporte pas d'être un carré, de jouer aux 4 coins, de me cogner dans chaque angle ! Comment être une figure avec des angles blessants ? Des angles rentrés pas confortables où on se cogne. Des murs droits sans l'espoir d'une petite fenêtre pour voir le ciel, sans aucune porte pour sortir respirer l'air de la liberté. Un carré, cela n'existe pas dans la nature, je pense donc que c'est un objet qui n'a pas sa place dans notre humanité.
Je suis un rond, ça je m'y attendais. Le rond de l'origine, de mon origine. Le rond dont il faut sortir pour vivre. Cercle des éternels recommencements des saisons, des astres qui tournent autour de nous. C’est le hublot qui me permet de voir les hommes tels qu’ils sont, bien mieux que ce qu’ils paraissent.
Aller vers quoi ? Les autres ? Sens obligatoire ?
Non je veux choisir ma vie, décider de ce qui est bon pour moi, aller là où je peux grandir encore.
Je vais de cible en cible. Je suis une flèche qui prend son temps, je ne veux pas prendre n’importe quel chemin. Le chemin que je veux suivre est aussi important que la cible. Je suis la flèche de ma vie.
Si j’étais la terre, je serais triste aujourd’hui, car elle est malmenée, pas respectée.
Si j’étais la terre, je serais en révolte contre tous ceux qui abusent de moi et me maltraite.
Si j’étais la terre, je serais vieille et fatiguée.
Ça gronde à l'intérieur de moi et j'ai besoin de laisser sortir le trop-plein
Pas question de me sentir enfermé dans un foyer ou un poêle !
Les choses voleraient sous mon impulsion. Rien de statique, que du mouvement, de la force, de l'élan. Je vous donne beaucoup d'élan, même si vous ne le voyez pas forcément.
Une escapade aérée ! Des formes qui peuvent changer à loisir. Destruction et fertilisation à la fois. J’aime bien cette idée de cycle, de renouveau. Une terre qui fait grandir, c’est ça que je souhaite être.
Si j'étais l'eau, je coulerais joyeusement dans la plaine, je dévalerais la montagne à grand renfort de bruit, je m'épanouirais tranquillement dans un lac, je nourrirais les poissons, j'abreuverais les humains. Ils viendraient se baigner dans mes eaux, ils feraient avec moi provision de paix et d'énergie. Et je reprendrais mon cours pour partir à l'océan. Et là, c’est moi qui me fonderais dans cet infini de l'eau.
L'eau coule. Moi, je n'ai pas une vie qui coule, les choses ne sont pas fluides pour moi, pas mal d'embûches, de nœuds qui m'empêchent de me faire reconnaître et de m'épanouir. Mon monde n'est pas le vôtre et il y a des frottements, des obstacles qui provoquent des bouchons, parfois insurmontables. Non, la vie pour moi n'est pas toujours un long fleuve tranquille.
Le monde, les gens, les sons, tout cela me fait impression ! Me laisse des traces. Les sons ne sont pas que des mots mais des mélodies de sens, des variations d'humeur. J’aime roucouler, hurler ! Joie de faire sortir de moi toutes ces vibrations qui disent ma colère, ou mon enthousiasme, ou mon dépit. Vous devriez apprendre à décoder toutes nos modulations : elles expriment autant qu'un concert.
En réalité Je choisis mes sons, je les trie, les répertorie, les élimine ou les embellis, je joue avec et je trouve que j'ai beaucoup de chance d'avoir pu développer ce sens si précieux. Tout est son, tout est musique, tout est remaniement perpétuel dans ma tête qui me fait vibrer chaque jour.
En regardant attentivement les choses, on leur donne du sens et, plus la vie a de sens plus elle vaut la peine d'être vécue. Je trouve la vie belle parce que je sais regarder ce qui est beau.
Les images, je les vois, je les invente. Des paysages, mais surtout des visages, des expressions, des couleurs, des formes, Elles sont en noir ou en couleur, elles sont vivantes, elles s'agitent ou je les bloque
Alors je ressens des vibrations, mon corps s'agite, je pousse des cris, tape mon fauteuil. C'est tout mon être intérieur et mon extérieur qui réagit et ressent.
Je crois que je suis très "impressionnable" !!!
Impression papier car j'aime les toucher, les décrocher. Impression d'être avec vous, de vivre, d'attendre le goûter. Impression de vivre des choses différentes et surtout de ne pas être seul mais accepté par vous tous. Impression sans pression car sans attente particulière, juste être là et libre.
Pourquoi la terre est ronde ? Parce que je t’aime.
Pourquoi les glaces sont froides ? Parce que le soleil brille.
Pourquoi je souris ? Parce que c'est toujours la même chanson.
Pourquoi la lune est-elle ronde ? Parce que je le veux.
Pourquoi les fleurs sont de couleurs ? Parce que j'en suis sûr.
Pourquoi je ne peux pas voler ? Parce que j’en ai plein le dos.
Pourquoi nous sommes tous différents ? Parce que tout ceci est inutile.
Pourquoi je suis né en France ? Parce que ils n’ont rien compris au film.
Pourquoi la terre ne change-t-elle pas de sens ? Parce que je me suis réveillée de bonne humeur.
Pourquoi j'aime la vie ? Parce que la vie est belle.
Le miroir renvoie un reflet de moi-même à un instant donné. Si je me retire du miroir, le reflet n'existe plus. Et pourtant, je sais que je suis toujours là. Je regarde de nouveau le miroir, et je réapparais. La disparition et la réapparition de mon reflet a été pour moi quelque chose d'étrange, qui aurait pu me faire douter de mon existence. Je m'approche, le reflet existe. Je m'éloigne, le reflet n'existe plus. Ma vie serait-elle pareille que la vision dans un miroir ? Que veut me dire ce miroir ? J'existe corporellement quand je me vois ? J'existe en esprit quand je ne me vois pas ?
Mon corps est, selon les idées en vigueur, imparfait. Ma main est adroite, réfléchie. Ma tête turbine et mon corps rame.
Je n’ai pas d’âge, je suis au-delà des conventions et des normes.
J’ai encore des valeurs mais je me suis extraite des codes de la société, et quel soulagement de vivre dans ce monde parallèle sans avoir à subir les tensions ambiantes de la société.
Je me sens enfin reconnue pour ma hauteur de vue et pour la profondeur de ma réflexion et de ma vie spirituelle.
Je suis en fait une personne importante ! Colette, ne colle pas.
Chez moi, tout est caché, tout est rentré et pourtant je brille intérieurement d'une lumière que certains peuvent voir, mais qui est caché pour la grande majorité. Je brille malgré ces douleurs qui me fatiguent et qui m'usent à petit feu. Je brille pour vous qui m'entourez. Je suis une étoile comme vous tous. Les mains qui me touchent me confirment mon humanité.
Il y a chez moi le goût du faste joyeux alors, pour me faire remarquer, j'ai toujours mes cintres avec moi, je les exhibe en permanence.
Symbole de mon extravagance, tout le monde me regarde avec étonnement. Je suis un être hors du commun, parce que personne encore n’a su cerner mon mystère. Et pourtant, ça ne m’empêche de m’adapter de mieux en mieux à mon environnement. J’ai dû progresser pour arriver là, car j’ai compris que c’était à moi d’avancer vers vous. Mais je ne franchirai pas une certaine limite. Je n’ai vraiment pas envie de me fondre dans la masse. Ce n’est pas prétentieux. Je préserve ainsi mon bonheur de vivre. J’ai l’impression d’un moment d’éternité, mais le temps passe si vite…
J’ai peur de manger, j’ai peur de me lever, j’ai peur de mourir, j’ai peur de perdre des gens aimés, j’ai peur … enfin on dirait avec ces phrases que j’ai peur de tout mais pas du tout, en fait je crois que ce sont des peurs normales qui finalement ne me posent pas de problème. Je n’ai pas de grande peur démesurée et incompréhensible, je ne vis pas dans la peur, je vis dans un monde joyeux et gai.
J’adore aussi montrer mes jambes, c’est le top d’en avoir de si belles.
Battre les œufs, mélanger mon sourire avec le beurre tendre, ajouter le chocolat, mélanger le tout, sans oublier la levure pour faire monter le plaisir de déguster.
Ella, elle est bien là, elle a des ailes en elle pour aller là où elle a envie, et là où elle a besoin.
Elle a la joie en elle et là est son refuge.
Regardez mon sourire ! Ecoutez ma voix qui vous appelle. Regardez mes yeux qui brillent pour vous séduire.
Je communique, nous communiquons.
Z pour zut car des fois j'en ai marre d'être ainsi.
O pour obéir, car je suis obligée d'obéir ne pouvant me prendre en charge seule et décider moi-même.
E ou é plutôt, pour éclairer, car ne trouvez-vous pas que j'éclaire le monde ?
J'aurais même aimé qu'il y ait un I dans mon prénom, car illuminer c'est encore mieux qu'éclairer. J'ai peur de ne pas vivre assez longtemps pour tout faire, car on ne dirait pas mais j'ai du travail. Je suis la joie de vivre, je danse dans ma tête, je chante l’amour, je crie la souffrance de ceux qui sont dans la peine. Je suis moi, je suis les autres qui vivent autour de moi.
Les choses moelleuses comme un coussin ou un canapé.
Les odeurs de pâtisseries comme une tarte aux pommes.
Les musiques douces à mes oreilles.
L'odeur de la maison.
Les couchers de soleil et les nuages.
Regarder les oiseaux faire des figures en l’air.
Les ombres des arbres l’été.
Les étendues d’eau et regarder au loin.
Cueillir et manger des fruits directement depuis l’arbre.
Do ré mi fa sol… trop facile. Mi figue mi raisin. Rémission.
Je suis à mi-chemin de la révolte ou de la réincarnation. Je suis un inlassable curieux qui veut découvrir le maximum de choses, expérimenter, écouter et discuter avec plein de gens et ma grande famille.
J'ai peur de pas grand-chose. Pourtant, de temps en temps, l'effroi me saisit, des peurs impossibles, comme me retrouver seul dans un coin, comme perdu au milieu du désert.
Là, mon imagination va bon train.
Pourtant je sais que c'est impossible, il y a toujours eu à un moment ou un autre quelqu'un qui s'est occupé de moi, je n'ai jamais été oublié, ou si peu longtemps.
C'est une peur irrépressible et pourtant elle n'a jamais existé.
Elle ne repose sur rien.
Je propose une pâtisserie.
Un gros gâteau car il faut :
Un kilo de farine pour la patience.
Cinq cents grammes de sucre pour l'amour.
Trois cents grammes de beurre pour éviter la peur.
Cent grammes de sel pour chasser les mauvaises intentions.
Une gousse de vanille pour donner du goût au tout.
Je plains ceux qui n'ont pas la chance de me connaître et d'être embarqués dans cette vague d'envie de vivre. J’ai tant de rêves en tête !
Attendre, j'ai l'habitude. J'ai pris l'habitude. Maintenant, je ne qualifie plus les manières d'attendre. J’ai l’impression que nous vivons à contre-courant. Plus vous courrez, plus nous sommes dans l’immobilité et dans l’attente du mouvement. C’est seulement lorsque vous vous posez, que nous avançons et n’attendons plus. Que voulez-vous que j'attende ? Il y a à vivre c'est tout !
Aujourd'hui je vous montre que je peux être calme, contre toute attente !
Mais ce sont les autres qui sont sourds, sourds à tout ce que je leur dis, sourds à tout ce que je voudrais leur transmettre. Les autres, je les entends mais, est-ce que je les écoute, est-ce que j'ai envie de les écouter ? L'écoute me fatigue souvent, car vous qui avez la possibilité de vous exprimer, souvent vous le faites pour des sujets futiles. Pourquoi passer autant de temps à parler pour dire si peu de choses finalement ?
Vos paroles sont secondaires et souvent vos mots sont pauvres pour exprimer qui vous êtes vraiment. J'écoute surtout ce qui vibre de vous, vos belles pensées, vos émotions.
Et à ce moment, je songe, je rêve et je danse sous la lumière blanche. Au moins, la nuit écoute et ne dira rien à personne. J’aime le silence qui vibre de l’essentiel.
Dans cette boîte, c’est nous tous, en pleine cohésion. Chacun a sa place, nous ne formons plus qu’un. Et on ouvre la boîte et chacun repart dans son monde. Mais l’essentiel est préservé. Nous nous aimons ici. La tolérance et le respect règnent. C’est ça qui est fort et qui nous fait repartir tout léger.
REMERCIEMENTS
E.LECLERC LYON Champvert
PMR Transport de personnes
VetAgro Sup
et nos généreux donateurs anonymes