Fil rouge du cycle de conférences 2024-25

Changer notre rapport au monde: croiser savoirs, cultures, sagesses

« On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré. »
A. Einstein

Nous sommes heureuses de vous présenter notre programme. Nous y convoquerons d’autres regards, savoirs, cultures et sagesses pour nous aider, dans les crises actuelles, à repenser notre manière d’interagir avec notre environnement, avec les autres, humains et non-humains.

 

Le rapport au monde de nos sociétés modernes occidentales est  caractérisé notamment par des progrès scientifiques et technologiques qui ont permis des développements de prospérité, de santé, des niveaux d’éducation, … inédits.
Dès l’école, la pensée scientifique, rationnelle, experte, réductionniste, souvent dualiste, favorisant le quantifiable, l’observable, le matériel, les valeurs qualifiées de masculines,  façonne notre rapport au monde. Celui-ci est marqué aussi par un attrait pour la modernité, par des rapports de domination. Ces prismes ont primé sur l’intuition, la perception, l’émotion, l’imagination, l’intégration de la complexité et de l’interdisciplinarité, la vision holistique, la spiritualité, les valeurs dites féminines… Nous avons souvent considéré la nature d’abord comme une réserve de ressources à la disposition de l’homme.

Beaucoup ont cru que la démocratie, la tolérance face à la différence, notre conception de la liberté individuelle comme bien suprême, notre priorité accordée au développement économique,… s’imposeraient de facto à d’autres régions du monde car porteuses de bienfaits indéniables et universels. L’Occident semble avoir pensé que la mondialisation conduirait inéluctablement à un monde en paix et démocratique, évolution qui serait favorisée par le déploiement de communications tous azimuts. 

Or, force est de constater qu’aujourd’hui nos idéaux ont été partiellement détournés et que les évolutions récentes ne donnent pas raison à ce scénario. La guerre est de retour sur nos continents, nos modèles économiques détruisent les conditions de vie sur terre, les inégalités croissent à nouveau dans et entre les pays, la santé mentale dans nos pays soi-disant progressistes est au plus bas, les discours se radicalisent et la société se polarise de plus en plus, notre modèle de démocratie est malmené dans de nombreux pays, …     

Que pourrions-nous (ré-)apprendre d’autres savoirs, cultures, sagesses, que nous aurions oublié ou négligé, dans l’euphorie des bienfaits du progrès scientifique et technologique et du développement économique ? Pourrions-nous, avec humilité, reconsidérer notre rapport au monde, l’enrichir en écoutant d’autres voix, en suivant d’autres voies ? Pourrions-nous ainsi améliorer notre compréhension, nuancer nos perspectives, réévaluer nos croyances et pratiques, transformer notre interaction avec le monde et de la sorte ouvrir des possibilités plus inclusives et durables?

Certains conférenciers nous inviteront à repenser nos préjugés et stéréotypes, pour mieux dialoguer avec l’autre, le différent, à pratiquer la nuance, à prendre en considération les différentes perspectives culturelles dans les dialogues et dans le domaine de la santé mentale. 

D’autres attireront notre attention sur les richesses de la sagesse et des savoirs des peuples autochtones, et nous rappelleront que certaines réponses aux défis contemporains résident sans doute dans les pratiques et philosophies ancestrales négligées par le monde moderne, y inclus dans d’autres rapports à la propriété que les nôtres. La reconnaissance et l’ intégration de ces savoirs dans les sciences, l’économie, la politique, pourraient ouvrir la voie à des solutions innovantes et durables, réconciliant développement économique, préservation de l’environnement, respect de la dignité humaine et du vivant.

Que pouvons-nous par ailleurs apprendre des animaux, de leur rapport au vivant, à l’art ? Quels apports l’éthologie nous offre-t-elle dans la compréhension de notre proximité avec les animaux autres qu’humains et, plus globalement, de notre interdépendance avec tout le vivant?

On a longtemps considéré que les deux hémisphères du cerveau étaient le siège d’activités cérébrales différenciées. Les récentes recherches en neurosciences nous invitent à sortir de cette pensée binaire et à découvrir  des richesses insoupçonnées de notre cerveau.

Pour appréhender la complexité d'un monde de plus en plus fragmenté et chaotique, la géopolitique traditionnelle doit intégrer l'humain avec  ses composantes subjectives telles que la mémoire, la perception, l’émotion, la culture...

Nous sommes confiantes que les contributions de conférenciers variés, de qualité, nous aideront à repenser notre rapport au monde de manière plus holistique et nuancée, à renforcer notre capacité à embrasser la diversité, à reconnaître notre interdépendance avec toutes les espèces vivantes, à contribuer à un monde plus juste, résilient, harmonieux.