Journées européennes du patrimoine 19 septembre 2021
En partenariat avec le service du patrimoine de Moulins Communauté et du CDAD 03, le tribunal judiciaire de Moulins a participé aux journées européennes du patrimoine le dimanche 19 septembre 2021.
Le tribunal judiciaire de Moulins occupe un prestigieux édifice qui abrita pendant 150 ans un collège de jésuites, l’un de ces hauts lieux d’éducation où l’on apprenait en classe de rhétorique l’art de l’éloquence. Le théâtre, moyen le plus abouti de cet apprentissage, était l’objet de cours hauts en couleur, ponctués de répétitions et de représentations.
La compagnie « La Parade » a fait écho à cette transmission de l’art de dire, de se mouvoir et de persuader lors de 3 représentations consistant en une présentation publique du collège. Un maître a sélectionné deux élèves chargés d’effectuer face au public des démonstrations de leurs matières préférées.
Après une courte introduction du maître rappelant la fonction et les usages du collège, chaque élève s’essaie en direct à l’art de la rhétorique. Prenant pour exemple « o rage o désespoir », célèbre tirade de Corneille auteur bien connu de cette période, le maître dirige ses élèves dans la pratique de l’alexandrin.
Un des élèves présente alors son « morceau choisi » : l’art de la rhétorique est l’art de l’éloquence, l’art suprême de la parole qui s’appuie sur le poème tragique. Admirateur de Jean Racine, autrefois élève jésuite lui-même, l’élève se lance dans une grande tirade de Phèdre. Scandale pour le maître : devenir homme de lettres n’est pas le destin idéal pour un élève du collège.
Les choses semblent mieux tourner avec le second élève qui souhaite présenter en direct une démonstration philosophique. Un aspect noble de l’enseignement : la logique, l’art de débattre et d’argumenter, d’échafauder des raisonnements. Le second élève se jette à corps perdu avec son camarade complice dans une scène absurde de grand docteur de Molière (le mariage forcé).
Le maître, désabusé mais tout de même fier de ses deux élèves, conclut la séance.
63 personnes ont assisté aux représentations théâtrales qui se sont déroulées dans la salle d'assises, le temps très pluvieux de ce dimanche n'ayant pas permis d'utiliser la scène montée en plein air dans la cour du palais de justice.
En parallèle des représentations théâtrales, a été proposée aux visiteurs la découverte du plafond de l’ancienne bibliothèque des jésuites (actuellement salle d’audience civile du tribunal judiciaire) peint par Giovanni GHERARDHINI au XVIIème siècle dont l’histoire leur a été contée par une guide conférencière.
100 personnes ont découvert la fresque de l'Assomption.