Medias

Des articles publiés ces dernières années dans la presse et des citations d'interviews, ...


Le coût du travail au noir en France

Dans une étude publiée en 2021 dans la revue  Economie & Statistiques de l'INSEE, nous exploitons une enquête originale sur le travail dissimulé en France (Enquête pilote auprès des ménages sur la fraude), collectée conjointement avec l’enquête Conditions de Vie et Aspirations du Crédoc. Elle nous permet de chiffrer le taux de travail dissimulé à 3,8% de l'activité totale (intervalle de confiance de 3,0%‑4,6%) et à environ 2.3 % de la masse salariale totale, soit environ 20 milliards d'euros (intervalle entre 16 et 24 Md€). En appliquant un taux de cotisation patronale de 25% (pour une borne basse) et un taux de cotisation salariale de 22%, on obtient donc une perte (fraude sociale) de 9,4 Md€ (intervalle entre 7,4 et 11,4). Le HCFiPS (Haut conseil pour le financement de la protection sociale) et l'ACOSS (Agence centrale des organismes de sécurité sociale) estiment ce manque à gagner entre 6 et 8,4 Md€ selon les études et les années (différentes analyses publiées depuis 2018), mais rappellent qu'il s'agit d'une fourchette basse (affirmation soulignée par la Cour des Comptes qui chiffrait cette perte à plus de 20 Md€ en 2012). Avec cet ordre de grandeur, on peut dire sans malice que régler le problème du travail dissimulé financerait l'essentiel du déficit du système de retraites annoncé par le gouvernement pour justifier sa réforme (100 Md€ sur 10 ans). Quelques un de ces éléments sont repris dans Ouest France.


Prise en compte des comportements dans la décision publique grâce à la recherche et aux formations en sciences sociales et comportementales (octobre 2022)

Une tribune co-signée dans Le Monde avec cinq collègues (Yannick Gabuthy, David Masclet, Marie Claire Villeval, Marc Willinger et Jérôme Wittwer) appelant les pouvoirs publics à mieux tenir compte des comportements en mobilisant davantage les chercheurs en sciences sociales et comportementales pour l’élaboration des politiques publiques. Egalement un coup d'éclairage sur nos formations d'excellence comme le Magistère d'évaluation des politiques publiques de Bordeaux (MAGEVAL).

La réforme de l'assurance chômage: nouvelle source de débat chez les économistes (octobre 2021) 

Dialogue de sourd chez les économistes? Une tribune atterrée et sa réponse. On retrouve des lignes de démarcations plus nettes que lors du débat sur la dette COVID...


Les anti-vax: l'expression d'une radicalisation qu'il est urgent de comprendre (juillet 2021)

Grâce à la nouvelle enquête COV-POP (voir onglet COVID19), nous avons établi le profil des 'antivax', qui diffère entre autre de celui des 'hésitants' à la vaccination. Les premiers résultats sont publiés dans une tribune dans Le Monde

L'éternel retour du débat sur les trappes à inactivité (octobre 2020)

Mon étude de 2011 avec Karina Doorley serait utilisée par le gouvernement pour indiquer qu'il existe des trappes à inactivité chez les jeunes en France, argument donné contre l'extension du RSA pour lutter contre la pauvreté grandissante en temps de crise COVID (voir l'excellent article de Thomas Deszpot sur ce débat). Cette utilisation est abusive. Nous montrons certes un effet désincitatif du RMI à 25 ans, mais faible et confiné à ceux sans aucun diplôme, donc aucun signe d'une trappe massive. Il est possible que certains anticipent et vivent d'aides diverses avant leurs 25 ans, de sorte que l'effet mesuré par une discontinuité du taux d'emploi à cet âge est une sous-estimation, mais pour l'instant rien ne démontre que l'effet total est important. De plus, le faible effet à 25 ans dans la période RMI disparaît à partir de 2009 grâce au RSA activité (aujourd'hui Prime d'Activité), comme montré dans une autre étude avec Augustin Vicard. Il n'existe donc pas de preuve empirique d'un risque majeur à étendre le RSA aux moins de 25 ans (extension nécessaire pour limiter la très forte pauvreté de ce groupe démographique) ou à  rendre le paiement du RSA automatique, dans l'esprit d'un revenu universel (les technologies modernes permettent un paiement en temps quasi réel quand quelqu'un perd son salaire ou ses indemnités chômage). 

Le futur modèle économique et industriel devra prendre le contre-pied de l’actuel (mai 2020)

Réflexion sur le futur modèle économique post-COVID dans Le Monde.

L'urgence d'une revalorisation des salaires de la fonction publique (janvier 2020)

Article dans Le Monde: La réforme des retraites a relancé le débat sur la rémunération des fonctionnaires. Nous chiffrons de manière très précise l'écart de rémunération horaire à caractéristiques constantes entre un salarié du privé et du public, en mobilisant une énorme base de données administrative sur 25 ans. 

Mesurer les inégalités dues aux très hauts revenus...grâce à l'économie du vin! (novembre 2018)

Présentation à la conférence américaine des économistes du vin, l'AAWE, sur comment mesurer les inégalités créées par les très hauts revenus sur deux siècles grâce au prix des grands crus du Bordelais...

Pauvres = pognon de dingue? (juin 2018)

Tribune dans le Monde pour passer en revue les arguments du débat sur l’inefficacité et le coût des aides sociales en France (suite aux déclarations sur le « pognon de dingue » que coûterait les pauvres de ce pays). Le constat est que le système social français coûte cher, en effet, mais il permet d'abaisser très significativement la pauvreté. Au regard des comparaisons européennes, le ratio 'réduction de la pauvreté' sur 'coût des aides sociales' est plutôt bon en France et témoigne d'un système relativement efficace. Des améliorations possibles sont néanmoins suggérées.

La protection sociale du futur (Journées de l'Economie, Lyon, 2017)

Intervention aux journées d'économie de Lyon, les JECO: pistes de réflexion sur les réformes en cours et certains aspects de la protection sociale du futur, dans un monde où l'emploi se réinvente et où le temps non-marchand doit être réinvesti collectivement.

Propositions pour lutter contre la pauvreté (avril 2017)

Interview sur RTL suite à la sortie de la note du CAE sur la pauvreté proposant une refonte d'ensemble des minima sociaux, l'extension aux moins de 25 ans et une automatisation du versement des aides s'appuyant sur le système des Déclarations Sociales Nominatives utilisées pour le futur prélèvement de l'impôt sur le revenu à la source.

Pression fiscale: transparence et équité (juillet 2016)

Suite au rapport sur le budget présenté par la députée Valérie Rabault à l’Assemblée Nationale le 29 juin, on parle à nouveau de matraquage fiscal des classes moyennes. Le rapport montre que les ménages ont supporté les deux-tiers de la hausse d’impôt de 156 milliards entre 2007 et 2015, contre un tiers pour les entreprises. Que se cache derrière ces chiffres ? Nous montrons que l’iniquité concerne aussi la répartition entre ménages, et le manque de transparence des politiques redistributives. A lire dans la Tribune.

L'impôt à la source pourrait stimuler l’activité (avril 2016)

Par Ingrid Feurstein, Les Echos. L’année de transition, en 2017, devrait inciter les Français à travailler plus. Des économistes chiffrent l’impact à 80.000 emplois et à 0,4 point de PIB. Ce chiffre est également repris par l'Obs ou l'Express.

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Le RSA jeune mérite d'être essayé (mai 2016)

Mise au point sur le débat concernant la pauvreté et l'extension des minima sociaux aux jeunes - à lire en ligne dans la revue Esprit.


Le RSA jeune pour bientôt? (avril 2016)

Dans un rapport rendu le 18 avril 2016, le député Christophe Sirugue plaide pour une simplification des minima sociaux, à travers la mise en œuvre d’une  « couverture socle commune », laquelle serait ouverte aux jeunes. Une extension des minima sociaux aux 18-24 se profile enfin à l'horizon.... Voir commentaires dans Ouest France et  l'Express


L'amendement Ayrault sur la fiscalité ne doit pas être repoussé (déc. 2015)

Une ristourne de CSG comme avance de la nouvelle Prime d'Activité (remplaçant en 2016 la PPE et le RSA-activité)? Bonne idée pour éviter le non-recours massif (2/3 des ménages éligibles au RSA-activité de le percevaient pas). Problème: sans une véritable CSG "négative", on ne peut payer l'intégralité de la Prime dans certains cas... il faut donc demander le 'bout qui manque' aux CAF au risque de générer encore du non-recours. La mesure va pourtant dans la bonne direction en injectant de la progressivité. Voir l'article dans le Monde.

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Le bricolage fiscal est de retour (sept. 2015)

Substituer à la prime pour l’emploi (PPE) et au RSA-activité une CSG progressive ne pourrait remplacer qu’une partie de l’aide en emploi. Il va donc falloir créer une CSG négative. Ou bien attendre le fameux prélèvement à la source, afin de restaurer la PPE comme véritable impôt négatif permettant de recréer de la progressivité dans la première moité de la distribution des revenus. 

Voir l'article dans le Monde (encart à droite).

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Interview pour la nomination au prix du meilleur jeune économiste 2015 (le Cercle des Economistes - le Monde): "La rhétorique politicienne décide des réformes" (mai 2015)

Interview au Monde à la suite de la remise du Prix du meilleur jeune économiste 2015: un petit tour d'horizon sur l'analyse des politiques publiques en France et sur mes travaux récents sur impôt et RSA. L'idée était aussi de dire que malgré les outils sophistiqués d'aide à la prise de décision, les décideurs politiques continuent de réformer en cherchant un compromis politique ou une rhétorique de l'action, s'éloignant ainsi considérablement des scénarios cohérents de réformes que peuvent proposer les économistes. Un recours plus systématique aux analyses d'impact serait pourtant souhaitable, notamment l'utilisation des expériences randomisées, des expériences "naturelles" ou de la microsimulation de réformes fiscales (simulations informatiques de tous les impôts, aides sociales, aides familiales, etc., connectées à des bases de données représentatives du pays et permettant de reproduire l'impact 'grandeur nature' du système existant ou de réformes ). Lire l'interview (pour les abonnés du Monde) ou cliquer sur l'image à droite. 

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Les petits pas du « grand soir » fiscal (juillet 2015)

Courant juillet 2015, les allocations familiales (AF) sont mises sous condition de ressources pour les ménages gagnant plus de 60 000 euros par an. Dans un article (et la note IDEP Analyses n°6), Alain Trannoy, Adrien Pacifico et moi-même analysons cette modulation des AF ainsi que l'abaissement du plafonnement du quotient familial (QF) intervenu en 2013-14. Nous montrons que le cumul de ces réformes conduit à un nouveau système où la compensation fiscale par enfant est quasiment forfaitaire pour les foyers de contribuables. Il s'agit donc d'un basculement éthique en France avec la fin du principe du quotient familial et son remplacement par un principe forfaitaire. Si tel est le cas, pourquoi ne pas simplifier et supprimer le QF et les AF pour les remplacer par un "forfait enfant" (par exemple sous forme de crédit d'impôt)?... Notre analyse critique montre que dans l'ensemble, tout de même, les réformes fiscales du quinquennat Hollande ont augmenté la progressivité du système fiscal et semblent préparer le terrain pour une vraie réforme d'ensemble. Voir l'article dans le Monde

Retenue à la source : l'année blanche pour sauver la rose... et booster l'économie

Je reviens sur le prélèvement à la source (PAS), en insistant sur l'urgence d'un impôt contemporain aux revenus. Une manière d'aboutir à ce PAS est l'année blanche, finalement annoncée par le gouvernement pour 2017. Les français paieront en 2017 l'impôt sur les revenus 2016, en 2018 sur les revenus 2018. Pas d'arrêt dans la collecte de l'impôt donc pas de trou budgétaire. Et les revenus de 2017 ne seront pas imposés. Cela aura à coup sûr un effet dopant sur l'offre de travail et l'activité économique: reprendre un travail en 2017 = tax free, prolonger d'un an avant la mise en retraite = tax free, augmenter son activité d'indépendant = tax free. Cahuc et Carcillo ont montré que la réforme Sarkozy de défiscalisation des heures sup n'avait pas eu d'effet significatif. Mais il s'agissait d'une réforme à la marge: ici on parle de la défiscalisation de tous les revenus. Sans être fanatique d'une politique de l'offre, on ne peut pas non plus nier l'existence (et l'intérêt) d'un effet positif sur l'offre globale (et donc l'activité, l'emploi et les recettes fiscales). Dans la Tribune.


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Prélèvement à la source : l’année blanche en 2016 pour éviter un quinquennat noir

Le débat sur le prélèvement à la source fait rage. Nous donnons ici un argument en faveur de l'année blanche: les revenus étant entièrement défiscalisés pendant un an, cela ne peut manquer de créer un peu d'activité supplémentaire. L'effet ne sera peut-être pas spectaculaire. Mais les chiffrages réalisés avec E.Lehmann et A.Trannoy - sur la base d'une borne très basse de l'expérience islandaise - montrent que l'impact sur l'emploi devrait générer des recettes de CSG, TVA, cotisations sociales, etc, qui compenserait largement le coût de la fraude/optimisation fiscale éventuelle

Lire l'article dans le Monde et une reprise dans l'l'Express, voir aussi ci joint.

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Prime d'Activité: entre espoirs et regrets (mars 2015)

Sous l’impulsion de Martin Hirsch, le gouvernement précédent avait créé le RSA, un aménagement du RMI permettant de cumuler de façon pérenne l’aide sociale avec des revenus d’activité. F. Hollande veut également marquer son quinquennat d'une réforme sociale aux accents incitatifs. Dès 2013, le rapport « Sirugue » avait posé les bases d’une Prime d’Activité devant remplacer la Prime pour l’Emploi (PPE) et le RSA-activité. Pourtant, deux ans plus tard, les modalités exactes de cette réforme ne sont toujours pas décidées, comme le montre l’imprécision de Manuel Valls lors de la présentation officielle du 3 mars dernier. Peut-être parce que la Prime « Sirugue » est brusquement ressortie de la boîte à idée après que le Conseil Constitutionnel a censuré la proposition d’allègement de cotisations salariales en été 2014…Un plan B, donc, qui vise lui-aussi à accentuer les compléments de revenus autour du SMIC. Mais a-t-on vraiment besoin d’augmenter les incitations au travail ? ...lire l'article du Monde

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RSA et travail des jeunes (sept. 2012)

L’éligibilité aux minima sociaux est soumise à un critère d’âge : avant 2011, les jeunes de moins de 25 ans et sans enfants n’étaient pas éligibles au RSA, tout comme ils n’étaient pas éligibles au RMI avant juin 2009 (date d’entrée en vigueur du RSA). Cette restriction s’appuie notamment sur la crainte que l’accès au revenu minimum décourage certains jeunes de rechercher un emploi. Avec Augustin Vicard (INSEE puis DARES), nous comparons donc le taux d’emploi avant et après 25 ans pour évaluer l’ampleur de cette désincitation au travail autour du seuil d’âge ainsi créé. Si elle existe, cette désincitation devrait se traduire par un fléchissement du taux d’emploi des jeunes juste après 25 ans, puisque le gain à l’emploi de certains jeunes serait plus faible à partir de cet âge. Or, aucune rupture dans les taux d’emploi à 25 ans n’est repérable pour les jeunes célibataires sans enfant ayant au moins un CAP ou un BEP. Une très légère rupture dans les taux d’emploi est décelable pour les jeunes les moins diplômés (ayant au mieux le brevet des collèges) pour les années d’avant crise où le RMI est en vigueur (2004-2006) et s’estompe ensuite.

Liens : note de l’INSEE ; article dans Le Monde ; repris un peu partout et même…sur TF1 !

Divorce et travail des femmes (nov. 2012)

L’Irlande est le dernier pays occidental à légaliser le divorce. Dans un article publié dans la European Economic Review, L. Gonzalez, C. Keane, B. Ozcan et moi-même comparons la situation avant et après l'introduction du droit à divorcer dans ce pays pour évaluer l’effet sur le travail féminin. Nous utilisons les ménages religieux (la moitié du pays) comme groupe de contrôle, effectivement peu concernés par les séparations ou les divorces et partageant le même « trend » croissant du taux d’emploi féminin. L’effet est assez fort : la simple existence du divorce augmente de 4 à 7 points de pourcentage le taux d’emploi des femmes mariées non-religieuses. Le temps domestique ne semble pas diminuer et c’est donc sur le temps libre (loisir, travail associatif, etc.) que la recherche d’indépendance financière se fait, diminuant possiblement le bien-être des irlandaises… L'article est repris dans des journaux irlandais et d'autres pays anglophone.

Liens : Sunday Times (Irlande), 2010 ("Hello divorce, goodbye Mammy’s free time"); daily Telegraph, 14/11/2012, p.13, Rosa Silverman; Irish Independent, 13/11/2012

L’impôt peut-il rendre heureux ? (déc. 2012, fév. & avril 2013)

Une question qui peut faire sourire. Mais les chercheurs perdent ils leur temps à étudier le bonheur, qui pour la plupart des gens semble l’essentiel et le but de la vie ? Avec mes collègues de l’IZA, nous utilisons le panel socio-économique allemand (GSOEP) et notamment des informations sur le bien-être des individus telles que celles utilisées depuis longtemps en psychologie. Les personnes interrogées nous renseignent entre autres sur leur niveau de "satisfaction dans la vie", mesuré sur une échelle de 1 à 10 (d'autres études ont démontré la grande corrélation de cette mesure subjective de bonheur avec des indicateurs plus objectifs du bien-être mental et psychique). Nous connaissons également leurs revenus, les montants d'impôt payés et divers déterminants du bien-être (niveau de santé, situation familiale, sur le marché du travail, âge, etc.). Il est donc possible d'utiliser des méthodes statistiques standards pour mesurer l'impact simultané de toutes ces variables sur le bien-être individuel. En particulier, on peut estimer l'impact du montant d'impôt sur le revenu payé toutes choses égales par ailleurs, entre autre à niveau de revenu (net d'impôt) donné. Notons que, parmi les variables explicatives, impôt et revenu sont liés de façon parfaitement déterministe à travers les règles de calcul fiscal. Pour identifier l’effet propre de l’impôt, nous utilisons donc les changements de législation fiscale au cours du temps. Le panel permet en effet de suivre les mêmes individus sur presque trente ans, et ainsi d'observer l'impact des variations de niveau de prélèvement fiscal auxquelles ils ont été soumis. L'étude conclut à un impact positif de l'impôt sur le bien-être à niveau de vie constant, c’est- à-dire à niveau de revenu net d’impôt constant. C’est donc un effet "conditionnel" ou résiduel, qui s’ajoute au fait que l'impôt a quand même baissé notre bien-être en diminuant notre pouvoir d’achat (et oui, faut pas rêver..). L’effet cumulé est probablement négatif, mais l’effet spécifique que nous mettons en lumière dans cette étude est positif: il montre qu’en moyenne, les allemands préfèrent une situation où l’on gagne 120 et paye 20 d’impôt que celle ou l’on gagne 110 et paye 10. Cet effet montre donc qu’il n’y a pas de rejet ou de défiance démesurée vis-à-vis des prélèvements obligatoires et, au final, de l'Etat. Au contraire, les gens semblent percevoir qu’une partie de cet impôt leur revient sous forme de biens ou de services publics, de satisfaction morale à aider les plus pauvres grâce à un système progressif et redistributif, du sentiment d'appartenir à une collectivité, etc.

Liens : interview dans Wall Street Journal ; article dans Le Monde ; interview dans Liberation

Effet redistributif des baisses d’impôt (juin 2002)

Baisser les impôts plutôt que rétablir les balances publiques? Ca ne date pas d'hier? En 2002, avec François Bourguignon, nous simulions grâce au modèle SYSIFF l'objectif affiché de Jacques Chirac de réduire de 30% l'impôt sur le revenu d'ici à 2007. Nos simulations se basaient sur plusieurs scénarios qui mettaient en évidence la dimension inégalitaire de cette mesure. Si on prend la solution la plus simple qui est d'alléger les impôts de tous les contribuables de 30%, le 1% de ménages le plus riche bénéficiait de 23% de la baisse de l'impôt tandis que la moitié la plus pauvre des Français ne bénéficiait que de 3% de cette même baisse. Un peu de redistribution était néanmoins permis par un scénario où la Prime pour l'Emploi (PPE) était renforcée.

Liens : article dans Le Monde, 1er juin 2002, Virgine Malingre ("Deux économistes jugent la réforme de l'impôt inévitablement inéquitable") ; reprise dans Libération