BIOGRAPHIE

Alfonso Castelao est né à Rianxo près de Pontevedra en 1886. Ecrivain, dessinateur, caricaturiste et homme politique, Castelao peut être considéré comme l'un des pères du nationalisme galicien.

Tout jeune, il quitte avec sa mère sa terre natale pour l'Argentine afin d'y rejoindre son père dans l'émigration; la famille rentre au pays en 1900. Après des études de bachelier, il étudie la médecine à l'Université de Saint Jacques puis à Madrid. Pendant cette période il participe à la fondation de l'hebdomadaire El barbero municipal où il critique le régime et le caciquisme puis à Vida Gallega.

               

                          

  - Ce garçon est très intelligent.       

 - Dommage qu'il ait l'accent galicien !

   Discours politique.                  

        L'échec de l'immigration.

 Mais lors du gouvernement de droite dirigé par Alejandro Leroux, il est assigné à résidence à Badajoz. En 1936 il se présente à nouveau aux élections sur les listes du Front Populaire et est réélu. Il soutient activement le projet de statut d’autonomie de la Galice qui est largement ratifié par les galiciens par référendum le 28 juin 1936 (98% des voix).

Le 18 juillet survient le coup d'état franquiste. Castelao est alors à Madrid ou il doit faire approuver le statut de la Galice par les Cortés (Chambre des députés).

En 1940 il s'exile à New-York, La Havane puis s'installe à Buenos Aires et participe à de nombreuses initiatives culturelles, déploie une intense activité pour fédérer la résistance antifranquiste en exil et y écrit son livre fondamental Sempre en Galiza (La Galice toujours) où il précise sa démarche nationaliste .

Ses derniers albums Galicia Mártir (1937), Atila en Galicia (1937), Milicianos (1938) sont l'expression des horreurs de la Guerre civile; ils ne sont pas sans rappeler Goya et ses "Désastres de la guerre".

 

"Ils brûlent, volent et tuent en ton nom". 

Pour la Patrie, la religion, la famille.

  La dernière leçon du maître.       

     Cela leur apprendras !

En 1946 il est envoyé à Paris pour faire partie du gouvernement républicain en exil présidé par José Giral.

Il retourne à Buenos Aires où il décède le 7 janvier 1950.

Un hommage lui fut rendu en 1964 à l'occasion du Jour des Lettres Galiciennes.

Ses restes furent rapatriés et enterrés en 1984 au Panteón de Galegos Ilustres dans le Musée du Peuple Galicien avec la reconnaissance des institutions et des partis politiques, ainsi que de la société civile galicienne.

Photo: Castelao lors d'un meeting.

UNE OEUVRE RICHE ET VARIÉE

Alfonso Castelao s'est manifesté par une importante production graphique, dessins et caricatures complétés par des textes aigus peignent la Galice paysanne, le caciquisme, les pauvres gens, les aveugles, les désemparés, la misère du peuple, l'immigration d'un point de vue critique et réaliste mais avec une fine touche humoristique.

Ecrivain et romancier. Son oeuvre, profondément marquée par son pays n'en est pas moins très ouverte sur le monde et les grands problèmes de société. Dans le domaine littéraire, citons: Cego da romería (1913), Un ollo de vidro. Memorias dun esquelete (1922), As cruces de pedra na Galiza, Cousas (1929), Cincoenta homes por dez reás (1930, Os dous de sempre et Retrincos (1934), ainsi qu'une pièce de théatre "Les vieux ne devraient pas tomber amoureux" (1941).

Il s'est aussi intéressé au patrimoine c'est ainsi qu'il réalisa une importante étude sur les calvaires de Galice (As cruces de pedra na Galiza). Lors de son voyage en Bretagne (1929), il a parcouru quatre mois durant les chemins de la vieille Armorique et s'est livré à une minutieuse comparaison entre les calvaires des deux pays, les enclos paroissiaux notamment Saint Thégonnec, Guimiliau, les ex-votos, prêtant une attention particulière à l'expression du mythe jacobéen et aux gwerzou telle celle de Yann Derrien. Les 150 gravures ont été publiées sous le titre Album de Bretaña et sont actuellement conservés au musée de Pontevedra.

 Alfonso Castelao a aussi réalisé des tableaux plus bucoliques tels ce paysage maritime ou cette joyeuse "Ronde enfantine".  

CARLOS NUÑEZ ÉVOQUE ALONSO CASTELAO:

« L'âme galicienne est emplie de références à l’imaginaire celtique. La Galice décrite par Alfonso Castelao dans les années 40, a été inspiré par des bouquins bretons... La personnalité galicienne, son identité, se sont retrouvées grâce aux repères donnés par la Bretagne. On a retrouvé dans la bibliothèque de Castelao un bouquin en français, d’Anatole Le Braz, complètement annoté, où Castelao avait traduit tous les mots de la tradition bretonne pour identifier les points communs entre la Bretagne et la Galice ! »

     (Entretien mars 2006).