Le scout n’est-il pas, par définition, l’homme qui campe et qui décampe, c’est-à-dire l’homme qui est toujours libre, dégagé, prêt à partir, prêt à s’installer et toujours provisoirement, au gré des circonstances, c’est-à-dire de la Providence ?
Eh bien, si nous campons, si nous faisons camper nos garçons, ce n’est pas simplement pour les mettre en contact avec la nature, c’est aussi et finalement, surtout peut-être, pour leur donner et pour leur imprimer pour toute la vie, cette mentalité de campeurs, c’est-à-dire d’homme vraiment libre, qui ne tient à rien, pas même à sa tente, et qui, par conséquent, est toujours prêt.
Père Jacques SEVIN, Pour penser scoutement, 1932Ce n'est pas difficile ; ce n'est pas audacieux ; ce n'est pas présomptueux de promettre qu'on veut faire tout son possible pour servir Dieu, aider son prochain, obéir à la Loi. Ce n'est pas difficile parce que tu ne promets pas de ne jamais faillir ; tu ne promets pas de ne jamais désobéir, de ne jamais te tromper ; cela tu ne le pourrais pas, car tu n'es pas un saint ; pas plus que moi ; pas plus que nous. Tu promets seulement de faire tout ton possible... ce que tu peux ; comme tu peux ; de ton mieux. Devant ce feu tranquille, viens faire ta Promesse. La Promesse est une force ; une direction que tu donnes à ton effort. Et l'effort te conduira d'effort en effort, à travers la vie, jusqu'au but que tu t'es proposé.
La Promesse est une force.
Quand tu l'auras faite, tu ne seras pas meilleur ; tu seras plus fort. Et s'il t'arrive un jour d'hésiter, de ne pas très bien savoir si telle chose est faisable ou si elle est de celles qui ne doivent pas se faire, tu te souviendras qu'un soir, devant un feu tranquille, à l'heure où les clartés se voilent, où les bruits s'apaisent, au milieu de camarades qui avaient le même idéal que toi, tu as promis de servir Dieu, et tu n'hésiteras plus. Tu sauras si la chose est faisable ou si elle est de celles qui ne doivent pas se faire.
La Promesse est une force.
Tu ne seras pas toujours aussi bien disposé qu'aujourd'hui. Tu n'auras pas toujours cette joie débordante ou cette calme sérénité, parce qu'il y a des tourmentes dans la vie, de grandes lassitudes, des chagrins d'enfants et des tristesses d'adultes, de soudaines incertitudes. Alors, peut-être, par un triste matin d'une triste journée tu te diras : « À quoi bon tout cela?.. » et puis tu te souviendras qu'un soir, devant un feu tranquille, à l'heure où les clartés se voilent, où les bruits s'apaisent, au milieu de camarades qui avaient le même idéal que toi, tu as promis de servir Dieu. Et tu ne diras plus : « À quoi bon tout cela ? », mais parce que tu n'as qu'une parole, parce que ton âme est simple et droite, parce que tu ne peux servir deux maîtres, ni obéir à deux lois qui se contredisent, tu resteras fidèle à ta Promesse : tu serviras Dieu, tu aideras ton prochain, tu obéiras à la Loi.
La Promesse est une force.
D'autres l'ont faite avant toi. D'autres la feront après toi. Et c'est toujours la même chose ; la même discipline qu'on s'impose librement ; la même obéissance et le même service qu'on choisit librement. Librement tu es venu parmi nous et librement tu as marché dans nos rangs. Tu connais les éclaireurs, leur Loi, leur idéal. Tu sais ce que tu dois être : un garçon simple et fort, actif et joyeux. Tu sais ce que tu dois devenir : un homme simple et fort, actif et serein. Tu sais tout cela et tu le veux ainsi.
Devant ce feu tranquille, viens faire ta Promesse. »
1er Livre de LézardMais ...
I. Sois résolu à dire souvent la même chose.
Cela signifie également qu’un chef doit être prêt à souvent répéter les choses. Ainsi un chef doit faire preuve de persévérance dans l’éducation.
II. Le sage tourne 7 fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Le Chef tourne 7 fois un mot de colère dans sa bouche, puis il l’avale sans rien dire.
III. Si tes garçons peuvent t’admirer en tout, tu seras pour eux un vivant signe à suivre.
Donner l’exemple est le meilleur moyen d’éducation.
IV. Quand tu t’es trompé, dis-le.
L’erreur est humaine, ce n’est pas parce qu’on cherche à donner l’exemple qu’on ne peut se tromper.
V. Devant les choses dures, il n’y a que le premier pas qui coûte.
Et ce pas, c’est le chef qui doit le franchir, les autres le suivront.
Lors d’un épouvantable orage, personne ne veut sortir de la tente… C’est le chef qui sortira le premier afin de retendre le bivouac, d’aller ramasser du bois afin de le faire sécher ! C’est vrai pour le chef de patrouille, pour le chef de troupe avec ses assistants.
VI. Il n’y a que deux sortes d’âmes : celles qui entraînent et celles qui se laissent remorquer.
VII. Que ton âme soit toujours en tenue, la plus belle qui soit pour elle : la grâce sanctifiante.
« Le scout est pur dans ses pensées, ses paroles et ses actes… » Cela implique beaucoup de choses :
VIII. Si la troupe ou la patrouille ne marche pas, c’est la faute pour ¼ à trente-six choses et pour ¾ au Chef.
Cette sentence est à retenir, pour tout chef qui aurait tendance à croire qu’untel à fait louper une activité, que c’est à cause du mauvais temps que le moral n’y était pas, ou toute autre chose de la sorte.
IX. Le vrai chef est celui qui fait vouloir quelque chose à quelqu’un.
Le chef n’impose pas, il suscite. Et pour faire vouloir quelque chose à quelqu’un, il faut bien connaître la personne, cela suppose d’être attentif à l’autre.
X. Le CP doit être maître de soi et serviteur de ses frères.
Nous retrouvons ici deux caractères déjà évoqués, la maîtrise de soi et le service de ses frères. La maîtrise dans l’exemple, le service dans l’humilité, cela résume bien la façon d’être d’un chef.
Mais au contraire :
« Le bonheur ne vient pas à ceux qui l’attendent assis. »
Baden POWELL