Le vignoble de Beaujolais s’étend du sud de Mâcon jusqu’au nord de Lyon, sur 15 700 ha. Si les AOC régionales sont plutôt situées a le sud, les AOC communales (les crus)sont concentrées dans la partie nord.

Beaujolais

Cette appellation régionale est répartie en deux zones géographiques distinctes : la partie principale, dans le sud du vignoble, et une bande presque continue s’étirant depuis Villefranche-sur-Saône jusqu’à la Saône-et-Loire, au nord du vignoble. Par ailleurs, environ 200 hectares sont également consacrés à la production de l’AOC Beaujolais blanc. Ces parcelles de chardonnay sont situées à l’extrême nord du vignoble, aux limites du Mâconnais, et dans le sud, autour des communes de Liergues, Le Bois d’Oingt et Bully.

Beaujolais-Villages

Trente-huit communes ont droit à cette appellation. Elles sont situées dans les départements du Rhône (31 villages) et de la Saône-et-Loire (7 villages), dans trois zones produisant des vins à la typicité différente : la zone sud, adossée aux monts de la Haute-Azergue, la zone centrale, jouxtant les AOC Brouilly et Régnié, et une troisième zone, au nord, autour des AOC Fleurie, Juliénas, Chénas et Moulin-à-Vent.

Beaujolais Nouveau

Celle-ci se superpose aux deux précédentes appellations régionales. L’AOC Beaujolais produisant les 2/3 des beaujolais nouveaux. Au total, cette dénomination représente un tiers de la production totale du vignoble, soit environ 28 millions de bouteilles.

Coteaux Bourguignons

Créée en 2011, cette appellation s’étend sur la Bourgogne et le Beaujolais. Elle permet de produire des rouges ou des rosés issus de pinot noir ou de gamay, vinifiés seuls ou assemblés, et des blancs issus de chardonnay.

Brouilly

La plus vaste appellation communale du Beaujolais (1 260 hectares) est aussi la plus méridionale et s’étend sur six communes. Brouilly ne compte qu’un seul climat, Pisse-Vieille, parcelle de 22 hectares sur la commune de Cercié. Ses vins sont ronds et souples.

Chénas

La plus petite appellation du Beaujolais (249 hectares) compte 200 vignerons et s’étend sur deux communes, Chénas, dans le Rhône, et La Chapelle-de-Guinchay, en Saône-et-Loire.

Chiroubles

Chiroubles (323 hectares) est la plus élevée des appellations du Beaujolais. Ses parcelles sont plantées entre 250 et 450 mètres d’altitude. Elle recense seulement 75 vignerons. Elle fait partie des appellations beaujolaises qui produisent les vins parmi les plus expressifs.

Côte de Brouilly

Encerclée par l’AOC Brouilly, cette petite appellation (316 hectares) doit sa spécificité aux métadorites, roche d’origine volcanique, plus connue sous le nom de pierre bleue de la Côte de Brouilly, et donne des vins musclés et fougueux.

Fleurie

L’appellation Fleurie s’étend sur 840 ha, uniquement sur la commune éponyme. Elle donne des vins d’une grande finesse et compte également treize climats différents produisant autant de vins typés : du nord au sud se succèdent : Les Labourons, Poncié, Les Moriers, La Roilette, Les Garants, Montgenas, La Chapelle des Bois, La Côte, Le Bon Cru et Champagne.

Juliénas

Située sur des sols granitiques, maigres et arides, l’appellation Juliénas (537 hectares) s’étend sur quatre communes des départements du Rhône et de la Saône-et-Loire, et donne des vins plus tendus, plus en fraîcheur.

Morgon

Bien que vaste (1 100 hectares), l’appellation s’étend uniquement sur la commune de Villié-Morgon, sur des roches friables de schiste pyriteux. L’AOC comporte six climats qui sont d’est en ouest : Grand Cras, Les Charmes, Côte de Py (le plus réputé de tous), Corcelette, Les Micouds et Douby.

Moulin-à-Vent

Cette appellation tire son nom du moulin du XVe siècle qui domine l’appellation. Celle-ci s’étend sur deux villages, Romanèche-Thorins et Chénas, et couvre 627 ha. Ses vins complexes et puissants vieillissent avec majesté.

Régnié

Il a fallu dix ans aux 120 vignerons de Régnié pour faire reconnaître les spécificités de leur cru. Ils ont été entendus, puisque depuis 1988, Régnié est le dernier-né des crus du Beaujolais (424 hectares). Il s’étend principalement sur le village de Régnié-Durette.

Saint-Amour

Cette petite appellation (302 hectares), au nom plein de promesses, ne compte que 46 vignerons. Elle est située à l’extrême nord du vignoble, sur la commune éponyme, et donne des vins délicats et fruités. Elle compte également douze climats dont certains s’accordent à merveille avec le nom de l’AOC : À La Folie ou En Paradis.


LES CÉPAGES DU BEAUJOLAIS

Le gamay noir

Le gamay a véritablement trouvé sa terre d’élection sur les sols argilo-calcaires et granitiques du Beaujolais, où 70 % de la production mondiale se concentre. Jusqu’à l’invasion du phylloxéra, à la fin du XIXe siècle, il était l’un des cépages les plus répandus dans le vignoble hexagonal et couvrait plus de 160 000 ha, soit un dixième du vignoble. On le retrouve d’ailleurs encore dans le Val de Loire et dans le sud de la Bourgogne (Mâconnais). Sur les sols variés du Beaujolais, le gamay excelle dans la retranscription des terroirs. C’est un cépage précoce, qui donne des vins peu colorés, mais très aromatiques. Dans le Beaujolais, il couvre 99 % du vignoble. Il exprime ses arômes de fruits rouges dans les beaujolais primeurs, mais il se complexifie sur les grands terroirs communaux de la région et vieillit admirablement.

Le chardonnay

Le chardonnay est également présent dans le nord du Beaujolais, mais de façon marginale. Il occupe à peine 200 hectares de vignes sur les 15 700 que compte la région. Il est dédié à la confidentielle production de beaujolais blanc et de beaujolais-villages blanc et donne des vins aromatiques, en particulier dans la zone des Terres Dorées, sans atteindre ni la finesse ni la noblesse des plus grands bourgognes blancs.