Le loup hurlait : vive la liberté !
Elle est mon plus bel apanage.
Et le chien répondait : j’accepte l’esclavage
Pour prix de ma sécurité.
Le chat les écoutait, caché dans le feuillage.
Il leur dit à mi-voix : « Noble loup, pauvre chien,
Vos façons de juger sont lourdes,
Vous ne comprenez rien à rien,
En un mot, vous êtes deux gourdes.
Songez que moi, le chat, j’ai trouvé le moyen
De garder mon indépendance
Et de vivre avec l’homme en bonne intelligence.
Il me sert mes repas, il m’apporte mon lait.
Si j’autorise une caresse,
Je reste indifférent, lointain. Pas de bassesse
Je suis un chat, non un valet. »
C’est merveilleux, pensa le loup. En somme,
Le serviteur du chat, c’est l’homme.
Maxime-Léry