Introduction :
Littéralement, le mot samouraï signifie « celui qui sert ». C’est donc un guerrier japonais au service d’un seigneur local, le daimyō, pendant la période féodale. A l’ère Heian, il s’agissait la plupart du temps, de paysans et d’artisans qui, en cas de guerre, combattaient sous les ordres des seigneurs auxquels ils étaient rattachés, en échange de riz. Par ailleurs, on mesurait leur richesse à la quantité de riz (koku) qu’ils possédaient. Au fur et à mesure, le samouraï rejoint la cour impériale pour recevoir un entraînement intensif de guerrier et devenir un combattant hors pair. Il existe plusieurs appellations pour distinguer les différents samouraïs. Le rōnin, très mal considéré, était un guerrier sans maître qui n'appartient à aucun clan. Le hatamoto quant à lui, était un vassal du shogun, général de guerre à la tête du pays.
Les samouraïs étaient une classe de guerriers apparue au 10e siècle au Japon qui fit partie de la force militaire jusqu'au 19e siècle. Soldats d'élite hautement entraînés, capables de manier l'arc et le sabre, les samouraïs étaient une composante essentielle des armées japonaises à l'époque médiévale.
Si les samouraïs et leur culture ont été excessivement romancés depuis le XVIIIe siècle comme l'incarnation de la chevalerie et de l'honneur, il existe de nombreux exemples de samouraïs faisant preuve d'un grand courage et d'une grande loyauté envers leurs maîtres, allant même jusqu'à commettre un suicide rituel en cas de défaite ou de mort de leur seigneur. La guerre dans le Japon médiéval était cependant aussi sanglante et intransigeante que dans n'importe quelle autre région et l'argent était souvent la principale motivation de nombreux samouraïs pour participer aux combats. À partir du XVIIe siècle, alors qu'ils n'étaient plus nécessaires sur le plan militaire, les samouraïs devinrent souvent d'importants enseignants et conseillers moraux au sein de la communauté.
Origines et Histoire
La classe de guerriers professionnels du Japon, constituée d'archers montés sur des étalons, trouve son origine dans la volonté impériale de conquérir des terres des Aïnous à la fin de la période Nara. Jusque-là, le Japon disposait d'une armée fondée sur la conscription, inspirée du modèle chinois. Les hommes âgés de vingt à trente ans étaient conscrits, répartis en autant de gunki (corps de mille soldats et officiers) qu'il y avait de provinces et attachés au service du kokushi (gouverneur de la province). Ce système se révéla totalement inefficace pour lutter contre les « barbares » Aïnous, redoutables cavaliers. L'empereur décida en 792 de le dissoudre pour mettre en place un nouveau système appelé kondeisei.
Celui-ci avait l'avantage de réduire le poids du service militaire chez les paysans (sur qui reposait l'économie) puisqu'il était constitué de jeunes cavaliers archers issus de milieux plus aisés. Cette milice, formée de 3 964 hommes est à l'origine des premiers samouraïs, apparus à cette époque. Si l'ère Heian est pour la cour impériale une période de paix et de prospérité, les provinces, en revanche, étaient secouées de révoltes paysannes dues aux lourds impôts. Les petits fermiers se placèrent sous la protection de puissantes familles de propriétaires terriens, qui de ce fait s'enrichirent et furent bientôt en mesure de recruter des armées privées, constituées de guerriers professionnels, mais aussi de simples civils (paysans, artisans, citadins).
Ces armées conféraient une certaine puissance et une indépendance grandissante à ces propriétaires terriens, riches, leur permettaient de défendre leurs terres contre les menaces diverses, mais aussi de s'étendre aux dépens de leurs voisins. De plus, certains tentaient de se dégager de la tutelle du gouvernement central, ce qui provoqua des révoltes auxquelles prirent part certains des premiers gouvernements samouraïs.les Minamoto fondèrent en 1185 un nouveau régime politique à Kamakura dans les provinces orientales. Le chef de ce régime, le Shôgun, fut reconnu par l’empereur comme seul responsable de l’ordre militaire et policier. Ce régime fonctionna avant son délitement avec les guerres seigneuriales d’Ônin (1467-1477) et laissant place à une franche anarchie politique.
Avec la pacification de la période Edo, la fonction combattante des guerriers diminue et ceux-ci deviennent des fonctionnaires. Ils conservent un aspect guerrier pour les cérémonies, et commencent à s'intéresser aux arts (surtout l'écriture). Néanmoins, probablement pour se redonner de la valeur, ils codifient des règles très strictes sous le nom de bushido (« voie du guerrier », mise en place dès le xvi siècle), tel le suicide rituel du seppuku. En effet, pour sauvegarder son honneur, un samouraï devait se faire seppuku s'il arrivait malheur à son maître, à sa famille, ou simplement s'il avait fait une faute grave, son seigneur pouvait lui commander à n'importe quel moment le seppuku s'il ne s'estimait pas satisfait. Ce rite provoque parfois des ravages dans les rangs des samouraïs. À la fin du xviii siècle, les samouraïs représentent environ 7 % de la population japonaise.
La restauration de Meiji en 1867 entraîne toute une série de mesures. Les samouraïs sont également frappés par les réformes. Ils sont privés du droit d'usage exclusif des noms de famille, de porter le sabre, et de tuer les roturiers sous prétexte de manque de respect. Les domaines sont abolis en 1871. Une partie des samouraïs se révoltent à la suite de changement de statut. Ils sont écrasés par l'armée impériale en 1874, puis lors de la rébellion de Satsuma en 1877. Il fut décidé de conserver l'héritage culturel des différents arts utilisés par les samouraïs au sein de la Dai Nippon Butoku Kai créée en 1895.
Éducation d’un samouraï
Dans la tradition samouraï, un fils de samouraï était soumis à une discipline très stricte. Le temps des caresses maternelles était douloureusement court. Tout plaisir oisif était rigoureusement mesuré et le confort lui-même proscrit, sauf en cas de maladie. Ainsi, dès le moment où il savait parler, on lui enjoignait de considérer le devoir comme le seul guide de son existence, le contrôle de soi comme la première règle de conduite, la souffrance et la mort comme des accidents sans importance du point de vue individuel.
Cette éducation austère n'allait pas sans impératifs beaucoup plus contraignants, destinés à développer une impassibilité totale dont l'enfant ne devait jamais se départir, hormis dans l'intimité de la maison. On accoutume les garçonnets à la vue du sang en les forçant à assister à des exécutions. Ils ne devaient manifester aucune émotion. De retour chez eux, on les oblige à manger un grand plat de riz coloré en rouge sang par l'adjonction d'un jus de prunes salées, afin de réprimer tout sentiment d'horreur secret. Des épreuves encore plus pénibles pouvaient être imposées, même aux très jeunes enfants. À titre d'exemple, on les contraignait à se rendre seuls, à minuit, sur les lieux du supplice, et à en rapporter la tête d'un des condamnés pour preuve de leur courage. En effet, la crainte des morts était jugée tout aussi méprisable de la part d'un samouraï que celle des vivants. Le jeune samouraï devait apprendre à se prémunir contre toutes les peurs.
Dans toutes ces épreuves, la plus parfaite maîtrise de soi était exigée. Aucune fanfaronnade n'aurait été tolérée avec plus d'indulgence que le moindre signe de lâcheté. En grandissant, l'enfant devait se satisfaire, en guise de distractions, de ces exercices physiques qui, très vite et pour le restant de ses jours, préparent le samouraï à la guerre : kenjutsu, jujutsu, bajutsu, kyujutsu, respectivement art du sabre, lutte, art équestre, tir à l'arc. On lui choisissait des compagnons parmi les fils des domestiques, plus âgés que lui et sélectionnés pour leur habileté dans l'exercice des arts martiaux. Ses repas, bien qu'abondants, n'étaient pas très raffinés, ses tenues légères et rudimentaires, sauf à l'occasion des grandes cérémonies. Plus rigoureux était encore l'entraînement militaire proprement dit : l'enfant apprenait de bonne heure que la petite épée à sa ceinture n'était ni un ornement, ni un jouet.
Peu à peu, à mesure qu'il passait de l'enfance à l'adolescence, la surveillance à laquelle il était soumis allait s'amenuisant. On le laissait de plus en plus libre d'agir selon son propre jugement, avec la certitude qu'on ne lui pardonnerait pas la moindre erreur, qu'il se repentira toute sa vie d'une offense grave et qu'un reproche mérité était plus à redouter que la mort même. Le samouraï apprenait son métier au sein d'écoles anciennes dispensant une formation aux armes, à la stratégie, au renseignement et aux divers aspects de l'art de la guerre. Ces koryu, écoles anciennes, ont été le cadre qui a façonné l'excellence technique et morale du samouraï. Le bushido (voie du guerrier) est un ensemble de principes (rendus homogènes au début de l'ère Edo, car généralisés aux dépens des nombreux autres codes de conduite préexistants), que devait respecter le samouraï.
Armes
Le samouraï utilisait environ 40 armes avec une mention spéciale pour le katana, grand sabre, qu'il était le seul à pouvoir porter. Il étudiait les kobudo, les arts martiaux japonais d'avant 1868, au sein des koryu. Il attribuait une grande importance au katana, suivant ainsi le bushido pour lequel le katana est l'âme du samouraï.
Quand un enfant destiné à devenir Samouraï avait atteint l'âge de 15 ans, il pouvait obtenir un wakizashi (petit sabre) et un nom d'adulte lors d'une cérémonie appelée genpuku. Lors de cette cérémonie, il devient samouraï et il obtient aussi le droit de porter un katana.
Le wakizashi était « la lame d'honneur » d'un samouraï et il ne quittait jamais son côté.
Le tanto était un petit poignard, se révélant être une arme de poing très utilisée pour les assassinats ou les combats rapprochés.
L'arme favorite du samouraï était le yumi (« arc »). Sa taille permettait de lancer divers projectiles comme des flèches enflammées et des flèches-signaux d'une portée efficace de 50 m, et plus de 100 m quand la précision n'était pas importante.
Le nodachi est un sabre d'aspect similaire au katana, mais plus long, il mesure généralement environ 150 cm ; il était réservé aux samouraïs les plus forts. Ce type d'arme est adapté à la lutte contre les unités de cavalerie, et surtout contre les fantassins en armures légères.
Le yari (lance) est également une arme populaire. Le yari était plus simple à manier et plus mortel qu'un katana.
Les armes blanches utilisées par les samouraïs ont énormément gagné en qualité au fil des siècles, jusqu'à arriver à une qualité inégalée : les lames forgées selon la tradition japonaise sont encore aujourd'hui les meilleures que l'homme ait faites sur le plan des qualités physiques, grâce aux techniques complexes de forge et de trempe développées dans le temps par les forgerons d'armes japonais, ainsi que le tamahagane, acier spécial obtenu à base de sable ferrugineux nécessitant un gros travail pour en tirer un métal de qualité par des artisans spécialisés respectueux de rituels et techniques précises, pour obtenir l'excellence du savoir-faire artisanal de ces experts vouant leur vie à leur art.
L'armure est constituée de plusieurs parties et conçue de manière à ne pas gêner la mobilité du combattant, et à lui conserver des capacités telles que de monter à cheval, utiliser un arc et les autres armes habituelles. Selon l'époque, les armures ont eu des conceptions différentes, en lien avec les armes utilisées le plus fréquemment. On distingue les armures résistant aux armes blanches avant l'apparition des armes à feu, et, après, celles adaptées aux armes à feu..