Des poèmes à la manière de Baudelaire... classe de 1ère
Les jeudis
Quelle ignominie, les jeudis
Cette journée qui jamais ne finit
Où s’enchainent tourment et pluie
Tout est gris, que c’est long pardi
Perdue dans ma mélancolie
Je dis, mon bourreau c’est l’ennui
Mais déjà un détail anodin
Semble me sortir de mon dédain
Un rayon de soleil importun
Qui sèche les larmes de mon chagrin
Alchimie de la psychologie
Où naît l’excitation du vendredi
Alix
Les Microbes
Germes infimes, ils surgissent de l’enfer
Apportant la corruption. Une abondance
De morbides microbes suçant votre chair.
Je suis le baiser infernal de la souffrance.
Sous les surfaces, contre la douce menace,
Ils naviguent dans le Pactole, submergés.
D’imperceptibles entités, bien plus tenaces
Que les lueurs du soleil à son apogée.
Ardent, le poète glisse entre les cellules
A travers ses illustres doigts, elles pullulent.
Le voyage d’une durée démesurée
Est une opportunité de transfigurer
Les bourbeux bénéficiaires qui m’abritent
En les horizons fréquentés par Aphrodite.
Enzo
Le Renard des Villes
Le Soleil dardant, le renard extasié,
Mené par l’odorat reniflant les déchets,
Il s'immisce dans les rues en proie d'or des villes
Et remplace son voile brun pour l'habit civil.
Mais, cette bête, pourquoi ne l'aimez-vous pas?
De sa fourrure rousse en quête d'un repas,
le renard s'isole des vices mondains
Préférant la nuit, hors portée des écrivains.
Julien
Un papier au fond du sac
Au fond d'un sac gisait une feuille froissée,
Oubliée, abandonnée, là, sans destinée,
Mais sous ma plume elle renaît, magnifiée,
Objet humble devenu poésie chantée.
Dans ses plis se cachent des secrets insoupçonnés,
Des rêves et des histoires à peine effleurés,
Des émotions fugaces, des souvenirs troublants,
Et des mots inexprimés, sublimes et vibrants.
Son blanc immaculé, sa texture délicate,
Sous les rayons du soleil, doucement scintillent,
Et les ombres sur ses bords, en dansant s'étirent,
Tandis que dans mon esprit, les idées défilent.
Ô feuille oubliée, tu mérites bien plus qu'un sac,
Car tu es un joyau, un trésor caché là,
Et sous mes yeux émerveillés, tu t'épanouis,
Sous forme d'un poème, qui te glorifie.
Louis
Le métro
Une couleur pour chaque ligne
Qui quadrille la page d'un amas de couleurs.
Pourtant tout est poussiéreux.
Tout est gris. Tout est insalubre.
Personne ne sourit. Oh non !
Personne n'aime ça.
Le vent qui siffle. Premier signal.
Un bruit strident et sourd. Deuxième signal.
Deux petites lumières qui brillent. Signal vert.
Le voilà ! Et hop...hop...hop...
Les portes se ferment. Mon esprit s'ouvre.
Une, deux, trois mésanges qui virevoltent
Et s'élancent dans le doux ciel bleu.
Traversant prairies et rivières,
Cette douce mélodie embellit et adoucit
Le train-train du quotidien.
Ses étoiles brillantes en fleurs parfumées
Se voilent d'un drap grisâtre.
Les portes s'ouvrent. Mon esprit se ferme.
« Mind the gap between the train and the platform ».
Et le train-train reprend son cours.
Isaline
Feuille blanche
Sur la table, triste rectangle au gris terne,
Tes bords saillants captivent mon âme taciturne.
Brûlée par le soleil, blancheur d'albatros en détresse,
Tu sembles repousser même le chiffonner sans adresse.
Mais pour les yeux épris du poète attentif,
Semblable à celui de son enfant adoptif,
Et transfiguré par la fluidité de l'encre,
Ton visage tatoué se grave en lui comme une ancre.
Oui, la sensualité de ta blancheur immaculée,
Et l'innocence rayonnante de ton cœur révélé,
Font frémir Baudelaire au-delà de sa tombe,
Et ton art s'échappe des sombres catacombes.
Feuille blanche, confidente de mes pensées,
Tu es le reflet de mon âme et de mes mots bien-aimés.
Théo
Le tableau blanc
Un ciel blanc, lancinant, regardant droit dans mes yeux.
Mon regard vogue sur les vagues bleues ; les mots
s'amarrent sur la toile opaline. Quel ennui !
Quand ma plaie sera-t-elle guérie ?
Ce n'est qu'un scélérat qui parle. Il ne faut pas s'en prendre à ce bel ara. Et quel meilleur moyen de bien saisir une âme que d'errer en un lieu où a brillé sa flamme ? Il est dans une cage, ne pouvant s'exprimer, sujet des regards et révèle des secrets : univers aux milliers de possibilités. Regardez, observez, contemplez, vous lui en saurez à jamais gré.
A la marée descendante, la salle se
vide et lui peut enfin se libérer, c'est clair
Le revoilà son teint étincelant
Il ne lui reste que son plan soyeux
sous ses reflets d'une couleur cristalline.
Egaré sur le chemin de la vie
Il reviendra et vous direz « merci ! »
Ainsi s'achève mon chant, je prie qu'il t'ait pu
Qu'une âme si sensible fût aussi résolue !
Benjamin
Maintenant que les examens sont terminés, quels conseils donneriez-vous à votre moi d'il y a quelques semaines ?
À quoi reconnait-on une belle amitié ?
Les élèves de 5e nous répondent.
"Mais quel est ce lieu?" - Décrivez sans nommer.
Écrivez deux paragraphes sur la description d’un lieu que vous ne nommez pas par les termes habituels. A vous de le faire deviner aux autres grâce à une description riche et originale.
Par exemple, si vous décrivez la Tour Eiffel, faites-le sans dire tour, Eiffel, acier, étage, Paris…
Envoyez votre texte à s.wardi@jmanuel.uk.net