Les enseignements des mathématiques et du français se feront par groupe (pour les 6èmes et 5èmes à la rentrée 2024, pour tous les niveaux à la rentrée 2025). La notion de groupe de niveaux a été gommée mais on parle de groupes de besoins, basés sur les difficultés des élèves.

Pour la FCPE, il s'agit de faire le tri des élèves. Les effets négatifs des groupes de niveau sont déjà connus:

• Stigmatisation des plus faibles. 

• Compétition permanente entre les élèves (notamment chez les bons élèves pour rester dans le groupe des “forts”).

• Augmentation de l’anxiété scolaire des parents et des élèves, source de pression supplémentaire pour les enseignants. 

• Perte de confiance et auto-disqualification chez tous les élèves.

• Professeurs principaux dans l’impossibilité de connaître et donc de suivre les élèves dans les matières fondamentales.

Les dispositions précisent que les groupes seront communs à plusieurs classes, c'est donc l'explosion du groupe classe.

Pour les groupes d'élèves les plus en difficultés, on parle de groupes d'une quinzaine d'élèves, mais ce n'est qu'indicatif et pour les autres groupes, rien n'est spécifié. On peut légitimement douter du dispositif quand on connait le manque de moyens humains pour le mettre en place et l'état des dotations horaires (DHG = moyens humains en nombre d'heures alloués à l'établissement)

Mise place à la rentrée 2023  à la suite de la suppression de la technologie en 6ème, elle permettait de prendre en charge les difficultés des élèves en (très) petits groupes. (bien inférieurs au nombre d'élèves dans les futurs groupes d'élèves "faibles")

Disparition des groupes réduits dans les autres matières, notamment en sciences et en langue.

Les manipulations et TP ne seront plus possibles en SPC, ou SVT bien que  les théories complotistes et anti-scientifiques se multiplient et se diffusent parmi les jeunes. 

La suppression de la technologie en 6ème et confirmée. Ces apprentissages, notamment la formation au numérique, sont  pourtant indispensables !

 Les cours de langues se feront en classe entière alors que les français  sont réputés pour leur faible niveau en langues étrangères.

L'option latin perd 1h par semaine dès la rentrée 2024

Ces évolutions nous paraissent dramatiques !

Dès la rentrée 2024, 1/2h d'enseignement moral et civique en plus par semaine, mais prise sur le volume d'heures d'histoire-géographie. Donc 1/2h en moins en histoire-géographie pour tous les niveaux

Pour les 5èmes (mise en place en 2024), les 4èmes (en 2025), 3èmes (en 2026), 18h annuellespour des projets d'éducation à la citoyenneté, aux médias et à l'information, ... Un doublement de l'horaire avait été annoncé, il n'en est rien: il n'y a pas de moyens supplémentaires, pas de programme,...

Si le dernier mot était laissé aux parents et à l'élève concernant son orientation, ce n'est plus le cas avec la réforme. désormais le conseil de classe décide et non plus propose un redoublement. La mention du caractère exceptionnel du redoublement est supprimée (même si elle reste inscrite dans la loi).

Les parents de l'élève ont 15 jours pour former un recours, soit une multiplication des recours devant les instances pour les familles les mieux accompagnées.

La mise en œuvre d'une décision de redoublement doit s'accompagner de mesures d'accompagnement pédagogique. C'était déjà le cas en théorie.

Mais utiliser le redoublement comme traitement de la difficulté scolaire n'est pas efficace. Le travail des chercheurs et toutes les études à ce sujet sont ignorés.

La classe de "prépa seconde"

Les élèves de 3èmes admis en classe de seconde et n'ayant pas obtenu le DNB rejoindront une classe préparatoire à leur entrée au lycée afin de "consolider leur niveau" et de "rattraper leur retard".

Il s'agit d'une phase pilote pour l'année 2024-2025, qui se fera sur la base du volontariat mais dès la rentrée suivante, le DNB sera obligatoire pour entre en seconde ( générale, technologique ou professionnelle). Le passage en CAP n'est pas concerné par cette mesure.

La classe de prépa seconde ne dispose pas de programmes qui lui sont propres, le brevet n'est pas repassé à l'issue de l'année.

Sémantiquement, le terme “prépa” a une connotation élogieuse. Ce nouveau sigle a pour objet de déguiser la création de classes de redoublants.

En 2024 seule 1 classe de “Prépa Seconde” sera proposée par département (au lycée du Granier pour la Savoie)

Cela nécessitera la création de postes supplémentaires : avec quels moyens humains et financiers ?