Petr Ginz

Petr Ginz est né le 1er février 1928 à Prague.
Il était le fils de Ota Ginz, de religion juive, et de Marie Ginzová (Mirjam après sa conversion au judaïsme), de nationalité tchèque ; tous deux étant espérantophones, leur fils fut espérantophone «de naissance».
C'était un garçon de grand talent qui rêvait de voyages sur les mers et dans l'espace : il appréciait les œuvres de Jules Verne.
Petr avait, dès son jeune âge, fait montre de talent pour la peinture et l’écriture.

En 1940, sous le régime nazi, la Tchécoslovaquie fut occupée, et en 1942, alors âgé de 14 ans, il est interné au ghetto de Terezin (Theresienstadt), à une soixantaine de kilomètres au nord de Prague.
Il arrive au camp sans ses parents, alors considérés comme «couple mixte» selon la terminologie nazie et donc non déportés.

Petr est dans une section où sont regroupés 350 jeunes garçons tchèques, entre 11 et 17 ans.

En septembre 1944, Petr fut déporté à Auschwitz où il fut gazé à l’âge de 16 ans.

Sa sœur, Chava Presburger-Ginz, qui arriva à Teresienstadt un an et demi après son frère, ainsi que son père, qui y arriva en février 1945, sont tous deux restés au ghetto jusqu'à la Libération.

Au ghetto de Terezin, il commença, de mémoire, la rédaction d'un dictionnaire Espéranto-Tchèque. 

Son action la plus connue dans le ghetto est la rédaction, en secret, et la diffusion d'un magazine pour jeunes lecteurs - il avait alors quatorze ans - intitulé Vedem, qui signifie «Nous menons», «Nous guidons».

Petr s’occupe de la rédaction et de l’illustration.

Le magazine écrit et illustré à la main, circulait chaque vendredi dans le ghetto, symbole d’espoir et de liberté. Le journal relate les difficultés de la vie au camp mais contient aussi des poèmes, des essais, des satires, des dessins... 

La publication s'étendit sur deux années, jusqu'à la déportation de Petr pour Auschwitz, de juillet 1942 à septembre 1944, avec plus de 800 pages au total.

D’un haut niveau littéraire, grâce aux qualités intellectuelles et humaines du rédacteur, ses débuts semblaient prometteurs et laissaient espérer à celui-ci une brillante carrière artistique.

Plus que tout, l’adolescent aime voyager en imagination : il vogue sur les mers, mais aussi dans le cosmos. Ainsi, à 12 ans, il dessine un «Paysage lunaire». 

Sa sœur Chava Presburger, également espérantophone, a fait publier en 2005 le journal intime de son frère qui avait été retrouvé, sous le titre tchèque Denik mého bratra, par ailleurs traduit en espéranto, depuis le tchèque, sous le titre Taglibro de mia frato par Vlastimil Novobilsky et Vera Novobilsky (Éditions Kava-Pech 2005, 135 pages plus une trentaine d'images et illustrations).


58 ans après la mort de Petr Ginz, le cosmonaute israélien Ilan Ramon participe à l’équipe américaine de la navette spatiale Columbia. Il veut emmener dans le cosmos un objet rappelant l’Holocauste et au musée de Yad Vashem il choisit le dessin au crayon de Petr «Paysage lunaire». Mais, sort tragique, la navette s’est désintégrée lors de son retour vers la Terre le 1er février 2003.


L'original de ce dessin est visible à Jérusalem, au Musée de : Yad Vashem. 

Autres dessins de Petr : 

Début 2005, la poste tchèque dédie à Petr Ginz et à la navette Columbia un commémoratif représentant entre autres le fameux dessin. 

L'astéroïde 50413 Petrginz, découvert en 2000 par deux astronomes tchèques, fut nommé ainsi en son honneur.

Le rêve de Petr est réalisé : il est dans le cosmos… 

Ecrits d'un adolescent tchèque avant Auschwitz... (4e de couverture) :

- Prague, 1941. Petr Ginz, un adolescent juif âgé de quatorze ans, entame un journal. Celui-ci, avec ses références sobres et concises, ponctuées de poèmes et de dessins, reflète un insatiable appétit de connaissances et de lectures et atteste de dons littéraires et artistiques très sûrs.

Avant tout, il capte avec une ironie et un sens aigu de l’absurde la texture de plus en plus précaire de la vie quotidienne, la tension palpable, la peur du «transport à l’Est». Et il décrit comment la ville bien-aimée et familière se transforme peu à peu en un «ghetto sans murs», un espace en apparence ouvert mais délimité par un nombre croissant d’interdictions.

Le journal s’achève à l’été 1942, avec le départ de Petr au camp de Terezín. Pendant deux ans, il y déploie une grande force morale, crée et édite la revue clandestine Vedem («Nous menons»), continue furieusement à dessiner, peindre, écrire et lire, se préparant avec un optimisme indéfectible à un avenir meilleur qu’il ne connaîtra jamais. Le 28 septembre 1944, il monte à bord d’un train à destination d’Auschwitz.

Cet ouvrage est un document historique d’une valeur inestimable, le témoignage candide et bouleversant d’une jeune vie pleine de promesses, brutalement interrompue par la barbarie nazie.

Edition établie et annotée par Chava Pressburger.

Préface de Saul Friedländer.

Traduit du tchèque par Barbora Faure.