Comité de Nîmes

1942, avant les rafles

Fonds possédé par le Mémorial de Rivesaltes

Libre de droit

Maison des enfants, créée par la CIMADE


27,rue Jean-Reboul à Nîmes

(photo Collectif Histoire et Mémoire)

Le Comité de Nîmes a été créé officiellement en Novembre 1940 afin de permettre la coordination des efforts de secours dans les camps d’internement français de la zone sud.

A compter du 20 novembre 1940, se tenaient à Nîmes les réunions mensuelles du Comité à la Maison protestante, au 27 rue Jean Reboul, à l’Hôtel Impérator, au sein de la CIMADE voisine au 7, rue Grétry et dans un foyer de jeunes filles au 16, rue Grétry. 

Le bureau du YMCA à Marseille fut choisi comme siège social, gérant tout le travail administratif et la diffusion des rapports. 


25 œuvres composèrent ce Comité, organisations internationales et nationales, religieuses (chrétiennes et juives) et laïques. 


Leur mission : réunir les informations sur l’évolution de la situation dans les camps, établir les statistiques sur les internés et faire des démarches auprès des autorités de Vichy pour l’amélioration des conditions de vie, voire de libération.


Hôtel Impérator

(photo Collectif Histoire et Mémoire)

Lettre d’Edouard SIMON à Jean Jacques REIN

24 Août 1942

Devant les tristes, pour ne pas dire épouvantables, conditions de rétention des individus dans ces camps, une branche de ce comité s’assura d’y apporter dans un premier temps une aide humanitaire (nourritures, vêtements…), de regrouper des familles séparées. 

Le Comité de Nîmes était dirigé par un certain nombre d’agences humanitaires envers les réfugiés (YMCA, l’American Friend’s Service Committee (Quakers), Unitariens, la Croix Rouge américaine, le Secours suisse, la Croix Rouge française, le Secours national, la CIMADE, le SSAE, l’Amitié chrétienne) et travaillait en étroite collaboration avec des organisations participantes au sauvetage et au secours des réfugiés dans ces camps : CCOJA, CAR, FEI, OSE, FSJ, HICEM, JDC, HIAS). 

Il s’appuyait surtout sur l’aide des consulats (portugais, espagnols, américains, chinois, tchèques…) pour obtenir des visas et des titres de transit permettant à des milliers de réfugiés de fuir les camps du sud de la France. 

L’occupation de la zone sud en novembre 1942 mit fin au Comité de Nîmes. 

La CIMADE par exemple s’installa à Valence pour poursuivre son action.

Télégramme Général BORIS / HICEM Marseille

25 décembre 1940—Archives Départementales du Gard 1 W 41

Personnages liés au Comité de Nîmes

Grand-Rabbin René HIRSCHLER (1905-1945)


Nommé Grand-Rabbin en 1939, il représenta l’aumônerie générale

des camps d'internement au sein du Comité de Nîmes. Arrêté avec

sa femme en décembre 1943, il mourût en déportation.

Madeleine BAROT (1909—1995)


Secrétaire Générale de la CIMADE (Comité inter-mouvements auprès des évacués), elle fut en charge d’un vaste réseau d’assistance et d’entraide.

Donald LOEWRIE (1889-1974)


Membre du YMCA, ancien Président du Comité de Nîmes, il négociera l’assistance et la libération d’internés auprès du régime de Vichy.


Consuls Hiram BINGHAM IV (Etats-Unis—1903—1988) et Gilberto BOSQUES (Mexique—1892 – 1995)

Fournisseurs de visas d’immigration, Consuls basés à Marseille, ils ont soutenu l’action de sauvetage du Comité de Nîmes.


Général André BORIS (1878— 1946)


Réfugié à Nîmes, il anima le Comité d'assistance aux réfugiés où il contribue avec le HICEM à aider l'émigration des Juifs du Gard.

Marc BOEGNER (1881—1970)


Ancien Président du Comité de Nîmes, Marc BOEGNER fut président de la Fédération protestante de France et de la CIMADE. Il interviendra publiquement et auprès des autorités de Vichy.

Jean-Jacques REIN (1920—1943)

voir page Jean-Jacques REIN

Chef des éclaireuses et éclaireurs israélites de France (EIF) de Nîmes (« Troupe JOSUÉ »). A partir de l’été 1942, il agira au sein de la « Sixième », il sera en charge du transport de fausses cartes d’identité, de cacher et d’accompagner les familles jusqu’en Suisse. Il sera arrêté puis déporté en février 1943.

BENUSIGLIO Adèle (1910-1994)


Elle a été responsable de lieux de refuge lié à l’OSE près d’Anduze (« La Frigoule », « Boisset ») dans le Gard. Avec la complicité des autorités municipales et des citoyens de ce territoire, descendants des Camisards, elle a permis le sauvetage de nombreux Juifs.

Cardinal Pierre GERLIER (1880—1965) - Grand Rabbin de France Jacob KAPLAN (1895– 1994) - Imam BEL HADJ EL MAAFI (1900—1999) - Abbé GLASBERG (1902-1981)


Depuis la région lyonnaise, ces autorités cultuelles organisèrent des filières de sauvetage pour les Juifs en danger et aidèrent le Comité de Nîmes à ouvrir des centres de refuge et des colonies de vacances en zone libre.

Sources :

COHEN Georges, Collection privée 

DECALO Jacques, Collection privée 

TARAGANO Albert, Collection privée

CABANEL Patrick, Nous devions le faire, nous l'avons fait c'est tout: Cévennes, l'histoire d'une terre de refuge (1940-1944)

CABANEL Patrick, Histoire des Justes en France (Colin, 2012, p. 155)

GOURFINKEL Nina, Aux prises avec mon temps, t. 2, L’Autre patrie, Seuil, 1953, p. 214

PARSON Robert W., Surveillance of Public Opinion in the Gard Department, 1940—1944

VEZILIER Monique, COMBES Jean, SUGIER Fabrice, Le Gard dans la guerre 1939-1945

Archives Départementales du Gard 1W 266