L’album « La Légende des enfants de Lodz » a été trouvé dans les ruines des usines du ghetto de Lodz.

Après la guerre, en 1971, l’original de cet album a été transmis à Yad Vashem, par Mme Hava Yasni, veuve d’Abraham Wolf Yasni le découvreur du manuscrit.

Nous vous proposons cet album comme matériel didactique destiné à l’étude et l’enseignement de la Shoah.

« La Légende des enfants du ghetto de Lodz » permet de se pencher plus particulièrement sur le sort des enfants de ce ghetto, tout en s'intéressant à la singularité du ghetto de Lodz.

Il semble que ce livre ait été créé dans l’un de ces - « ressorts » - usines de confection - durant la période des déportations au camp d’extermination de Chelmno, en 1942.

Ces déportations touchaient essentiellement les enfants et vieillards juifs du ghetto de Lodz, considérés par les Nazis comme non productifs dans l’économie allemande. Dans le but de sauver le plus grand nombre d’enfants possible, les dirigeants du ghetto placèrent ces derniers dans ces ateliers de confection.

La « Légende » a été apparemment conçue et réalisée dans l'un de ces ateliers où l'on confectionnait des sous-vêtements et des robes. Les employés, jeunes et enfants de tous âges, travaillaient sous la direction de Léon Glazer.

Selon les survivants du ghetto qui auraient identifié la photo de Léon Glazer, celui-ci aurait apporté à ses jeunes employés de l’atelier un soutien et réconfort moral inestimables. Des jeunes de l’âge de neuf ans participaient réellement à l’ouvrage et avaient même la possibilité de suivre des cours de formation professionnelle que leur proposaient les usines.

La confection d’albums était une activité courante au ghetto ; c’était un moyen qui permettait aux employés d'offrir un cadeau à Rumkowski, dirigeant du ghetto de Lodz, ainsi qu'aux autres officiels et autorités du ghetto.

Des dizaines d’albums furent produits sur des sujets les plus divers : éducation, sport, santé, études statistiques, etc…

C'est dans cette perspective qu'il faut placer cet album de la « Légende ».

Pourtant, celui-ci a un caractère particulier. Loin de décrire la vie dans les ateliers avec des faits et des chiffres, il la raconte comme on raconte une histoire, un conte. Cette particularité est étroitement liée à l'intérêt que l'on attachait à l’éducation au ghetto de Lodz.

Le livre comprend 17 illustrations exécutées à la gouache. Chaque page est illustrée. Sur le côté verso est inscrit le texte en vers de l’illustration de la page suivante. Faute de signatures, de dates ou autres références, cette œuvre est restée anonyme. Beaucoup de questions se posent encore face à cette œuvre que les auteurs ont laissée.