Mgr Athanasius Schneider aux catholiques parfois déstabilisés par certaines décisions romaines

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·      Mgr Athanasius Schneider, évêque auxiliaire d’Astana (Kazakhstan), a été interrogé dans France catholique, suite à la publication d’un catéchisme. Extraits :


Pourquoi avoir écrit ce catéchisme en forme de questions-réponses ?


Mgr Athanasius Schneider : J’ai répondu à la demande d’un père de famille américain, afin de répondre à la confusion doctrinale qui est très répandue à notre époque. Or, en tant qu’évêque, j’ai le devoir d’être un enseignant de la foi ! J’ai donc ressenti, en conscience, la nécessité d’écrire ce livre.


En quoi consiste cette « confusion » ?


L’aspect principal de cette confusion réside dans le relativisme doctrinal, qui consiste à penser que la vérité n’est pas stable et qu’elle peut changer en fonction des époques. Cette théorie relativiste est, hélas, très répandue dans la vie de l’Église et sape l’unicité de la foi catholique, puisqu’elle rejette également l’idée selon laquelle Jésus-Christ est l’unique sauveur de l’humanité. Pour les relativistes, le pluralisme des religions serait positif, puisque toutes iraient dans le même sens !

Il s’agit d’une dangereuse hérésie, car elle attaque la Révélation de Dieu et l’œuvre de rédemption de Jésus-Christ. « Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui refuse de croire le Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui », dit le Christ dans l’Évangile selon saint Jean (3, 36). Dès lors, on ne peut laisser dire que les fidèles ne sont pas obligés de croire explicitement en Jésus-Christ et de l’accepter pour accéder au salut ! Bien sûr, on trouve une part de vérité dans d’autres religions, mais non pas à cause de ces religions, mais grâce à la raison humaine, don de Dieu, qui fait que chaque personne, même non chrétienne, peut avoir une intuition de la loi naturelle inscrite dans le cœur de chacun. C’est au demeurant un dogme de foi du premier concile du Vatican : toute personne humaine est en mesure, par la lumière naturelle de la raison humaine, de connaître l’existence de Dieu comme créateur.


Dieu ne veut-il pas les autres religions ?


Non, car cela irait à l’encontre de la Révélation divine : dans le premier commandement, Dieu déclare : « Tu n’auras pas d’autres dieux en face de moi » (Ex 20, 3). Et Jésus-Christ dit bien : « Moi, je suis la Voie, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi » (Jn 14, 6). Toutefois, si Dieu ne veut en aucun cas positiver l’existence d’autres religions, il les permet. La différence est essentielle. De la même façon qu’il ne voulait pas le péché d’Adam et Ève, mais qu’il l’a permis, parce que nous sommes libres.


Dans quelle mesure la foi doit-elle s’adapter au monde ? N’y a-t-il pas un risque de fixisme à ne pas prendre en compte l’environnement social et culturel des sociétés dans lesquelles la foi se trouve ?


D’abord, il faut rappeler qu’il existe une vérité immuable : la proclamation basique de la Révélation divine que Dieu nous a donnée dans l’Évangile et dans l’Église. La vérité en elle-même est immuable parce qu’elle est vraie. On ne peut dire la chose plus clairement ! C’est ainsi que l’Église s’est établie.

Souvenons-nous de ce que disait saint Vincent de Lérins, au Ve siècle : « Nous devons tenir ce qui a été cru partout, toujours et par tous. » Cette « fixation » de la vérité est un bénéfice pour nous. Si les lois mathématiques n’étaient pas fixes, nous vivrions dans le chaos ! Il faut garder en tête que les dogmes de la foi ne sont pas de simples enseignements de l’Église : ils sont la Révélation de Dieu. C’est pour cette raison que l’Église les transmet aux générations suivantes. Les papes et les conciles ne sont pas les propriétaires de la vérité, mais seulement les administrateurs prudents, et même scrupuleux, de ce qui appartient à Dieu et de ce qui doit être transmis. 

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