sermages(nièvre)

SERMAGES

(Nièvre)

Accueil

- Carte IGN au 1/25000e 2724 est Château-Chinon.

- Accès : depuis Moulins-Engilbert, prendre la D37 direction Château-Chinon. Sermages est à 5 km de Moulins-Engilbert. Depuis Château-Chinon, prendre la D978, direction Nevers, puis à 5 km, prendre sur la gauche la D37 direction Moulins-Engilbert. Sermages est ainsi à 11 km de Château-Chinon.

On peut également, depuis Château-Chinon, gagner Sermages par une route magnifique, un peu plus longue (14 km), bonne mais sinueuse, ménageant des points de vue remarquables sur le Nivernais: il faut quitter Château-Chinon par la D27, direction Luzy (sortie sud de Château-Chinon, sur la route d'Autun), et après 3 km, à la Croix-de-Pré, prendre sur la droite la D157, direction St Léger-de-Fougeret et Moulins-Engilbert. Environ 3 km après St Léger-de-Fougeret, on trouve sur la droite une petite route communale conduisant à Sermages.

Sermages tire probablement son nom de l'installation sur son territoire, à l'époque gallo-romaine, d'une colonie de Sarmates, barbares capturés par les légions romaines en Europe centrale. Ces captifs étaient destinés à repeupler des régions abandonnées de leurs habitants et à en assurer la défense contre d'autres envahisseurs. D'assez nombreux groupes de Sarmates et de Marcomans ont ainsi laissé leur nom à des villages et hameaux du pays éduen.

Plus près de nous, à la fin du XVe siècle, Sermages fut le théâtre d'une bataille dont le souvenir resta longtemps gravé dans la mémoire collective et demeure toujours dans la toponymie : il existe un vaste lieu-dit "la Bataille", à 1 km au nord du bourg, en bordure de la forêt. On pense qu'il pourrait s'agir d'une bataille ayant opposé, en 1475, les troupes du roi Louis XI à celles du dernier duc de Bourgogne, Charles-le-Téméraire, et qui fut perdue par ce dernier.

Le village de Sermages ne fut jamais très important. La paroisse, quoiqu'ancienne, fut supprimée après la Révolution. Sermages ne fut alors qu'un faubourg de Moulins-Engilbert, et ne devint commune qu'en 1841.

Son église, dédiée à Saint Pierre, eut une certaine notoriété. Son image, ayant servi de support visuel à la campagne présidentielle de M. Mitterrand, fut diffusée dans la France entière. Cependant, l'église de Sermages mérite une visite détaillée. C'est l'un des rares édifices religieux de nos campagnes construit au XIIe siècle, développé au cours des siècles, et présentant maintenant des ensembles architecturaux des XVe, XVIe et XIXe siècles, ayant conservé à peu près tout son décor et son mobilier pré-conciliaire.

L'église de Sermages comprend une nef de deux travées, la travée est flanquée de deux chapelles latérales débordant l'ensemble de l'édifice, puis, toujours vers l'est, une travée sous clocher, suivie d'un chœur et d'une abside. Vers l'ouest, la première travée de la nef est suivie d'une autre travée de chœur et d'une autre abside.

La nef centrale, dont les travées sont voûtées d'arêtes, a été reconstruite au XIXe siècle. Les deux chapelles latérales, construites à la fin du XVe siècle, voûtées en berceau brisé, sont, au nord, la chapelle St Blaise, fondée par Guillaume Sallonnyer (les Sallonnyer sont à l'origine du flottage en Morvan), au sud la chapelle St Philomène. La travée sous clocher, flanquée de deux chapelles non débordantes, est également du XVe siècle. Le clocher aurait été rebâti au XVIe siècle. La tour, de plan carré, ne présente extérieurement aucun caractère ancien.

Le chœur ainsi que l'abside ont été reconstruits en 1890, sur les bases de l'édifice primitif. A l'autre extrémité, côté ouest, un nouveau chœur et une nouvelle abside constituent la chapelle dite de Notre Dame de la Salette, érigée en 1855 à la suite de la guérison miraculeuse d'un enfant du pays. Depuis cette époque, des pèlerinages ont lieu chaque année le 19 septembre.

Les décors de l'église sont de la fin du XIXe siècle. Les peintures murales de l'abside et celles, sur bois, de la chaire, ont été exécutées en 1893-94 par Raphaël Bodin. Les décorations de la chapelle de la Salette sont de Tamiotti, 1890-93. Les vitraux de la nef, des chapelles St Blaise, Ste Philomène, du chœur, des chapelles St Pierre, St Joseph et de la Salette, sont de Louis Bodin, maître verrier de Tours, de 1859 à 1869. Parmi le mobilier, il faut citer une belle statue en bois de Saint Blaise (XVIIIe siècle), polychrome, les fonts baptismaux et un bénitier décorés par Antoine Montagnon, maître faïencier de Nevers au XIXe siècle. En 1991, le clocher a été restauré et a retrouvé sa couverture d'autrefois, en essaunes de chêne.

© Roland Niaux, 09 février 1994

Publication électronique : 2006-2007