roussillon-en-morvan(saône-et-loire)

ROUSSILLON-EN-MORVAN

(Saône-et-Loire)

Accueil

- Cartes IGN au 1 /25000E 2824 ouest Arleuf-Haut Folin et 2824 est Lucenay-l'Evêque.

- Accès :

    • depuis Autun, prendre la D978, direction Château-Chinon-Nevers. Après la Celle-en-Morvan la D277 (distance depuis Autun 18 km).

    • Depuis Château-Chinon, la D978, direction Autun, jusqu'à la D277 (distance 22 km).

La commune de Roussillon tient son nom de celui de ses seigneurs qui s'y établirent à la fin du XVe siècle après l'abandon d'une première résidence, située sur la commune d'Anost, encore indiquée sur la carte IGN n° 2824 est Lucenay-l'Evêque, sous le nom de "Vieux château, vestiges du château de Roussillon". Avant ce transfert, le village portait le nom de Blain. Ce nom persiste encore dans celui du hameau de Blain-le-Vieil. Quant au nom même de Roussillon, il est fort possible qu'il ait un lien avec le Roussillon, au pied des Pyrénées, car aux VIIIe et IXe siècles, les comtes d'Autun eurent des liens étroits, matrimoniaux et patrimoniaux avec le Languedoc. Thierry, comte d'Autun en 755, eut un fils, Guillaume au-Court-Nez, qui devint duc de Toulouse et marquis de Septimanie. L'un de ses fils ou petit-fils, Bernard de Septimanie, fut comte de Roussillon. Jusqu'à la fin du IXe siècle, plusieurs de leurs descendants portèrent simultanément des titres en Bourgogne et dans le Roussillon.

En Morvan, est attesté au XIe siècle Girard de Roussillon, dont le gisant se trouve dans l'église d'Anost, qu'il fonda.

Sur la paroisse de Blain, Michaut de Chaugy, qui avait acquis la seigneurie de Roussillon, fit bâtir un magnifique château entre 1473 et 1479. Il existe toujours un lieu-dit "le Château" entre le bourg de Roussillon et le hameau du Chéset. Sur son terre-plein, on a construit une colonie de vacances. Le château était flanqué de cinq tours. Une large avenue rectiligne de deux kilomètres desservait le château d'est en ouest. Elle existe toujours, franchissant collines et vallées sans infléchir son tracé. Elle est d'ailleurs qualifiée d"'ancienne voie gauloise". Le château fut vendu comme bien national à la Révolution, il n'en subsiste que quelques vestiges dans la ferme qui intègre les restes d'une tour d'enceinte. Une autre tour et des pans de murs très arasés subsistent dans les fourrés voisins.

En 1561, les sires de Roussillon y firent établir une verrerie de cristal. Un lieu-dit porte encore le nom de "la Verrerie", en bordure de la D978.

L'église Saint Jean-Baptiste de Roussillon fut reconstruite en 1858 sur les plans de l'architecte autunois Roidot-Houdaille. La statuaire, en bois, comprend un très beau Christ en croix, une statue de Saint Aignan, XVIIIe s., un Saint Jean-Baptiste, XVIIe s., un Saint Sébastien, XVIIe s., et un saint évêque en chasuble, XVIIIe s.

Sur la place de l'église, une Vierge en bronze a été érigée à la fin du XIXe siècle par le curé Lazare Lebrot. Une ancienne fontaine Saint-Jean, juste au sud du bourg, rappelle le culte qui était autrefois rendu à ce saint.

Roussillon et ses nombreux hameaux occupent une clairière au milieu des forêts de Glenne et de Folin. Plusieurs de ces hameaux occupent l'emplacement d'importantes constructions antiques, Aigreveau et le Pommoy notamment. Une grande voie gallo-romaine, d'Autun à Orléans, par Château-Chinon et Entrains, traversait Roussillon, non par le tracé actuel de la D978 qui suit le fond de la vallée, mais par un parcours à mi-côte. Deux tracés parallèles, sur la carte IGN, portent le nom d"'ancienne voie gauloise". L'un est celui le long duquel a été bâti le château des seigneurs de Roussillon. L'autre, un peu plus au nord, sur la "crête militaire", dessert le hameau du Chézet, ancien relais de poste. Ces deux tracés se rejoignent à l'ouest de la commune, au pied du Mont Robert, hauteur remarquable hérissée de blocs de quartz déchiquetés. Des abris sous roches y furent ménagés à l'époque néolithique. On peut encore y voir une grotte occupée à la période néolithique dont le matériel est déposé au Muséum d'Histoire Naturelle d'Autun.

Roussillon-en-Morvan est sans doute l'une des communes qui ont conservé le plus grand nombre d'habitations rurales typiques morvandelles du XIXe siècle. Ce sont des maisons longues, étroites et basse, comportant au centre le logement des personnes, autrefois une seule et grande pièce, et latéralement d'un côté l'étable et de l'autre la grange.

Les ouvertures étaient rares et étroites, parfois la porte seule servait de passage, d'éclairage et d'aération. Le toit couvert de chaume descendait à mi-hauteur des murs bas. Ces habitations ont été modernisées, néanmoins, on les reconnaît aisément, notamment aux Barbeaux, aux Pécinnes, à Jeusot, à Bellevue, au Chézet, au Grand Mizieux. Le bourg, en revanche, était composé d'habitats bourgeois, résidences de propriétaires citadins, de marchands, et le pourtour de la grande place est garni de belles et solides maisons dénotant l'aisance de leurs constructeurs.

Les forêts de Glenne et de Folin permettent d'agréables promenades. Entre les deux, la D179 entre la Bise sur la D978 et Saint Prix, longe le ruisseau de la Canche qui a creusé des gorges très pittoresques. De la D179, la route des Grandes Ventes rejoint la D978 aux Viollots, par le Grand Mizieux. A l'opposé, une autre route forestière rejoint le Pommoy à travers la forêt de Folin.

© Roland Niaux, 09 février 1994

Publication électronique : 2006-2007

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