Thèmes de recherche en Master et Doctorat

Domaines généraux de recherche pour étudiants en Master et Doctorat en linguistique

(Sous la direction de Mahamane Laoualy Abdoulaye)

Les étudiants peuvent trouver dans cette page des thèmes de recherche qui m’intéressent et sur lesquels je peux les encadrer pour produire un mémoire de Master. Certains thèmes ont trait à mes activités de recherches actuelles (en particulier la description du hausa et du songhay-zarma), d’autres s’inscrivent dans la problématique du développement des langues nationales, alors que d’autres m’intéressent mais je ne peux les étudier moi-même…

Cependant, pour le Doctorat, les thèmes sont obligatoirement limités à la linguistique descriptive et la traductologie, quelle que soit la langue d'intérêt de l'étudiant.

Mais avant d’aller plus loin, une précision :

Il n’y a pas meilleur thème de recherche qu’un thème que l’étudiant s’est lui-même choisi sur la base de ses intérêts personnels.

1. Description linguistique

C.‑à‑d., la description d’un aspect d’une langue nigérienne. Aun niveau du Master, la description peut être à tous les niveaux de l’analyse linguistique : phonologie, morphologie, syntaxe, sémantique et lexique. La description peut aussi concerner la langue, les dialectes de la langue, ou bien se placer dans une perspective contrastive (comparaison des structures de deux langues différentes). Il faut noter en particulier que les étudiants ne doivent pas avoir peur et penser que « tout est fait » en ce qui concerne la description de n’importe quelle langue nigérienne.

Quelques idées dans ce domaine :

     - Les emprunts entre le hausa le zarma et leur intégration (ou autre paire de langues)

     - Etudes contrastive français/langue nigérienne ou langue nigérienne/langue nigérienne

     - Interférences français/langue nigérienne ou langue nigérienne/langue nigérienne

     - Comparaison des champs sémantiques dans les langues nigériennes

     - Etudes dialectales

     - Etc.

2. Documentation/corpus

Ici la motivation centrale est la sauvegarde de l’héritage culturel du Niger à travers la collecte de textes. Il s’agit de la collecte de textes dans tous les domaines possibles : contes, descriptions de procédés, chansons traditionnelles (travaux,  jeux,  chasse, cérémonies, etc.). Les textes doivent être transcrits (éventuellement avec les tons et la longueur vocalique), traduits en français (avec traduction interlinéaire) et analysés ou interprétés. L’analyse peut porter sur des aspects linguistiques, littéraires, sociologiques, historiques, ethnographiques, culturels, etc.

     L’exemple qui vient à l’esprit pour ce genre de travail est l’article de Léo Sibomana « trois contes zarma » (Afrika und Übersee  84, pp. 213–256, 2002).

3. Sociolinguistique et autres enquêtes

La recherche sociolinguistique a été assez proéminente ces dernières années au Département de linguistique et sciences du langage. Les recherches dans ce domaine, portant aussi bien sur la pratique que sur les représentations des locuteurs des langues en présence, sont indispensables si le département veut influer sur le devenir des langues nationales.

Quelques idées dans ce domaine (mémoires de Master seulement) :

     - Utilisation de l’Ajami dans une région/localité du Niger!

     - Situation documentaire de l’enseignement en langues nationales.

     - Divers aspects des langues nationales dans les medias.

     - Pratiques et représentations des langues chez diverses catégories de population.

4. Développement des langues

Lors des réflexions sur l’introduction du LMD, les enseignants du département ont reconnu l’importance des travaux plus « pratiques », notamment ceux concernant le développement des langues. On peut entendre par développement des langues, dans un sens restreint peut-être, toute entreprise visant à accroître les capacités expressives d’une langue, son statut et son outillage (élaboration de matériel de lecture, de dictionnaires, etc.)

     Le plus simple moyen d’accroître le matériel de lecture dans une langue est assurément la traduction. C’est pour cela donc que j’envisage des mémoires de Master consistant en la traduction d’un ouvrage ou d’un texte quelconque vers une langue nigérienne. Pour répondre aux normes d’un T.E.R. (rappelez-vous, « originalité » et « méthodologie ») la traduction doit être accompagnée d’une analyse, par exemple, parler des méthodes de traduction choisies, des problèmes rencontrés, les solutions, les ressources et aides utilisées, etc. L’étudiant peut aussi élaborer un lexique (langue source/langue cible et inversement).

     Pour les mémoires concernant la traduction une suggestion aux étudiants est de contribuer à la page Wikipedia de leur langue d’intérêt. Les étudiants peuvent donc sélectionner un ou plusieurs articles qui les intéressent dans Wikipedia en français et les traduire en hausa, songhay-zarma, etc. A la fin de leur travail, ils peuvent alors poster leur article traduit sur le site de Wikipedia (hausa, zarma, fulfulde, kanuri, etc.) et contribuer ainsi à la présence de leur langue d’intérêt sur l’Internet. Quelques articles à traduire, juste pour donner une idée : Les Nations Unies, l’Islam, le Prophète Mahomet, Jésus, Hausa, Marx, Platon, César, G. Kan, Martin Luther King, Lincoln, Mao, Lénine, Mandela. Il y a des milliers d’article s sur Wikipedia en français, et plus encore sur Wikipedia en anglais.

     Une autre façon pour les étudiants de contribuer au développement de leur langue d’intérêt est d’explorer les rapports entre les langues et les technologies modernes : Banques, téléphonie mobile, Internet, code de la route, etc. Il pourra s’agir ici d’aller rencontrer les professionnels du secteur (services clients) et leur demander comment ils expliquent leurs produits aux personnes ne connaissant pas le français. Dans tous les cas l’étudiant investiguera l’interaction entre le service et ses clients et développera un lexique/une terminologie.

5. Linguistique et littérature en langues nationales.

Ici il s’agit pour l’étudiant de se concentrer sur l’étude d’œuvres écrites en langue nigérienne, en particulier les romans. Par exemple, à ma connaissance on ne dispose pas encore d’une anthologie de la littérature hausa, zarma, kanuri, fulfulde, etc. au Niger. Les étudiants peuvent aussi se focaliser sur la structure linguistique du l’œuvre (emploi de constructions préférées, procédés d’emphase (comment sont présentées les informations nouvelles/surprenantes), néologisme, etc. Ici, l'encadrement peut peut-être se faire en collaboration avec un enseignant du Département des lettres, arts et communication ou du Département d'anglais.