convoi des 31000

CE SITE N'EST PLUS MIS-A-JOUR !! (depuis le 15 octobre 2020).   CLIQUEZ   sur   Racinesdu93.fr    (notre nouvelle adresse)

le Convoi des 31000 : 230 femmes-résistantes déportées vers le camp d'Auschwitz-Birkenau le 24 janvier 1943

infoslilas201907

Le convoi des 31000 désigne le premier -et seul- convoi de femmes résistantes déportées vers le camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. Au départ de Compiègne, le 24 janvier 1943, il est joint à un convoi d'hommes, à destination de Sachsenhausen, dont il sera séparé à mi-chemin.

Ce convoi est appelé ainsi car les numéros matricules tatoués sur leur avant-bras gauche sont compris entre 31625 et 31854. Il comprend 230 femmes, dont 119 sont communistes. 85% sont résistantes. Les autres sont gaullistes ou épouses de résistants. La plupart d’entre elles (222) avaient été extraites du Fort de Romainville, alors camp de détention allemand: 100 le 22 janvier, 122 le lendemain.  Les y rejoignent 7 autres venues de la maison d’arrêt de Fresnes et 1 du dépôt de la préfecture de police de Paris. 

Le 24 janvier, les 230 femmes sont conduites à la gare de marchandises de Compiègne et montent dans les quatre derniers wagons (à bestiaux) d’un convoi dans lequel plus de 1450 détenus hommes sont entassés depuis la veille. Comme les autres déportés, la plupart d’entre elles jettent sur les voies des messages à destination de leurs proches, rédigés la veille ou à la hâte, dans l’entassement du wagon et les secousses des boggies (ces mots ne sont pas toujours parvenus à leur destinataire).

En gare de Halle en Allemagne, le train se divise et les wagons des hommes sont dirigés vers le Nord, à Sachsenhausen, tandis que les femmes arrivent en gare d’Auschwitz le 26 janvier au soir.

Le train y stationne toute la nuit. Le lendemain matin, après avoir été descendues et alignées sur un quai de débarquement de la gare de marchandises, elles sont conduites à pied au camp de femmes de Birkenau où elles entrent en chantant La Marseillaise, conduite par Raymonde Salez. Toutes la reprennent. Ce sera la première -et la seule- fois que des femmes seront rentrées à Birkenau en chantant!

Une quarantaine de 2 semaines les immobilise au Block n°14, sans contact avec les autres détenues, donc provisoirement exemptées de travail.

Le 3 février, la plupart des “31000” sont amenées à pied, par rangs de 5, à Auschwitz-I, le camp-souche où se trouve l’administration, pour y être photographiées selon les principes de l’anthropométrie : vues de 3/4, de face et de profil.

Le 12 février, les “31000” sont assignées au Block 26, entassées à 1000 détenues, avec des Polonaises. Les “soupiraux” de leur bâtiment de briques donnent sur la cour du Block 25, le “mouroir” du camp des femmes où sont enfermées les femmes n'ayant pas résisté à la course punitive du 10 février. Les "31000" sont ensuite progressivement réparties en Kommandos de travail.

Les premiers mois passés sont les plus meurtriers, en particulier à cause de l’épidémie de typhus qui sévit dans le camp, et des diverses formes de "sélection" qui conduisent les plus faibles dans les chambres à gaz. 

En juillet 1943, celles qui ont tenu jusque-là ont eu le droit d’écrire. Annoncer la mort des camarades est leur principal souci : "Il faut qu’on sache…". Les parents qui reçoivent alors la lettre ne savent comment annoncer la nouvelle à la famille atteinte : la leur est morte, la mienne vit… Ils craignent aussi de ne pas comprendre : la lettre est en allemand et celle qui écrit, pour tourner la censure, ne peut écrire les choses clairement, comme par exemple "Mounette nous manquera".

Sur les 230 femmes du convoi des 31000, 49 seulement reviendront des camps, après la guerre.