La Macédoine antique

Comte-rendu d'une visite guidée de l'exposition du musée du Louvre, le 19 octobre 2011

consacrée au royaume d'Alexandre le Grand   la Macédoine antique 

L'exposition présente près de 500 œuvres, dont bon nombre sont inédites.

L'objectif poursuivi par les organisateurs est de faire découvrir cette région de la Grèce du Nord rattachée depuis peu, puisque la Macédoine du sud a été intégrée à la Grèce, en 1913, après une première guerre des Balkans.

Géographie

Le chœur de la Macédoine est géographiquement la plaine de Piérie bordée de collines, au bord du golfe de Thermaïque.

Traversée par plusieurs fleuves, elle est abondamment irriguée. Terre agricole fertile, c'est le grenier à blé de la Grèce.

Les macédoniens étaient suffisamment riches pour ne guère s'intéresser, à l'origine, à la création de colonies.

La découverte de la richesse du patrimoine artistique de la Grèce du Nord est relativement récente.

C'est à partir de 1861 qu'une première mission scientifique est envoyée, sous l'égide de Napoléon III. L'archéologue Léon Heuzet est accompagné de l'architecte Honoré Daumet.

En 1915, le général Maurice Sarrail crée le Service archéologique de l'armée d'Orient pour préserver et étudier les vestiges qui peuvent être découverts par les forces armées basées dans la région de Théssalonique.

C'est surtout après des découvertes majeures de la fin du siècle dernier, qu'une véritable attention est apportée au patrimoine de cette région.

Carte du royaume des Téménides

* Aigai, Pella et Thessalonique sont les capitales successives de la Macédoine

Philippe II restaura l'armée macédonienne. Il allégea l'armement des soldats et notamment des fantassins.

A côté d'une jambière en étain appelée énémide pour protéger le tibia, nous découvrons un morceau de sarisse, la principale arme offensive, qui tient l'adversaire à distance.

Cette lance mesure en effet près de cinq mètres de long. Il faut la tenir à deux mains. Le bouclier est alors accroché à l'épaule.

Avec cette armée, Philippe II sécurise ses frontières, domine les royaumes de haute Macédoine et étend son influence jusqu'à la mer Noire.

Avant d'être assassiné en 336, Philippe II est considéré par tous les grecs, sauf Sparte, comme leur commandant suprême.

A 20 ans, Alexandre le Grand, continue sur les traces de son père Philippe II .

Son portrait sculpté dans le marbre et découvert fortuitement dans la région de Pella est exposé.

Grand conquérant, il augmentait son effectif militaire avec l'intégration des guerriers des pays vaincus, en particulier en Perse, l'ennemi de toujours.

Il porta son empire jusqu'en Egypte et aux limites de l'Indus.

Ce fut un roi de légende, descendant de Zeus, par son père et de Olympias, par sa mère.

Alexandre à la lance époque hellénistique
(fin du IVe av. J.-C. - IIIe av. J.-C. ?)
provenance Basse-Egypte bronze

Vénéré en Egypte comme héros fondateur de la ville d'Alexandie, l'exposition nous montre une statuette en bronze, Alexandre à la lance, découverte en Basse-Egypte (voir ci-contre).

Alexandre III meurt probablement de la malaria, à Babylone, en 323 av. J.-C.

Son corps est d'abord rapatrié Algai, en Macédoine, pour être inhumé à côté de ses ancêtres.

Le cadavre aurait ensuite été transporté à Alexandrie, mais on n'a jamais retrouvé sa sépulture.

Les récentes fouilles ont permis de découvrir l'organisation des tombes funéraires sous les tumuli.

Ce sont des temples fermés aux façades ornées de chapiteaux, colonnes, frises et corniches.

L'intérieur de la tombe peur comprendre un vestibule et une chambre.

Léon Heuzet, cité plus haut, a rapporté de son expédition des vantaux de portes en marbre blanc, provenant de la tombe dite de Palatitza. Il y a même les gonds de bronze.

Avec Philippe II et Alexandre III, les macédoniens commencent la pratique des crémations pour les sépultures.
Les cendres et ossements recueillis sur le bûcher peuvent être déposés dans un vase comme les Hydries cinéraires à vernis noir et couvercle de plomb.


En 168 av. J.-C., le dernier roi Persée est vaincu à Pydna et la Macédoine devient province romaine.

Les romains construisent la via Egnata qui traverse le nord de la Grèce, pou faciliter les échanges commerciaux.  La voie est jalonnée d'auberges et de bornes dont les inscriptions sont gravées en latin et en grec.

De nouveaux dieux sont vénérés en Macédoine. Un important sanctuaire de Sérapis et Isis est retrouvé à Thessalonique*.

Nombre de sculptures sont découvertes, dont une tête d'Isis et une statuette d'Harpocrate, son fils.

Mais le point d'orgue de l'exposition est une évocation de la colonnade des Incantadas , bâtie dans le 3e quart du IIe siècle ap. J.-C. ou après, au sud de l'agora romaine de Thessalonique.

Des piliers sculptés en marbre de Thasos, avec deux personnages issus de la mythologie grecque sur deux faces opposées, des chapiteaux corinthiens et des blocs de l'entablement sont présentés.

Une légende qui met en jeu Alexandre le Grand est attachée à ce portique.

La roi de Thrace, son épouse et ses suivantes aurait été pétrifiés là, en passant sous le portique, alors que le sortilège était destiné à Alexandre le Grand qui aurait dû passer là pour rejoindre l'épouse du dit roi.

 

Mosaïque de la chasse au lion
dernier quart du IVe av. J.C.

Casque sur l'affiche de l'expo

Le costume et les bijoux de la Dame d'Aigai
vers 500 av. J.-C.
découverte dans la tombe de la Dame d'Aigai
or

Pour en savoir plus :

L'exposition ouverte depuis le 13 octobre fermera le 16 janvier 2012

En bibliographie :

Il ya l'album de l'exposition édité par Louvre éditions et vendu au prix de 8 €

Il y a semble-t-il aussi un numéro spécial du Figaro.

Côté Internet, 

Nous avons utilisé les deux sites suivants :

http://alexandre-le-grand.louvre.fr/

http://www.franceinter.fr/evenement-au-royaume-d-alexandre-le-grand-la-macedoine-antique

Roseline et Jean-marie Schio

Le 21 octobre 2011