Fortifications urbaines de Strasbourg

1878-1918

Site des visites guidées proposées en septembre 2022 et septembre 2023

À l'occasion des journées européennes du patrimoine, organisées par le Ministère de la Culture, et les animations de la Ceinture Verte de Strasbourg, le Cercle d'études et de sauvegarde à eu le plaisir d'accueillir en 2022 et 2023 près 950 visiteuses et visiteurs.

Il n'est pour le moment pas programmé de nouvelles dates de visites.

Si la valorisation de ce patrimoine vous intéresse, ou plus généralement le sujet des fortifications contemporaines, et que vous souhaitez  y contribuer, n’hésitez pas à nous contacter par courriel à l’adresse fortifications.strasbourg@gmail.com

Le corset de la Neustadt dans un écrin de verdure 

En 1871, après un siège destructeur et meurtrier, la ville de Strasbourg est ruinée. L’Empire allemand, qui vient d’annexer l’Alsace et la Moselle, envisage aussitôt d’ériger de nouvelles fortifications. Entre 1872 et 1876, c’est une enceinte de forts détachés qui est construite autour de la ville, à plus 6 kilomètres de la périphérie de Strasbourg. Il s’agit alors, en cas de nouveau siège, d’éloigner l’artillerie ennemie de la ville, selon les derniers préceptes de la fortification. Le chantier à peine achevé, les allemands font araser les remparts des XVIe et XVIIe siècles, à l’intérieur desquels la ville est à l’étroit, et construire une nouvelle enceinte fortifiée urbaine. Strasbourg peut ainsi s’étendre significativement vers le nord et l’ouest et les administrations de la ville et de l’Empire conduisent d’ambitieux projets d’urbanisation. C’est la naissance de ce que l’on appelle aujourd’hui la Neustadt.


La nouvelle enceinte fortifiée urbaine, totalisant près de neuf kilomètres, englobe la ville par l’est, le nord et l’ouest. Le front fortifié sud, construit au XVIIe siècle selon les projets de Specklin et renforcé par Tarade, est quant à lui conservé. Plusieurs raisons ont amené la construction de cette enceinte. La première est motivée par des questions de sûreté. Elle doit protéger la ville d’une attaque brusquée qui aurait pu être conduite par des troupes de cavalerie. Celles-ci auraient cherché à surprendre la garnison et à détruire les subsistances et les infrastructures de la ville. La seconde est d’appuyer l’enceinte de forts détachée. Par son artillerie, elle soutiendrait la défense des forts, notamment en appuyant des contre-attaques menées dans les intervalles des forts. Elle doit également pallier la perte éventuelle d’un des forts.

L’enceinte urbaine allemande se constitue d’un parapet en terre haut de 6 à 12 mètres, avec des bastions et des courtines également terrassés. Ceux-ci sont précédés d’un fossé ou d’un cours d’eau puis d’un glacis sur lequel les riverains ont l’interdiction de construire.


La majeure partie des bastions comprennent des cavaliers, des retranchements, élevés dans les bastions (1) Ceux-ci dominent les courtines (4) de quelques mètres. Dans le massif des cavaliers, des casernes à l’épreuve des bombardements (2) abritent les troupes qui doivent servir sur l’enceinte. A l’avant de certains cavaliers, au fond du fossé, des caponnières (3) flanquent les fossés. On trouve également, protégé par le massif protecteur en terre des courtines (4), des magasins à poudres de guerre (5) ainsi que des ateliers pour la confection des projectiles (6) destinés à l’artillerie installée sur les remparts. Ces derniers communiquent avec la crête des remparts par des circulations verticales (escalier en colimaçon et monte-charges).


Les courtines étaient percées par des portes aux architectures variables (7) selon les secteurs de l’enceinte, les plus importantes étant celles du front ouest. La porte de guerre qui subsiste aujourd’hui est très représentative de ce qui a disparu aujourd'hui. Les portes étaient défendues par des lunettes avec en leurs centre des blockhaus qui contrôlaient le chemin d’accès. A l’avant du fossé, un parapet d’infanterie surmonté d’une grille contrôle le glacis.


De nos jours, à quelques rares ouvrages près, il ne subsiste plus que le front ouest. C’est la portion la plus significative de l’enceinte, que ce soit par ses caractéristiques techniques ou l’architecture de ses ouvrages. Les casernes à l’épreuve des bombardements, construites dans les cavaliers, peuvent loger jusqu’à un bataillon. Il y subsiste la dernière porte, la porte de guerre. Tous les ouvrages des courtines, les abris traverses, les magasins à poudre, les ateliers de l’artillerie sont encore présents. Enfin, on peut également y voir trois des cinq caponnières qui défendaient le fond des fossés depuis la pointe de certains cavaliers.

Les organisateurs et partenaires

Cercle d'études et de sauvegarde des fortifications de Strasbourg

Plus d'informations

Journées européennes du patrimoine

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