« Nostra Aetate, soixante ans après.
Pour quel renouvellement concret dans la manière dont l’Église catholique se comprend ? »
L’humanité n’a probablement jamais eu à ce point conscience de sa destinée commune. Ainsi, dès son préambule, la déclaration Nostra Aetate (« À notre époque » – déclaration conciliaire du 28 octobre 1965) du Concile Vatican II voyait là le motif essentiel d’une refondation de la relation de l’Église catholique avec le monde et les autres religions en particulier, en commençant par le judaïsme trop souvent méprisé et persécuté par des chrétiens :
À notre époque où le genre humain devient de jour en jour plus étroitement uni et où les relations entre les divers peuples se multiplient, l’Église examine plus attentivement quelles sont ses relations avec les religions non chrétiennes. Dans sa tâche de promouvoir l’unité et la charité entre les hommes, et aussi entre les peuples, elle examine ici d’abord ce que les hommes ont en commun et qui les pousse à vivre ensemble leur destinée (NA, Préambule).
Mais l’objectif de Nostra Aetate ne se réduit pas à moderniser simplement les « relations extérieures » ni à adopter une sorte de charte de collaboration pragmatique avec les divers groupes humains. Pour l’Église catholique, Il s’agit vraiment de renouveler la compréhension qu’elle a d’elle-même et de sa vocation au milieu de la pluralité de ce monde. D’une part « l’Église ne peut décliner son identité chrétienne sans faire référence à l’altérité juive qui lui est constitutive », d’autre part son dialogue avec les autres religions, sans être « un renoncement à l’annonce de l’Évangile, constitue l’attitude spirituelle qui convient à la mission de l’Église […] parce que le dialogue est le geste même choisi par Dieu pour se révéler » (Cardinal Jean-Marc Aveline, Documents Épiscopat 13, janvier 2025, p. 10).
Le monde de 1965 et le nôtre sont bien différents. Mais le projet porté par le Concile Vatican II demeure ; il faut donc poursuivre l’inventaire des avancées que ce document a rendues possibles et approfondir le dialogue, y compris par certaines interpellations que la fraternité et l’amitié auront rendues audibles. Telle sera l’ambition de ces journées d’étude qui adopteront une approche successivement historique, théologique et pratique afin de rendre compte, sur le terrain local mais aussi plus largement, des changements concrets dans la manière dont l’Église catholique se comprend au regard de son caractère catholique, donc aussi missionnaire.
9h
Marc Feix, doyen de la faculté de théologie catholique
Bertrand Dumas, directeur de l'IPR
9h15
Joseph Musser : "La genèse de Nostra Aetate"
Jacqueline Cuche : " Depuis NA, où en sommes-nous de nos relations avec les Juifs ? "
Echange avec la salle
Pause
10h45
Denis Fricker et Nathalie Siffer : "La référence au Dieu ‘inconnu’ (Ac 17,22-31) ou ‘impartial’ (Ac 10, 34-35), entre annonce de l'Evangile et humanité partagée"
Marc Feix : "La grammaire du dialogue chez le pape François"
Echange avec la salle
12h30 : Déjeuner
14h - 15h00
"(Re)lire NA aujourd'hui"
15h10
Thomas Wender
Thibault Joubert : "NA et l'institutionnalité ecclésiale. De l'apologétique classique au décentrement eschatologique"
Echange avec la salle
16h30 : Pause
17h - 19h00
Jean-François Bour
Michel Younès
8h30
Olivier-Thomas Venard : "Jérusalem bouscule les certitudes. Témoignage d'un théologie catholique après vingt-cinq ans en Terre sainte"
Michel Younès : "De NA §3 à la déclaration d'Abu Dhabi. Lignes de fond et enjeux actuels du dialogue islamo-chrétien"
Echange avec la salle
Pause
10h15
Xavier Gué : "La réception de Nostra Aetate et son impact théologique"
Lilia Bensedrine et Gabriela Frey
Pause
11h45
Echange avec la salle
Jean-François Bour : "Reprise théologique"
Jean-Luc Liénard : "Synthèse"
13h00