Le protocole SSD adapté à l'environnement intertidal vise à évaluer la diversité spécifique, la répartition spatiale (zonation verticale) et l'abondance relative des taxocénoses intertidales (principalement macroalgues, mollusques, crustacés, polychètes et échinodermes) dans des zones d'étude prédéfinies le long du transect Quiberville-Puys. Il est conçu pour générer des données standardisées permettant une analyse des tendances temporelles (dynamique saisonnière et interannuelle) et l'identification des menaces ( contamination, réchauffement des eaux côtières, pression de pêche à pied) au fil du temps.
Le suivi doit couvrir les périodes d'activité et de recrutement optimales pour les espèces clés, principalement lors des grandes marées de vives-eaux (coefficients supérieurs à 90) permettant l'accès à la zone infralittorale supérieure (zone des laminaires et du bas de l'étage médiolittoral).
Périodes optimales : Les inventaires sont réalisés lors des marées de plus bas niveau (5 m au-dessus du zéro hydrographique), coïncidant préférentiellement avec les basses mers diurnes pour minimiser le stress thermique (dessiccation) sur les organismes étudiés.
Conditions Météo : Nous Privilégions les conditions de faible nébulosité et éviter les périodes de forte houle (énergie cinétique élevée) ou de précipitations intenses qui pourraient biaiser les relevés (visibilité, mobilité des organismes). Les conditions de vent doivent être modérées. La température de l'eau (mesurée in situ) est un paramètre clé.
Le programme SSD sur le littoral normand utilise exclusivement la méthodologie des Transects (lignes) perpendiculaires à la ligne de côte pour l'évaluation quantitative et qualitative des communautés benthiques. Cette approche est fondamentale pour caractériser la zonation verticale de l'estran, un facteur écologique structurant des peuplements intertidaux.
Relevés quantitatifs par transect
Délimitation : Des transects linéaires sont établis perpendiculairement à la ligne de marée, s'étendant de la zone supralittorale jusqu'à la limite du médiolittoral inférieur accessible. Le nivellement précis de la ligne est effectué pour relier chaque point d'observation à la hauteur par rapport au zéro hydrographique (référence essentielle pour l'étude de la zonation).
Relevé : Le long de la ligne de transect, nous enregistrons, à des intervalles prédéfinis ( tous les 5 mètres horizontal) :
L'espèce dominante (macroalgue ou invertébré sessile) qui définit la bande.
La présence/absence des espèces cibles.
L'estimation visuelle semi-quantitative de l'abondance
Les limites supérieure et inférieure de chaque zone de peuplement.
Matériel : Utilisation d'un décamètre pour la mesure morphométrique des spécimens rencontrés le long du transect.
Objectif : Définir précisément les largeurs et les hauteurs intertidales occupées par chaque ceinture (, Fucus spiralis, Ascophyllum nodosum, Himanthalia), permettant l'analyse des déplacements de ces limites en réponse aux facteurs environnementaux.
Caractérisation de l'habitat et des pressions
Localisation : Le long du transect, les paramètres physico-chimiques (température de surface du rocher, humidité relative, pH de la mare intertidale) et le type de substrat (pente, rugosité, présence de fissures) sont caractérisés aux points d'observation.
Enregistrement : L'incidence de la pression anthropique (piétinement, collecte) est notée en relation avec les segments du transect.
Cette méthodologie par transect linéaire met l'accent sur l'analyse du gradient écologique et de la zonation, ce qui est particulièrement pertinent pour les études écologiques.
Les protocoles suivent les directives de non-impact et de conservation in situ.
Non-Intervention : La manipulation des organismes doit être minimisée. Les échantillons prélevés (rares exceptions pour identification taxonomique critique) doivent être conservés et étiquetés conformément aux normes de collection scientifique.
Respect du site : Les infrastructures d'échantillonnage (lignes de transect, marqueurs) sont temporaires et retirées après le relevé pour éviter toute altération long-terme de l'habitat.
Sécurité : Nous des équipements de protection individuelle (chaussures antidérapantes et respectons les conditions de marée pour prévenir l'isolement par la mer montante.